L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Tertius ou les raisons de la colère

Assemblée générale  des EPE

Tertius ou les raisons de la colère

 

59 établissements publics de l’Etat vont présenter pendant trois jours leurs rapports financiers au titre de l’exercice 2006 et deux autres vont fournir des explications parce qu’ils ne pourront pas le faire. C’est le principal travail de la 8e assemblée générale des établissements  publics de l’Etat (AGSE /EPE), dont l’ouverture hier à Ouaga 2000 a donné l’occasion au premier ministre,  Tertius Zongo,  de déclarer qu’il n'y a pas de place pour les PCA fantômes, les mauvais gestionnaires, bref pour la mal-gouvernance.

 

«Sortez les textes de sanctions  pourqu’on  puisse les appliquer… les textes sont là et il faut les appliquer», a martelé le PM, Tertius Zongo, président par délégation de l’AGSE/EPE sitôt son discours d’ouverture terminé. Certes il l’a dit sur un ton badin, mais au regard de son propos de début des travaux, on peut dire que le locataire de la primature entend appliquer ce qu’il avait dit au début de sa nomination : il y aura une obligation de résultats et de rendre compte,  au niveau des responsables burkinabè qui gèrent la chose publique,  à commencer par le gouvernement. Autant donc dire que cet impératif s’applique derechef aux patrons des établissements étatiques.

«Muda», a semblé dire d’entrée de jeu Tertius Zongo. Ce concept japonais signifie «gaspillage», non seulement de l’argent perdu, mais aussi de l’énergie gaspillée et des intelligences sous-utilisées. Inventé par Taiichi Ohno, ingénieur en chef de TOYOTA qui voulait traquer tout gaspillage, ce concept est devenu central en management dans les pays industrialisés. Pour le PM, la prospérité du Burkina Faso s’accommode mal du gaspillage. Pour atteindre la prospérité, foi de l’enfant de DOUDOU, il faut pratiquer «la bonne gouvernance et la gestion durable de nos ressources… en évitant les dépenses non essentielles, c’est-à-dire les dépenses de prestige».

Au-delà des chiffres financiers qui seront étalés lors de ce raout des EPE, le chef du gouvernement estime qu’il faut pouvoir répondre aux questions suivantes :

- comment obtenir le maximum de résultats avec le minimum de moyens ?

- comment assurer plus de transparence dans la gestion des moyens mis à notre disposition ?

- comment rendre visibles les résultats de notre travail ?

- quelles  stratégies  devons-nous  mettre en place pour mieux satisfaire les multiples attentes des populations ?

Au vu des différents rapports de ces boîtes étatiques le PM a constaté déjà certaines insuffisances liées à la réglementation, notamment au non-respect de l’obligation de séjour dans les établissements par certains présidents de conseils d’administration (PCA). En effet, selon la réglementation, deux fois par an pendant une semaine, ces PCA,  chacun en ce qui le concerne, doit venir rester auprès de l’établissement pour s’enquérir de sa santé. Or certains dérogent à cette règle et deviennent des PCA fantômes si ce n’est des absentéistes notoires lors des Conseils d’administration. D’où la colère de Tertius Zongo et sa mise en garde à l’endroit de ces premiers responsables de services publics qui foulent aux pieds la réglementation en vigueur.

Il a noté également les difficultés de fonctionnement (insuffisance de personnel qualifié, vétusté des équipements, manque de matériels  spécifiques). En la matière, il préconise une démarche progressive par la priorisation des besoins.

Enfin, il a exigé que le point soit fait sur la situation des arriérés (cotisations sociales, reversements de l'IUTS, factures d’eau, d’électricité et de téléphone) que certains établissements continuent d’accumuler, car il est incompréhensible que ces postes, qui sont budgétisés, souffrent d’arriérés de paiement.

La configuration des marges budgétaires de ces EPE, exercice 2006, se présente de la façon suivante :

- les recettes (y compris les subventions) s’élèvent à 71,493 milliards FCFA contre 64,731 milliards FCFA en 2005, soit une progression de 10,45% ; avec une augmentation des subventions qui est de l’ordre de 3% ;

- les dépenses de nos EPE en 2006 sont de l’ordre de 61,838 milliards FCFA contre 56,791 milliards FCFA en 2005, soit un accroissement de 8,88%. Les dépenses de fonctionnement sont de 45,926 milliards, et celles d'investissements  à 13,252 milliards.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga du 27 juillet 2007



26/07/2007
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