"Qui sème le vent récolte la tempête" (Refondateur du CDP)
Refondateur du CDP
"Qui sème le vent récolte la tempête"
La suspension qui frappe les refondateurs du CDP n’est qu’amplement méritée, selon Théodore W. Seyni Syan qui se présente comme un ancien militant de
"Qui sème le vent, récolte la tempête". Ce proverbe bien connu de chez nous, s'applique parfaitement au scénario d'un film politique burkinabé, vieux de près de douze ans, dont l'épilogue vient d'avoir lieu dernièrement avec la suspension des ex-leaders de
Dans la continuité de la dissolution du Front populaire et l'avènement de
démocratiques sont comprises comme pouvant régir tous les niveaux de la société pour que celles-ci soit organisée sans rapport de domination ou de soumission, sans différences de classes, sans préjugés ou discriminations. Nous optâmes donc pour compter parmi les cadres de
"Notre seconde crise identitaire"
Aux élections législatives du 24 mai 1992, notre parti a obtenu 13 élus sur 106 et devenait ainsi la principale formation politique de l'opposition du moment. Ces illustres élus à l'Assemblée des députés du peuple d'alors allaient brillamment représenter notre courant politique de gauche, réformiste et non marxiste. A travers des interventions de grande classe à l'image de celles de Marc Yao et du Dr Paré, ces élus ont fait la fierté de tous les sociaux démocrates du Burkina Faso et donner des leçons de démocratie pluraliste à notre hémicycle. Par des analyses éminemment riches, ils ont su enseigner à leurs pairs et aux démocrates de notre pays, les fondements essentiels de notre idéologie à savoir la formation d'une société fondée sur les idéaux démocratiques et sur l'égalité de tous les citoyens. Cet clan de solidarité et ces belles leçons d'intelligence politique seront brusquement interrompus le 14 juillet 1994, par cet arrêt de la chambre constitutionnelle qui permettait à neuf de nos treize députés de démissionner pour créer un nouveau parti, le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP) qui n'existait pas lors des élections de mai 1992. Nous devions désormais choisir entre un socialisme révolutionnaire du Pr Ki-Zerbo et un socialisme réformiste aux relents parlementaristes du Dr Pierre Tapsoba. Nous affrontions ainsi notre première crise identitaire de militantisme. Fallait-il choisir la culture politique qui allie pluralisme social, modération politique, négociation et concertation ou fallait-il aller du côté de la culture politique à idéologie composite de tradition communiste et revendiquant les principes du socialisme démocratique tel que fixés par l'international socialiste.
Nous entreprîmes de poursuivre notre roule avec
En février 1996, sous l'impulsion de l'ODP-MT, parti majoritaire, notre formation politique acceptait la proposition de s'autodissoudre dans un grand parti social démocrate dénommé CDP, qui adopterait explicitement la démocratie pluraliste, opposerait à l'économie de marché les revendications sociales et privilégierait le rôle de l'Etat. Ce fut, Monsieur le Directeur, le tournant le plus décisif de l'histoire de notre parti. Les ténors (Pierre Tapsoba, Moussa Boly, Yao Marc, Alfred Kaboré, Mathieu Ouédraogo, etc.) convoquèrent un congrès extraordinaire au cours duquel, la question de la dissolution dans le CDP sera débattue. Au fil des débats et des interventions, l'unanimité se dégagea pour accepter cette fusion. Mais pour des militants convaincus que nous étions, notre formation n'était pas bien préparée à cette situation nouvelle. Plusieurs questions se posaient : Les ex-communistes étaient-ils suffisamment préparés pour faire des concessions sur les champs idéologiques chers à la démocratie pluraliste tels que l'égalité des chances, la direction démocratique de l'économie nationale ? Comment se calculaient les différents quotas de participation ? Quelle était la garantie de protection des militants absorbés par le nouveau mégaparti ? Bref, toute une série de questions qui n'ont jamais eu de réponses. Ce fut, à vrai dire, notre seconde crise identitaire de militantisme. Chacun de nous essaya de s'accommoder comme il peut à cette nouvelle situation. Mais beaucoup d'entre nous (qui étions restés à
"Ils n'ont jamais promu un militant de l'ex-CNPP"
Aux législatives de 1997, le parti majoritaire organisa un touk-guili. Le CDP dans lequel notre parti s'était désormais absout obtint 101 sièges sur 111. Le PDP-PS obtint 4 sièges et se plaça comme la principale formation politique d'opposition du Burkina Faso. Ces résultats n'ont pas permis de faire le bilan de la fusion de notre parti dans le CDP. Une fois de plus, des anciens militants de
"Sans le savoir, ils étaient devenus minoritaires"
Aux législatives de 2002, une partie des derniers militants de
C'est généralement le triste sort réservé aux leaders politiques qui n'ont de préoccupations que leurs propres intérêts.
Puis arriva mai 2008 avec son lot de refondation du CDP et de mémorandum. Nous, anciens militants CNPP-PSD, sommes mieux placés que quiconque pour débattre de questions sous-jacentes à ce fameux mémorandum des soi-disant refondateurs du CDP. Et pour imiter nos anciens ténors, nous avons également un mémorandum à l'adresse de nos anciens dirigeants, un mémorandum qui se résumera en quatre grands points :
"Ils doivent être traînés poings et pieds liés devant le tribunal de l'histoire"
Premièrement : Les anciens leaders de
Deuxièmement : Au nom du parti et en notre nom à tous, ils ont passé des accords sans se soucier de l'avenir politique des uns et des autres. Ils ont profité des avantages que procurait un tel accord. Nous leur exigeons aujourd'hui un droit d'inventaire.
Troisièmement : L'histoire retiendra qu'ils ont contribué, par leurs actions que l'on pourrait qualifier de situationnistes, d'opportunistes et de réactionnaires, à diviser l'opposition burkinabé, à l'affaiblir et à lutter contre l'alternance dans notre pays.
Enfin, ils doivent être traînés poings et pieds liés devant le tribunal de l'histoire pour y payer de leur forfait, de leurs agapes politiques et de leur traîtrise de l'international socialisme.
Quant à ce qui leur arrivé aujourd'hui au CDP, il faut avoir le courage de dire que cela était tout à fait prévisible. L'Observateur paalga, en sa parution n°7150 du 10 juin
Tout en m'excusant de la longueur de mon récit et de la violence de certaines images du film, je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considération distinguée.
W. Théodore Seyni Syan
Ancien militant CNPP-PSD
Ouagadougou - secteur 16
L’Observateur Paalga du 7 août 2008
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