Rébellion avortée à Pouytenga (Une Lettre pour Laye)
Une
Lettre pour Laye
Rébellion avortée à Pouytenga
Souffre
que, pour une fois, je doive ouvrir ma lettre hebdomadaire sur une triste note.
Car, au moment même où te parvenait ma dernière missive, la mort, notre commun
ennemi invisible, venait d’installer ses pénates à Simonville. Et depuis, le
torrent de larmes que parents, amis et connaissances versent à longueur de
journée ne suffit guère à combler le vide laissé par nos illustres disparus.
Ainsi
pleurons-nous la disparition brutale de Cheick Ousmane Diallo, dans la nuit du
vendredi 10 au samedi 11 octobre ; d’Anatole Bayala, ce grand commerçant
de cycles qu’on ne présente plus, et du médecin-colonel Zongo Zana Richard,
dont le nom nous renvoie au Comité militaire de redressement pour le progrès
national (CMRPN), dont il fut membre, et à la pharmacie de la Paix, gérée par
son épouse. Oui, Anatole Bayala et le médecin-colonel Zongo Zana Richard ont
tous deux été rappelés au divin maître le mercredi 15 octobre.
Je
n’ose douter, cher cousin, que tu mettras à profit ton prochain séjour sur les
bords du Kadiogo pour présenter tes condoléances aux familles éplorées. En
attendant, doit-on prendre pour parole d’évangile cette légende ancestrale qui
nous enseigne que l’abondance de pluies est un prélude à une certaine hécatombe
au village ?
Je ne
saurais y répondre, mais le constat est là, et nous ne pouvons que supplier le
Tout-Puissant de nous donner encore « long nez », comme l’on dit,
pour jouir des fruits de la campagne agricole, chèrement acquis. Et pourtant,
en quelques endroits au « Pays des hommes intègres », il continue de
tomber des cordes inespérées, tel que nous le contaient les sages aux bons
vieux temps.
En tous
les cas, en voici les preuves, données par l’Agence pour la sécurité de la
navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), à travers ces relevés
pluviométriques effectués dans les différentes stations dans la semaine du
jeudi 9 au mercredi 15 octobre 2008 : Dori = 9,7 mm ; Ouahigouya =
22,7 mm ; Ouagadougou-aéro = 21,4 mm ; Dédougou = 0,3 mm ; Fada
N’Gourma = 42,1 mm ; Bobo-Dioulasso = 0,6 mm ; Boromo = 5,3 mm ;
Pô = 60,9 mm ; Gaoua = 62,2 mm ; Bogandé = 32,3 mm.
Cela
dit, cher Wambi, l’allégresse semée dans les cœurs de retraités burkinabè,
depuis la mise en œuvre de la bancarisation des pensions, n’aura été que de
courte durée, à telle enseigne que certains s’en veulent aujourd’hui d’être
partis des guichets de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), par
exemple, vers les banques.
Voilà,
en effet, deux semaines que « l’âne a pété » pour eux, comme on le
dit vulgairement, mais leur chemin de croix serait parti pour durer plus de
trois mois. Le pognon est bien stocké en banque, en lieu sûr, mais il faudrait
réunir un certain nombre de documents, dont le fameux certificat de vie, pour
pouvoir palper les feuilles.
J’en
connais, en tout cas, qui y ont fait le pied de grue pendant des heures, avec
pour seul stimulant le programme du Pari mutuel urbain (PMU). Vaine sera
l’attente, car même la présence physique du pensionné ne suffira pas à
convaincre le caissier, qui tient mordicus à son certificat de vie. D’où cette
sainte colère de ces braves retraités, qui crient aujourd’hui à l’humiliation.
Dans
l’attente que leur cas soit réexaminé de telle sorte qu’ils aient du baume au
cœur, cher cousin, j’apprends que, du côté de la Caisse autonome de retraite
des fonctionnaires (CARFO), la mensualisation des pensions ne sera effective
que pour compter du mois de janvier 2009 ; et ce, dans tous les lieux
d’assignation sur le territoire national. Certainement qu’au village, cher
Wambi, ils sont nombreux encore qui se demandent qui peut mensualiser sa
pension.
Eh
bien, cette trouvaille de la CARFO ne concerne que les pensionnés qui le
désirent, et qui sont domiciliés dans les banques, les caisses populaires ou
autres établissements financiers régulièrement installés au Burkina.
Pour en
bénéficier, il suffira d’adresser au patron de la CARFO, c’est-à-dire au
directeur général, une demande manuscrite contenant la photocopie du dernier
bulletin de pension ; les relevés d’identité bancaire ou tout document
similaire pour les nouveaux pensionnés qui souhaitent domicilier leur pension
dans une banque ou établissement financier.
En tout
cas, cher Wambi, tu ferais œuvre utile en annonçant à ceux de nos retraités qui
le désireraient que les guichets du siège de la CARFO, à Ouagadougou, et des
trésoreries et autres perceptions en province sont grandement ouverts du 10
octobre au 10 décembre 2008 pour la réception de leurs dossiers. Alors, qu’on
ne me dise pas après que je n’ai pas dit.
Du 13
au 15 octobre 2008, notre capitale, Ouagadougou, a abrité une rencontre
sous-régionale sur la pratique transfrontalière des mutilations génitales
féminines.
Après
le conclave des experts le premier jour, suivi, le lendemain, de celui des
ministres en charge de l’Action sociale des pays invités (le Burkina et ses six
voisins), la grand-messe des croisées contre l’excision s’est achevée par ce
qui était intitulé au départ « Sommet des premières dames ».
A ce
dernier jour de la rencontre, tenue dans la prestigieuse salle des banquets de
Ouaga 2000, la cérémonie s’est déroulée suivant un scénario d’une singularité
jamais connue de mémoire de chasseur de nouvelles.
Alors
que, selon le programme, l’assistance s’attendait à observer la pause-café
après le discours d’ouverture de la Première dame du Faso, Chantal Compaoré, le
maître de cérémonie, contre toute attente, invita le public à suivre les
allocutions des représentantes des épouses des chefs d’Etat des pays
participants.
Deuxième
surprise : sitôt la série des messages des « first ladies »
terminée, on enchaîna avec le discours de clôture, prononcé par le ministre de
l’Action sociale burkinabè, Pascaline Tamini. Qu’est-ce qui a pu bien
contraindre les organisateurs à un tel enchaînement des scénarii ?
Serait-ce
à cause de l’agenda de la Première dame, Chantal Compaoré, ou de celui de son
homologue Laraba Tandja, épouse du président nigérien ? A cela s’ajoute la
très faible représentation des tendres moitiés des chefs d’Etat des pays
participants à cette rencontre sous-régionale.
Sur les
six « napagba » des pays voisins, seule Mme Tandja a effectué le
déplacement à Ouagadougou. Le reste s’est fait représenter par des missi dominici
pour officiellement, en tout cas, « des raisons de calendrier ».
Mais au
sujet de l’absence de la Togolaise, si je puis m’exprimer ainsi, j’ai ouï dire
que la raison serait toute autre. En effet, selon certaines sources, la lettre
d’invitation à la rencontre de Ouagadougou aurait mis Lomé dans l’embarras, car
de Première dame, le Togo n’en connaîtrait toujours pas.
L’homme
fort du pays, Faure Eyadéma, pourtant père de plusieurs enfants, selon les
mêmes sources, ne se serait jusque-là pas encore présenté devant monsieur le
maire pour se mettre la corde au cou, comme on le dit chez nous à propos du
mariage. Mais laissons à Faure ce qui est à Faure, car je ne désespère point
d’être démenti, et voyons ce que nous réserve cette semaine le carnet secret de
Tipoko l’Intrigante.
La
ville de Pouytenga, devenue commune urbaine à la faveur du processus de
décentralisation, réputée passage obligé pour le monde du « deal » et
du commerce dans la province du Kourittenga, se serait invitée dans l’actualité
nationale de la semaine qui s’achève si l’autorité n’avait pas décidé de sévir.
Y était, en effet, prévue, pour le mardi 14 octobre 2008, une marche-meeting pour
« dénoncer le comportement inacceptable du maire ».
Mais, à
ce que l’on dit, cette manifestation, initiative de syndicats et associations
de commerçants, d’exportateurs de bétail, de transporteurs routiers, de
marchands de céréales, bouchers et charcutiers de la commune de Pouytenga,
n’aurait point abouti du fait de l’immixtion de caciques politiques de la
région.
En
attendant d’en savoir davantage, il se raconte sur la place du marché de
Pouytenga que certains médias d’Etat, qui avaient été contactés pour la
couverture de l’événement, se seraient finalement débinés, en dépit de
l’engagement pris par les organisateurs d’honorer les différentes factures y
afférentes.
Que
s’est-il donc passé ?
Mystère
et boule de gomme !
Mais, à
coup sûr, cette rébellion avortée semble une invite aux hommes politiques à
ouvrir l’œil et le bon sur la gestion de cette cité, prise chaque fois en
mauvais exemple.
Très
bientôt, la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) sera délestée
de ses pensionnaires militaires. Car, voici venue la Maison d’arrêt et de
correction des armées (MACA), qui trônera dans l’enceinte du camp Général
Sangoulé-Lamizana, dans la capitale burkinabè.
Dans
l’attente d’accueillir ses premiers pensionnaires, la MACA ouvrira ses portes
le mardi 21 octobre 2008, en même temps qu’elle abritera la cérémonie de fin de
stage de formation en sécurité pénitentiaire.
Mais
déjà, au sein de la grande muette, d’aucuns se demandent si l’évasion tout
aussi miraculeuse que mystérieuse du capitaine Diapagri Luther Ouali, un des
illustres accusés et condamnés dans la fameuse affaire du putsch manqué
d’octobre 2003, n’a pas concouru à l’accélératioin des travaux d’édification
d’un tel hôtel.
Mais,
désormais, la question qui se pose est de savoir à quel régime seront soumis
les locataires de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Car,
c’en serait fini de l’époque où certains bidasses, détenus à la MACO, pouvaient
se vanter d’avoir une foule de courtisans.
Des
brebis galeuses, des canards boiteux, il en existe dans tous les milieux
socioprofessionnels. Et notre justice, hélas, n’en est pas épargnée. C’est
ainsi qu’il nous revient que des justiciables de la capitale, qui ne juraient
que par l’un de ses agents aujourd’hui affecté dans une autre localité, sont tombés
des nues en découvrant que leurs dossiers étaient simplement rangés dans un
placard, les timbres volatilisés ;
alors
que, pour le service qu’ils sollicitaient, il leur était demandé de
« cracher » soit 10 000 F, soit davantage. Et comme en pareille situation,
l’indélicat n’opérait pas seul ; il avait un acolyte qui, bien que ne
faisant pas partie de la maison, y entrait et en ressortait comme il voulait,
rabattant les victimes vers son complice, « assermenté ».
En tout
cas, les pauvres collègues du muté, qui, pourtant, étaient royalement ignorés
en son temps, se voient obligés aujourd’hui d’assumer. Et certaines langues
commencent à se délier, elles qui, hier, ne juraient que par l’efficacité du
monsieur. Sûrement, les jours à venir nous diront si oui ou non un dossier sera
ouvert là-dessus.
La
ronde de bienfaisance de l’UNDD se poursuit. Après Ouagadougou et Kombissiri,
ce sera le tour de Léo, dans la Sissili, d’accueillir le parti de la panthère
avec son lot de médicaments sous les bras, le samedi 18 octobre, à partir de
10h.
Prochaines
étapes : le Sanguié, la Bougouriba, le Poni et, pourquoi pas, le
Sanmatenga, le Bazèga. Cela, en attendant la mise en place, le week-end
prochain, de la section du Mouvement des jeunes de l’UNDD dans la province du
Kénédougou (Orodara).
Un
événement qui aura au programme des activités telles un Focal sur le thème
« La démocratie à l’épreuve des trois R (Révolution, Renaissance et
Refondation), du maracana (hommes/femmes), etc. Tout cela, dans la perspective
de ses assises nationales, prévues pour se dérouler dans les tout prochains
mois.
Ce
week-end, l’attraction sportive sera sans conteste la supercoupe AJSB 2008.
Cette année, l’Association des journalistes sportifs du Burkina a décidé
d’élire domicile au stade provincial de Koudougou pour abriter sa supercoupe.
Demain, samedi 18 octobre, sur le coup de 16h, l’EFO va en découdre avec l’USO.
Après Ouahigouya et Bobo, les journalistes sportifs marquent leur volonté de
décentraliser leur trophée.
La
présente supercoupe est placée sous la présidence du ministre des Sports,
Jean-Pierre Palm, le patronage du maire de Koudougou, Seydou Zagré, et le
parrainage du PDG de Splendid hôtel, Emmanuel Zongo. EFO # USO, c’est la
meilleure affiche qui soit, à l’heure actuelle. Et il n’y a pas de mal à
effectuer le déplacement, histoire de soutenir les journalistes sportifs.
Certains
malades et agents de l’hôpital Yalgado, notamment de la section pédiatrie, n’en
croyaient pas leurs yeux la veille du Ramadan : ce jour-là, un jeune homme
s’immobilise devant le bâtiment, et se met à distribuer de l’argent, en
coupures de 5000, à chaque maman. 200 000 FCFA ont été distribués au total.
Celui
qui le faisait est le frère cadet d’un Burkinabè résidant dans le New Jersey
depuis plusieurs années avec sa famille : Zine Abidine Ouédraogo, c’est
son nom, est le amphitryon de ce jour-là. Pieux musulman, il a voulu, par cet
acte, venir en aide à cette catégorie de personnes, surtout en ce mois béni du
jeûne, que fut septembre 2008. Un geste à saluer qui, espérons-le, fera des
émules.
Le
stade Le-prince-Louis-Rwagasore, où les Etalons ont joué le dimanche 12 octobre
dernier, est situé non loin de la présidence de la République du Burundi. C’est
le seul stade du pays, qui accueille les compétitions nationales et
internationales.
Avant
les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, le gouvernement
burundais, propriétaire dudit stade, avait débloqué les moyens pour sa
réfection. Mais force est de reconnaître que ce petit stade, d’une capacité de
5000 places, n’est pas totalement dans les normes internationales, même si le
terrain est synthétique.
Il n’a
qu’une seule tribune couverte, entourée de grilles de protection, qui est
réservée aux autorités et aux invités. Le hic, c’est que le box de la presse
laisse à désirer, avec des fenêtres qui s’ouvrent difficilement.
En un
mot, la tribune de presse est inexistante ; et il faut se débrouiller pour
faire son reportage. Si vous optez de vous installer quelque part, vous aurez
du mal à prendre des notes, parce que la plupart des grilles vous empêchent
d’avoir une bonne vue sur la pelouse.
La
télévision burundaise, la presse écrite et les envoyés spéciaux des organes
burkinabè ont travaillé dans la main courante, déjà bondée de monde.
Dans
les gradins réservés au public, les places assises sont en pierre. Au stade de
Bujumbura, il se pose un véritable problème de sécurité. C’est vrai que ce pays
sort d’une longue guerre civile, et que la réhabilitation du stade n’est pas
une priorité, mais il ne faut pas non plus le négliger.
La CAF,
qui est pour la sécurité dans les stades africains, ne doit pas rester les bras
croisés face à cela. Avant, elle faisait jouer les matches des clubs burundais
et de l’équipe nationale à Kigali, au Rwanda. Les travaux de réhabilitation du
stade Le-prince-Louis-Rwagasore ayant été un peu bâclés, il est urgent de
sommer le gouvernement burundais de revoir les choses afin d’éviter un jour un
drame.
Tipoko
l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko
l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en
elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la
faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la
certitude..."
Ainsi
va la vie.
Au
revoir.
Ton
cousin
Passek
Taalé
L’Observateur Paalga du 17 octobre 2008
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