Un arrêt de travail pour exiger des primes de lait et de panier
Travaux de renforcement de la route nationale n°1
Un arrêt de travail pour exiger des primes de lait et de panier
Les travailleurs de la route nationale n°1 entre Bobo-Dioulasso et Sakoincé ont observé un arrêt de travail le 3 avril dans la matinée, pour exiger de leur employeur le paiement des primes de lait et de panier pour l’ensemble des travailleurs, avec des rappels. A l’issue du débrayage, leurs délégués ont déposé un préavis de grève de 72 heures si leurs doléances n’ont pas été accordées.
C’est pendant deux heures, soit de 7h à 9 h que les quelques 346 travailleurs de l’axe Boromo toutes catégories confondues ont fait un sit-in dans l’enceinte de la Centrale à l’entrée de leur base sise à Lapara dans la commune de Boromo. 162 autres personnes basées à Bobo-Dioulasso sont également concernées par ce mouvement.
Sur les lieux, nous avons constaté que les engins et autres véhicules de chantier étaient garés ; la Centrale ne tournait pas non plus. Après avoir fait un breafing à l’ensemble des travailleurs dont la plupart était assise à même le sol devant la centrale électrique, en scandant “nos primes avec rappel !”, leurs délégués du personnel en tête, ces travailleurs se sont rendus à la direction où ils ont déposé un préavis de grève de 72 heures au secrétariat de la direction. Dès la réception de leur préavis, les représentants des travailleurs ont demandé à leur base de rompre les rangs et de reprendre service, en attendant la réaction de leurs employeurs. Selon leurs délégués, c’est depuis le 15 décembre 2006 qu’ils ont déposé une plate-forme revendicative afin d’améliorer leurs conditions de travail sur le chantier. Des revendications portant entre autres sur la prime de lait destinée aux ouvriers car ils exercent une profession occasionnant des inhalations quotidiennes de produits chimiques ou de poussière de granit en atmosphère confinée ; l’un des délégués des travailleurs, Alassane Tapsoba, a expliqué que cette prime qui était de 3 000 F CFA dès leur séjour à Bobo-Dioulasso est passée à 4 000 F par mois et par personne.
Ces travailleurs exigent qu’elle passe maintenant à 8 750 F par personne et par mois (la boîte de lait concentré non sucré coûtant 350 F CFA). Quant à la prime de panier, le second point de cette lutte, elle est réclamée pour tous les travailleurs ayant droit, du fait que lorsqu’un employé exerce un travail continu de 10 heures sans arrêt sur un chantier. “Depuis Bobo-Dioulasso, nous sommes lésés ! Nous travaillons plus de 10 heures sur ce chantier et nous n’avons rien. Il y a certains qui bénéficient de ces primes et par la suite, le mois suivant, ils ne reçoivent plus rien”, martèle Tapsoba. Et Dieudonné Kaboré d’ajouter qu’il n’y a pas cet ouvrier qui ne respire pas la poussière ni les produits chimiques. Pourquoi la direction a mis l’enrobé ? C’est parce que le personnel n’est pas à l’abri de la poussière, explique-t-il. Cet arrêt de travail, le quatrième du genre depuis le démarrage des travaux de la route en septembre 2005, est selon les représentants des travailleurs, toujours suivi de remise de préavis de grève et les responsables du groupement DTP Terrassement SOGEA-SATOM ont toujours promis de régler la situation. Ils jouent à cache-cache avec nous et nous sommes sereins ; c’est le dernier préavis, lance un travailleur dans la foule. Ce préavis de grève stipule que dès sa date de réception, des sit-in de 2 heures le premier jour, de 3 heures et de 4 heures respectivement le deuxième et le troisième jour vont précéder la grève allant du 6 avril à partir de 3 heures du matin au 10 avril prochain à 00 heure sans compter les jours non ouvrables. Il ne sera annulé qu’après satisfaction totale de leurs doléances. Les délégués ont rappelé que leur mouvement fait suite au non respect des conclusions d’une rencontre infructueuse qu’ils ont tenue avec la direction du groupement sous l’arbitrage du directeur régional du Travail et de la Sécurité sociale de la Boucle du Mouhoun. Ensuite, une deuxième rencontre s’est tenue, mais les revendications sont restées vaines. A la direction où nous avons fait le pied de grue pour entendre les premiers responsables du groupement DTP Terrassement SOGEA-SATOM, un de l’administration nous a tout simplement dit qu’il n’avait pas l’autorisation de sa direction pour parler à la presse. Néanmoins, il a salué le fait que nous nous sommes rendus à la source. Il nous promettra qu’il prendra un rendez-vous pour nous avec le directeur qui serait en mission au moment des faits. Quand nous quittions les lieux, le vrombissement des machines avait repris son cours.
Rasmané ZONGO AIB/Boromo
Sidwaya du 5 avril 2007
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