RDC : Il faut crever l’abcès Nkunda
RDC
Il faut crever l’abcès Nkunda
La République démocratique du Congo de nouveau dans la tourmente. En effet, depuis le lundi 3 septembre, les combats ont repris dans plusieurs localités du Nord-Kivu, dans la partie est de ce pays. Ces affrontements, qui sont intervenus après une accalmie de trois jours, opposent les forces loyalistes aux insurgés, partisans du général dissident tutsi, Laurent Nkunda. Pour ce qui est de la responsabilité des uns et des autres dans la reprise des hostilités, le rebelle Nkunda clame que ses hommes ont été non seulement attaqués au sol, mais aussi bombardés par hélicoptère. Toutefois, du côté de la Mission de l’ONU en RDC (MINUC), on indexe les rebelles, précédemment membres de brigades hybrides composées de loyalistes et de «nkundistes», déployées depuis janvier par suite d’un accord entre Kinshasa et Laurent Nkunda.
Tel est le méli-mélo général créé par les protagonistes du conflit, parmi lesquels on cite, outre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les proNkunda, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les rebelles hutu rwandais, auxquels il faut ajouter les groupes Maï-Maï. Eh bien, les conséquences sont là : désastreuses. Car, comme il fallait s’y attendre, les mouvements de ces différentes troupes protagonistes ont provoqué des déplacements massifs des populations civiles. Les victimes sont estimées à quatre milliers, auxquelles s’ajoutent plus de 650 000 autres que compte déjà cette province du Nord-Kivu. Et que dire des morts que les affrontements ont occasionnés au cours de la semaine dernière ? Le bilan est lourd : une centaine de personnes tuées à en croire les forces gouvernementales, qui parlent également d’une soixantaine de morts par des assauts du lundi 3 septembre 2007. L’ONU semble s’en émouvoir, puisque depuis lundi, elle a dépêché à Kinshasa son secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes. Que pourrait-il faire dans cet imbroglio de conflit si ce n’est constater le chaos humanitaire ? Surtout que ce sont des affrontements aux relents ethniques impliquant les pays frontaliers de la RDC que sont le Congo Brazza, l’Ouganda et le Rwanda dont le Général Nkunda bénéficierait du soutien aussi bien en hommes qu’en matériel.
Il est donc indéniable que le chef de guerre Laurent Nkunda constitue une redoutable épine au pied du Congolais Joseph Kabila, lui aussi général, aujourd’hui en disponibilité. C’est dire que la solution à la persistance de la crise dans ce pays-continent est à chercher ailleurs que dans l’organisation de scrutins, transparents soient-ils. En tous les cas, l’énigme voire l’abcès demeure en ce Laurent Nkunda qu’il faut crever. Car lui seul, et peut-être ceux qu’il manipule, sait ce qui le pousse à attiser constamment le feu en RDC. A moins que tous les belligérants se plaisent à faire montre de mauvaise foi dans la recherche de solutions à la crise. Même que, comme on le voit dans pareille situation, certains peuvent avoir intérêt à créer l’insécurité permanente dans la région, avec pour objectif de piller les richesses dont elle regorge. Lesquelles constituent, à bien des égards, une source de heurts et de malheurs sur le continent africain.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga du 5 septembre 2007
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