Une bonne affaire pour certains organes de presse
Législatives 2007
Une bonne affaire pour certains organes de presse
Depuis le début de la campagne législative, le 14 avril 2007, certains organes de presse, à Ouagadougou, ont enregistré une augmentation de leurs ventes. Paradoxalement, la population ne semble pas s’intéresser aux messages et compte-rendus des partis politiques publiés.
Les ventes des quotidiens d’information “Sidwaya” et “l’Observateur paalga” ont augmenté depuis l’ouverture de la campagne législative, le 14 avril 2007. Pour preuve, a expliqué Edouard Tapsoba du service des ventes de l’Observateur paalga, les invendus journaliers de l’entreprise de presse ont considérablement diminué. Toute chose qui l’emmène à établir un lien entre l’actualité politique et l’achat des journaux. “Nos ventes augmentent en fonction de l’actualité. Et comme nous sommes en période électorale, ceci justifierait cette hausse”, a-t-il indiqué. Même son de cloche chez son homologue du quotidien de service public, Sidwaya, Edouard Bazié. Il a confié que cette montée en flèche des demandes reste moindre par rapport aux législatives de 2002. L’augmentation des ventes serait due soit au fait des militants de partis politiques soucieux de suivre des mouvements de leur parti, et ceux des autres partis, soit, à celui d’électeurs cherchant à avoir des nouvelles sur toutes les formations politiques en lice pour le scrutin avant d’opérer un choix. A ce propos, M. Edouard Tapsoba de l’Observateur paalga a avancé : “Lorsque les activités de partis politiques et des analyses sont publiées, la demande est plus forte”. Il est convaincu qu’à l’issue des élections, les ventes continueront d’augmenter.
Du côté des ventes à la criée, le langage est tout autre. Les affaires sont moroses pour beaucoup d’entre eux. Hamidou Nikiéma, vendeur ambulant relève que ses journaux ne s’achètent plus comme avant. Son compagnon ajoute par que les ventes n’ont pas varié. “Les gens sont déçus par les hommes politiques. Ils ne croient plus à ce qu’ils racontent dans la presse et préfèrent alors ne pas les lire”, a-t-il justifié. Un autre détaillant, Eloys Ganamtoré par contre se frotte les mains. De sa boutique située derrière l’entreprise Fadoul Technibois, il arrive à mieux écouler ses journaux. Il vend des journaux comme “l’Express duFaso”, “Sidwaya”, “l’Observateur paalga” et “Le pays”. “Ils finissent parfois avant 10 heures du matin, en cette période de campagne. Avant, nous les vendions jusqu’au soir”, a-t-il expliqué. A priori, cet engagement signifierait que les Ouagalais s’intéressent aux messages et aux activités publiés par les partis politiques. Mais les opinions des lecteurs laissent entrevoir le contraire.
Hamidou Sigué, agent de Diacfa a déclaré : “J’achète les journaux, plus particulièrement les quotidiens pour m’imprégner de l’actualité. Je parcours l’information politique au même titre que les autres informations. Mais je n’achète pas de journal spécialement à cause de cela”. Un gestionnaire de l’Union européenne, Salif Zerbo, pour sa part dira : “Les messages des partis ne m’intéressent pas. Je ne crois plus aux hommes politiques depuis belle lurette. Il serait bon qu’on diminue le nombre de députés”.
Séraphine Somé
Sidwaya du 3 mai 2007
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