Rumeurs de coup d’Etat en Côte d’Ivoire : 4 généraux chez Blaise Compaoré
Rumeurs de coup d’Etat en Côte d’Ivoire
4 généraux chez Blaise Compaoré
Le processus de paix en Côte d'Ivoire depuis l'accord de Ouagadougou. Mais voilà que depuis quelques temps, des rumeurs de coup d'Etat refont jour. Cette situation a obligé l'ONUCI, la Force Licorne, les FANCI et les Forces Nouvelles à envoyer chacune chez le facilitateur Blaise Compaoré un général. C'était le 17 septembre 2007 au palais de Kosyam.
Le facilitateur dans la crise ivoirienne avait autour de lui 4 généraux : Les généraux de division, Fernand Amoussou de l'ONUCI (Force des Nations unies), Clément Bolee de la Force Licorne, Philippe Mangou des FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) et le général de brigade, Soumaïla Bakayoko des Forces de défense des Forces nouvelles. Ils disent tous être venus voir le président du Faso pour échanger autour des audiences foraines afin que celles-ci ne connaissent pas un blocage. Pour le général Bakayoko des Forces nouvelles, il s'agit de faire en sorte que "l'outil que nous avons mis en place pour participer à la sécurisation du processus de paix émanant de l'accord politique de Ouagadougou puisse être efficient".
La rumeur faisant état de déstabilisation du régime de Laurent Gbagbo a été abordée par la presse à la sortie des généraux de la salle des échanges. Sur ce point, le général Phillipe Mangou, chef d'état-major général des armées de Cote d'Ivoire est catégorique : "Il s'agit essentiellement de rumeurs. Vous savez, les rumeurs courent le monde entier". Et Mangou de rester vigilant : "Mais n'empêche que nous prenions des dispositions et nous les avons prises à notre niveau."
Quant au Béninois Fernand Amoussou, général de division de l'ONUCI il affirme à ce propos : "Il n' y a pas de menace particulière en Côte d'Ivoire. Il s'agit de discuter pour trouver les voies et moyens de faire poursuivre la mise en oeuvre des accords de Ouagadougou" ; Pour lui, c'est uniquement dans cette optique que le président Compaoré a tenu à recevoir les 4 généraux pour les entendre et formuler des suggestions aux politiques". Et lorsque l'on insiste sur les menaces de déstabilisation, le représentant de l'ONUCI persiste : "Il n'y a pas de menace de déstabilisation en particulier". Et comme pour rester collé aux rumeurs, le général Amoussou précise : "Comme dans tout processus de sortie de crise, il y a des fragilités, il faut les prendre en compte. Il ne me semble pas qu'il y ait un grand péril en la demeure. Il s'agit d'apporter des éléments de décision et d'appréciation au président Compaoré, facilitateur."
Le général Bolee de la Force Licorne (forces impartiales), avant d'aborder la rumeur liée au coup d'état tient à préciser : "Le facilitateur a souhaité recueillir nos avis sur la situation actuelle telle qu'elle se présente sur le terrain à la veille d'un rendez-vous important que sont les audiences foraines, le processus d'identification qui, lui-même, doit préparer l'échéance cruciale des élections." A l'entendre, le général dit avoir révélé sans détour, avec le général Amoussou, au président Compaoré leurs impressions du terrain. Et d'ajouter : "Il ne faut pas se cacher, il y a des choses qu'il faut voir si on veut que les audiences foraines se passent correctement. Rien n'est impossible. Nous sommes donc venus faire le point de notre évaluation du terrain afin qu'il puisse prendre les bonnes décisions avec le président Gbagbo et le Premier ministre Soro", conclut-t-il avant de rebondir : "Nous sommes dans le royaume des rumeurs et on entend tout et son contraire". Est-t-il lui-même concerné par les rumeurs de coup d'Etat ? Le Commandant de la force Licorne, sans détour : "Pour ne rien vous cacher, je suis en poste depuis deux mois et à lire les journaux, j'ai déjà organisé cinq coups d'Etat" ; Et d'ironiser : "ça fait un peu trop pour un général qui doit aider à ramener la paix".
Sur toutes ces questions, il n'a pas été possible d'avoir l'appréciation du facilitateur, même s'il a diplomatiquement refusé de parler parce que "tous les protagonistes ont déjà parlé", lança-t-il avant de prendre place dans sa bagnole noire, tout sourire.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays du 18 septembre 2007
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