Une Lettre pour Laye : 500 millions pour une pagaille
Cher Wambi,
Je me réjouis de savoir que, ces jours-ci, tu n'as d'interlocuteur que ton champ de maïs et de haricot dont l'herbe sauvage n'attendait que les pluies torrentielles pour pousser.
Eh bien, à force pour nous de gémir, bon Dieu a percé le ciel en plusieurs endroits et voici ce qui nous arrive.
N'est-ce donc pas que nos cases et autres abris n'étaient pas prêts à accueillir autant d'eau ?
En tout cas, en cette moitié du mois d'août, aux quatre coins du Faso les populations sont sur le qui-vive.
Il ne nous reste qu'à prier, cher cousin, afin que la manne céleste ne nous ouvre pas les portes de l'enfer terrestre.
Dans cette attente, je t'invite à lire les relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 09 au mercredi 15 août 2007
Dori = 43,1 mm ; Ouahigouya = 32,7 mm ; Ouagadougou-aéro = 51,7 mm ; Ouagadougou-Somgandé = 27,3 mm ; Dédougou = 54,0 mm ; Fada N'Gourma = 29,6 mm ; Pô = 128,0 mm ; Gaoua = 43,5 mm ; Bogandé = 47,5 mm.
Cela dit, cher Wambi, l'actualité nationale reste marquée par les affrontements entre agriculteurs et éleveurs survenus les 03 et 04 août derniers à Googo dans le Zoundwéogo, qui ont donné lieu à un grand reportage réalisé par l'Observateur paalga et paru dans son édition du mardi 14 août. Je te fais donc l'économie des pertes en vies humaines, des blessés, des dégâts matériels et du bétail décimé.
Mais je m'en voudrais de ne pas relever la confusion savamment entretenue aussi bien en campagne qu'en ville.
Car, il convient de distinguer l'éleveur du bouvier, pour ne pas dire du berger.
Il est de notoriété publique qu'est éleveur celui qui vit du fruit de l'élevage, dont les régions de prédilection sont le Sahel et l'Est de notre pays, entre autres.
Et le bouvier, ou le berger, est commis à la garde et à la pâture du bétail par... l'éleveur.
Mais au-delà des éleveurs traditionnels qui se recrutent en zones rurales, des éleveurs spontanés nous sont nés, vivant en ville, parce que repus.
Avec la responsabilité pour les bergers et bouviers de mener leurs troupeaux à travers monts et vallées, pour ne pas dire champs et les forêts.
Quand donc intervient un conflit avec les agriculteurs, il n'y a pas de doute que c'est le berger ou le bouvier, qui est sur le terrain, qui encaisse les coups.
L'éleveur qui est tapi à Ouaga ne subira, lui, que de légers dommages, si par hasard le troupeau cause des dégâts.
D'où la conclusion, que certains agriculteurs n'hésitent pas à tirer, que leurs plaintes n'aboutissent jamais devant l'Administration du fait qu'elle est inféodée aux éleveurs spontanés, les vrais propriétaires des troupeaux.
Mais après les révélations faites par le préfet de Googo, à l'issue des affrontements meurtriers des 03 et 04 août, l'Administration saura-t-elle redorer son blason ? Rien n'est moins sûr.
Cher Wambi, jusqu'à la rentrée prochaine des classes, l'on parlera des fraudes à l'examen du Brevet d'études du premier cycle (BEPC), session 2007.
Ne feront-elles d'ailleurs pas date dans les annales des examens au Pays dit des hommes intègres ?
Je ne te l'apprends pas, le "pétrole" a coulé à flots, et le gouvernement avait même donné l'impression de sévir en actionnant la machine judiciaire.
Une simple illusion et une petite excitation, puisqu'en fin de compte un requin et quelques alevins écoperont de peines, suffisamment dérisoires pour les fautes commises.
Et c'est au moment où tous s'interrogent encore sur l'ampleur de la fraude, qui n'a pas fini de ternir l'image de ce diplôme du BEPC, que le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) sort de son mutisme légendaire pour faire le bilan des examens.
Une précipitation des plus suspectes, qui trahit la volonté d'épargner d'autres requins pourtant déjà étiquetés.
Car, me revient-il, cher cousin, dans ce deal du BEPC 2007, se trouveraient également impliqués une inspectrice de l'action sociale, quatre gestionnaires des ressources humaines, un pandore et un étudiant en droit.
Des fraudes au BEPC, cher cousin, passons maintenant à la pagaille aux concours directs de la Fonction publique, session 2007, qui auraient coûté quelque 500 millions de nos francs.
Tu comprends aisément que, après tout, chacun à quelque niveau où il se trouve sait créer des dépenses pour pouvoir élever son mur !
En tout cas, le bordel n'a pu être évité, et il y a déjà lieu de se demander si ce sont les plus méritants qui seront à l'honneur sur les tableaux d'admission.
Car, là aussi, des odeurs de fraudes commenceraient à se faire sentir.
Si j'en crois certaines sources, ceux à qui l'on pourrait donner le bon Dieu sans confession y seraient mêlés.
Des arrestations seraient en cours, et très bientôt, cher cousin, tu seras informé de la suite.
Restons tout de même à la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat pour nous intéresser à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO). Il te souvient certainement l'ouragan qui avait secoué cette institution quand, il n'y a pas longtemps, libérant leur génie créateur, certains entreprirent d'élever un nouveau siège digne de ce nom.
Le hic dans cette affaire, c'est que le dossier n'avait pas été monté dans les règles de l'art.
Sentant venir peut-être la fin du règne, ils croyaient pouvoir brouter les feuilles de nos retraités en toute impunité, d'où les marchés octroyés de gré à gré, et la valse des cadres qui s'en étaient suivis.
Eh bien, cher cousin, à l'heure où tu me lis, ils sont nombreux qui ont perdu tout appétit ou qui ne dorment plus que d'un œil.
De sources proches de la CARFO, en effet, l'Inspection générale d'Etat aurait investi les lieux depuis un certain temps.
Et y défileraient en colonnes couvrées anciens ministres, président du conseil d'administration, directeurs généraux, directeurs des Affaires administratives et financières, et j'en oublie.
Pourvu seulement que les résultats de cet audit n'aillent pas encombrer les tiroirs de l'Inspection générale d'Etat, comme le veut la coutume dans ce pays.
Cette visite de courtoisie à la CARFO doit avoir une valeur pédagogique : enseigner à ceux qui nous gouvernent que nul n'est au-dessus de la loi, même vêtu du manteau de ...l'immunité parlementaire.
Cher Wambi, au mois de mars et le vendredi 16, Simonville avait manifesté par le feu et les casses pour condamner les assassinats et les mutilations qui y étaient devenus des faits quotidiens.
On se rappelle encore, comme si c'était d'hier, que Ouagadougou n'a dû son salut qu'à la diligence et au professionnalisme des forces de sécurité qui ont permis d'arrêter les présumés assassins et d'offrir une sépulture digne à leurs victimes.
Des mois se sont écoulés ; les larmes des parents et amis n'ont pas encore séché ; et la justice est en vacances.
C'est à croire que les coupeurs de tête et autres disciples de Satan n'attendaient que ce mois d'août pour reprendre du service.
Après Dapoya dans l'arrondissement de Baskuy, qui a enregistré la disparition d'une fillette, retrouvée par un boutiquier morte et mutilée, c'est l'arrondissement de Sig-Noghin qui a été dans la nuit du 13 août le théâtre de la décapitation et de l'amputation des organes génitaux d'une fille.
La même nuit à Nagrin, secteur 16, arrondissement de Boulmiougou, c'est encore une fille qui a été violée, mutilée avant d'être jetée dans un puits perdu.
A ce qu'on dit, certains des criminels seraient en quête de sang exigé par un charlatan.
La série noire continue donc, et si l'on n'y prend garde, la déjà tristement célèbre Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pourrait se muer en hôtel des criminels.
Combien sont-ils, en effet, qui ronflent paisiblement en ces lieux après avoir endeuillé sans remords des familles ?
Ça semble sentir le roussi à l'Association islamique de la Tidjania du Burkina Faso (AITB), où le guide spirituel, Cheick Aboubacar Maïga II, a tapé du poing sur la table, le 7 août 2007, pour mettre fin à la persistance d'actes d'indiscipline, de sabotage et de provocation de la part de certains militants de l'AITB, et afin de parer à d'éventuels troubles de l'ordre public.
Ainsi donc en a décidé le guide spirituel :
Article 1 : Les personnes dont les noms suivent sont suspendues, jusqu'à nouvel ordre, des activités de l'Association islamique de la Tidjania du Burkina Faso (AITB), et plus précisément de la fréquentation de la mosquée Zawiya sukr laye, secteur 20, Tampouy. Ce sont :
1. El hadj Cissé Mortar
2. El hadj Sawadogo Adama
3. El hadj Ouédraogo Harouna
4. Ouleguem Dramane
5. Ouédraogo Amadé Sissamba
6. Nagabila Illiasse
7. El hadj Belem Mahamady.
Article 2 : Le bureau exécutif national est chargé de l'application de la présente décision.
Article 3 : Cette décision sera publiée partout où besoin sera.
Cheick Aboubacar Maïga II
Espérons que derrière la mosquée Zawiya sukr laye de Tampouy ne couvent pas des querelles politiques, comme le soutiennent mordicus ceux qui prétendent être dans les secrets d'Allah.
Cher cousin, tu comprends que je ne puis t'ouvrir le carnet secret de Tipoko l'Intrigante sans au préalable prêcher pour ma part la paix, le pardon et l'entente cordiale entre tous les fidèles de ce Faso que nous aimons tant :
Dans sa livraison n°6946 du vendredi 10 au dimanche 12 août 2007 , L’Observateur Paalga, dans sa rubrique "Une lettre pour Laye", a écrit, entre autres, à propos des travaux d’électrification des secteurs 21, 22, et 30 de la commune de Ouagadougou, que l’appel d’offres concernant lesdits travaux a été attribué à une entreprise qui aurait «disparu de la circulation après avoir perçu une avance sur le marché». Dans le même écrit, la SONABEL s’est sentie interpellée par l'affirmation du journal selon laquelle «les yeux des habitants de ces zones restent toujours rivés sur la nationale de l’électricité ». Afin d’éclairer la lanterne de vos lecteurs, il nous a paru opportun de porter à votre attention les informations suivantes : le 09 mai 2007, il a été effectivement procédé dans les locaux de la Direction générale à l’ouverture des plis pour l’allocation des travaux d’électrification des secteurs 21, 22 et 30 de la commune de Ouagadougou. Mais conformément aux procédures d’octroi des marchés, cette phase doit être suivie de l’analyse des offres reçues, dans le cadre de la réalisation d’ouvrages techniques. Ce qui a été fait le 22/06/07. Cet appel d’offres concerne l’extension H.TA/ B.T.A du secteur 22, sections 624 et 625 et a été attribué à l’entreprise CEDEL. Le procès-verbal a été approuvé le 04/07/07, et le marché signé par le Directeur général le 03/08/07. L’entreprise dispose d’un délai d’un mois, à partir de la date de réception du marché signé, pour procéder à son enregistrement aux services des impôts et le retourner à la SONABEL. La SONABEL ayant transmis le marché le 03/08/07 à l’entreprise CEDEL , celle-ci a jusqu'au 28/08/07 comme date butoir pour faire parvenir le marché enregistré . Elle n’a donc pas pu recevoir d’avance de démarrage alors que toutes ces procédures n’ont pas encore été satisfaites.
Le marché sera exécuté dans un délai de douze (12) semaines.
Nous vous saurions gré des dispositions qu’il vous plaira de prendre afin de porter ces informations à la connaissance de vos lecteurs. Veuillez agréer l’expression de nos sentiments distingués.
Le Département communication
et relations publiques
Les enseignants des classes de 1re, 2e et 3e année de l'éducation bilingue ne sont pas du tout contents, et ils le clament haut et fort.
A l'origine de cette moue, le non-paiement des indemnités du 1er au 3e trimestre.
C'est pourquoi, d'ailleurs, ils ont décidé de boycotter les cours le lundi 13 août dernier.
A ce qu'ils disent, ce problème est né depuis que le ministère de l'Enseignement de base a pris la gestion de cette innovation scolaire en main. C'est avec raison donc qu'ils regrettent déjà les années OSEO et OXFAM, au cours desquelles tout baignait dans l'huile. Mais où se trouve l'os, madame et messieurs du MEBA ?
Dix ans déjà que nous a quittés Paul Edouard Moussa Kargougou. C'était en effet le 17 août 1997. Pour la nouvelle génération, celui dont on commémore le 10e anniversaire du rappel à Dieu est né un certain 15 octobre 1926.
On retiendra de lui l'homme politique, fondateur de l'Union des indépendants, qui fut tour à tour vice-président du Conseil de gouvernement ; ministre de l'Intérieur, ministre des Affaires étrangères, etc.
En sa mémoire une veillée de prières sera organisée ce samedi 18 août au domicile familial de Kaya à partir de 20 h 00 ; suivie le lendemain dimanche 19 août d'une grand-messe à la Cathédrale de Kaya à partir de 9 h 00.
Ce vendredi 17 août à partir de 18 h 00, la salle de conférences des Nations unies à Ouagadougou refusera du monde, et pour cause : dans le cadre de ses activités 2007, l'Association des Burkinabè de la fonction publique internationale (ABFI) y organise, en effet, une conférence-débat sur le thème : "Les Etats-Unis d'Afrique : projet utopique ou projet réalisable" ?
L'animateur principal de ce débat n'est plus à présenter, puisqu'il s'agit de l'ambassadeur Doulaye Corentin Ki, ancien directeur du Centre de gestion des conflits de l'Union africaine, et actuel chef du bureau de l'Union africaine à N'Djamena.
L'Association femmes unies pour le développement (AFUD) procédera au lancement de ses activités ce samedi 18 août 2007 à Guesna (9 km à l'est de Boussé) à partir de 10 h 00.
Au programme : une course cycliste féminine ; une exposition-vente ; une représentation théâtrale sur le thème "Femme rurale et développement économique".
Rendez-vous le dimanche 19 août 2007 à partir de 10 h 00 au palais du Baloum Naaba, retrouvailles de la grande famille REEBA (responsable du masque sacré) obligent.
L'histoire nous apprend que REEBA est le premier fils d'Oubri, fondateur du Royaume moaga de Ouagadougou.
Ceci est une lettre ouverte au ministre de la Santé depuis Kampti dans la province du Poni.
Un appel au secours de la conscience professionnelle :
"Incroyable mais vrai ! outre qu'une guigne noire me poursuit continuellement, ma fille, fille de salle, matricule 78718C, en activité et malade mentale, m'a été remise. A la suite du billetage du mois de novembre 2006, son salaire a été interrompu pour manque de pièces qu'elle avait égarées. Un dossier complet, certificats médicaux y compris, a été fourni sous bordereau d'envoi n°44 du 15 février 2007 de la Direction régionale de Santé du Sud-Ouest avec quatre (4) avis comme suivent :
1 - avis du médecin-chef du District sanitaire de Gaoua ;
2 - avis du directeur régional de la santé du Sud-Ouest ;
3 - avis du directeur des ressources humaines du ministère de la Santé ;
4 - décision du directeur général du budget, président de la commission de centralisation et de mise à jour...
Mais à cette date, les pauvres parents râlent à la psychiatrie de Gaoua avec une montagne d'ordonnances médicales. Pauvre de nous ! Il est temps qu'on ait une conscience professionnelle.
Le pauvre vieux père de 75 ans, indigné.
Noufé Bikoun,
Officier de l'Ordre national
Que se passe-t-il à Radio France international ?
Question somme toute légitime pour ceux des Ouagalais qui en avaient fait leur première source d'informations, et qui en ont été sevrés depuis le début de la semaine.
De source proche du correspondant de la Radio mondiale, son émetteur FM installé à Kamboinsé a été foudroyé le mardi 14 août aux alentours de 14 h 00. Voilà pourquoi ce silence radio de 48 h 00, qui a paru une éternité.
RFI a néanmoins pu reprendre ses émissions sur la capitale burkinabè sur la bande FM depuis le jeudi 16 août, en délestant son émetteur de Bobo-Dioulasso de quelques éléments, urgence oblige.
Le temps de pouvoir desservir l'agglomération, avant d'atteindre les banlieues après les vacances.
L’Observateur Paalga du 17 août 2007
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