L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Une Lettre pour Laye : Le tourbillon de la campagne

Cher Wambi,

 

Décidément, n'est-ce pas que Bindé a ravi la vedette aux autres départements du Zoundwéogo à la veille des législatives du 06 mai ?

Après la transhumance du maire ADF/RDA vers le CDP, voilà qu'un tourbillon s'est invité dans la campagne électorale.

La proximité de Bindé avec Manga peut expliquer ce fait insolite, mais tout de même !

L'élément est, en effet, rapporté par Kantigui dans les colonnes de Sidwaya du mercredi 18 avril 2007, qui invite plus d'un à être sur ses gardes.

Dans le village de Koankin, un agent distributeur a été emporté par un tourbillon le premier jour de l'opération de distribution des cartes d'électeur avec son matériel.

Mais, Dieu et les ancêtres du Zoundwéogo soient loués, une partie des cartes aurait été retrouvée.

Que se serait-il passé si c'était les bulletins de vote qui avaient été emportés par le tourbillon ?

Après cet épisode, il s'avère impérieux de requérir l'intervention des  "Yonyonsé", ces maîtres du vent, en prélude à l'épreuve du 06 mai.

Car si le tourbillon venait à s'inviter dans les bureaux de vote, on pourrait retrouver des urnes au-delà de nos frontières.

Sait-on jamais !

 

C'est une vérité de la Palice, cher cousin, une atmosphère de fin de règne accompagne cette campagne électorale.

Pour tout te dire, le renouvellement du parlement provoquera à coup sûr un remaniement ministériel.

La tradition démocratique ne nous enseigne-t-elle pas qu'en la circonstance, le chef du gouvernement doit rendre sa démission, quitte à être reconduit ?

C'est un secret de polichinelle donc qu'à l'issue du scrutin du 06 mai, les pouvoirs législatif et exécutif vont arborer une nouvelle physionomie.

Et comme dans l'administration nul n'est sûr du lendemain, on semble se livrer de nos jours à une lutte de positionnement stratégique.

Si, d'une part, les ministères sont désespérément déserts du fait de la campagne électorale, d'autre part, il y a comme une règle écrite de vider les dernières ressources, sinon de désosser les ministères ; une razzia préélectorale qui ne dit pas son nom, puisqu'il n'y a plus de compte à rendre à qui que ce soit dans cette ambiance.

Voilà qu'au détour d'un scrutin, la bonne gouvernance, l'intégrité et la probité sont vite enterrées !

Malheur donc à ceux qui ne sont pas aux affaires.

Hélas, quel Faso !

 

En sa séance du 11 avril dernier, le Conseil des ministres a pris une décision qui est passée quasi inaperçue dans l'opinion générale burkinabè, mais qui ne comporte pas moins des conséquences dommageables pour notre pays à court, moyen et long termes : il s'agit de la décision de fermeture de l'Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI), dont la première pierre, tu te rappelles, cher Wambi, avait été posée avec tambours et trompettes il y a quelques années dans la zone de Kossodo.

"Triste et surprenante fin d'une expérience prometteuse", a titré le journal l'Observateur paalga du mercredi 18 avril 2007 dans sa rubrique : "Les mercredis de Zoodnoma Kafando".

Le journal ne croyait pas si bien dire, puisque l'institut était en passe de devenir un centre à vocation régionale, voire internationale.

A ce qu'on dit, en effet, des lettres à l'initiative du ministère des Affaires étrangères avaient déjà été envoyées dans au moins une trentaine de pays, et les réactions laissaient augurer un bel avenir pour cet institut.

Alors, pourquoi une telle décision ? Il semble qu'elle fasse suite à la marche du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) organisée le 10 avril.

Selon certaines sources, au total 149 agents ont pris part à cette manifestation, dont 19 sortis de la première promotion de l'IDRI, laquelle a pris seulement fonction le 19 février 2007.

Evidemment, n'ayant été intégrés qu'à cette date, ce sont des stagiaires qui, de ce point de vue, n'ont pas le droit de manifester.

Mais le hic, c'est qu'ils ne sont pas les seuls stagiaires à avoir marché, puisqu'on y dénombrait aussi des éléments venus de la section diplomatique de l'ENAM.

Alors question : pourquoi ceux de l'IDRI et pas ceux de l'ENAM ?

Et pourquoi fermer l'IDRI et pas l'ENAM ? s'interroge-t-on logiquement dans certains milieux.

Et cela n'arrange pas les choses, concernant l'IDRI, c'est que les première et deuxième années, qui sont toujours à l'école, n'ont rien à voir avec la manif, ayant vaqué à leurs cours dans l'immeuble qu'ils occupent sur le boulevard circulaire, côté Hôpital pédiatrique Charles-de-Gaule.

De quoi être vraiment perplexe sur les vraies raisons de cette décision de fermeture :

- volonté du gouvernement de montrer du muscle et de donner un signal fort après les mauvais exemples donnés par des militaires et des gardes de la sécurité pénitentiaires ?

Si tel était le cas, il faut croire que l'on a commencé par les plus faibles.

- Victoire de ceux qui n'avaient jamais digéré que la filière diplomatique, jadis confiée à l'ENAM, disparaisse au profit de l'IDRI?

Si tel est le cas, c'est oublier qu'avoir un institut organique destiné à la formation des diplomates fait quand même recette et ajouterait beaucoup au rayonnement international de notre pays.

A ce que j'ai appris, des contacts discrets ont été pris avec des personnes physiques et morales de grande influence pour leur médiation en vue de sauver l'IDRI.

C'est ainsi que les plus hautes autorités coutumières et religieuses du pays ont été mises à contribution.

Je ne peux donc que joindre ma faible et modeste voix à tous les efforts qui seront entrepris pour sauver cet institut.

 

Cher cousin, tu te souviens certainement comme si c'était hier de l'assassinat à New York du Burkinabè Ousmane Zongo par un policier américain.

D'un document en provenance des Etats-Unis, j'apprends qu'à l'issue du jugement, il y a eu une compensation pour la famille Zongo estimée à trois (3) millions de dollars, soit 1,5 milliards de nos francs.

Il semblerait qu'une partie de cet argent ait été gardée par la ville de New York au profit des enfants du défunt Ousmane Zongo, qui peuvent le récupérer lorsqu'ils atteindront l'âge de la majorité, c'est-à-dire 18 ans.

Selon toujours le document, l'Association des Burkinabè de New York aurait reçu pour sa part un chèque de 10 milles dollars, et le reste aurait été remis à la famille Zongo.

Et comme tu le sais, cher cousin, il est des êtres qui font feu de tout bois dès qu'il sente le dollar.

Eh bien, une mafia de Burkinabè se serait organisée pour dîner proprement cet argent du sang.

Des noms, que je tais pour l'instant, sont cités. Conviens avec moi qu'il n'y a pas pire honte.

En tout cas, si le contenu du document est avéré, il y a lieu d'avoir vraiment peur de l'homme et de se demander dans quel monde nous sommes.

Quelle idée a-t-on de dormir dans une villa construite sur le sang d'autrui ?

 

Cher Wambi, sitôt le nouveau président du Conseil d'administration du Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya installé vendredi dernier, que des travailleurs de ladite formation sanitaire sont montés au créneau pour l'inviter, lui et tout le Conseil, à la vigilance et au respect des règles en matière de comptabilité publique.

Ce cri du cœur, si j'ose me permettre l'expression, fait suite aux nombreux cas de malversation financière qui ont mis à mal l'équilibre des comptes du CHR.

L'une des plus grandes et des plus graves de ces opérations frauduleuses reste, jusque-là, l'affaire des doubles mandatements.

De quoi s'agit-il ?

Eh bien ! Retiens bien ton souffle : de 2000 à 2006, alors que les salaires de plusieurs agents étaient toujours payés par la Solde, la DAF du CHR de Kaya programmait, de façon illicite, les mêmes salaires des mêmes agents à la charge de l'hôpital, doté alors d'une autonomie de gestion. Et usant de faux en écriture et usage de faux, les auteurs de ce mandatement "parallèle" détournent la masse salariale fictive à leur compte personnel. Le pot aux roses découvert en 2006 par suite d'investigations menées par l'inspection d'Etat, seul le billeteur du CHR a été interpellé puis déféré à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Pendant ce temps, de présumés complices se pavaneraient toujours dans les rues de Kaya, sûrs de leur protection.

Comme quoi, l'impunité a la vie dure au pays dit des hommes intègres !

 

Trêve de commentaires, cher cousin, et voyons maintenant ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l'Intrigante :

 

Il se passerait des pratiques pas catholiques dans une société implantée du côté de Bobo, où une secrétaire particulière aurait transformé son bureau en un "business center". Le hic dans tout ça, c'est que sa patronne semble cautionner une telle pratique, qui va même jusqu'aux pots-de-vin. D'aucuns affirment que pour avoir une audience avec la maîtresse de céans, il faut débourser quelque chose. Et ce n'est pas tout. A en croire certains, il est exigé des fournisseurs 10% des montants des contrats sans qu'ils soient certains d'avoir les marchés, qui sont attribués par affinité. Ceux qui dénoncent cet état de fait se demandent si la patronne est au courant de la situation ou si elle en est simplement complice. Car, pour des faits similaires, la secrétaire en question avait écopé d'une mise à pied (10 jours) : elle avait en effet été prise en flagrant délit de soustraction de produits du magasin. En même temps qu'à la directrice de ladite société, appel est lancé en direction du REN-LAC. Si le laisser-aller atteint ces proportions, il y a lieu de s'inquiéter de la gouvernance tout court au Faso.

 

Les étudiants de la filière génie civil de l'université polytechnique de Bobo sont inquiets pour leur formation. Ils craignent pour l'avenir de leur filière et pour cause  : des matières inachevées, d'autres sans enseignants, etc. Conséquence, sur 1232 heures, seules 304 ont été assurées.  Pour ces étudiants en Génie civil, il faut des professeurs en nombre suffisant et surtout qualifiés, ainsi que du matériel pour les travaux pratiques. Puisqu'ils ont passé une partie de l'année académique à chômer, ils demandent qu'en cas de prolongement de l'année, ils soient pris en charge  (restauration, transports, cités...). C'est un véritable cri du cœur que ces étudiants lancent pour une meilleure formation dans leur filière.

 

Depuis leur démission du Parti africain de l'indépendance (PAI) le 03 avril dernier, l'on avait hâte de savoir dans quelle planète politique atterriraient Alphonse Bonou et les siens.

Aujourd'hui la question n'est plus à l'ordre du jour, puisque les anciens camarades de Soumane Touré ont décidé de porter sur les fonts baptismaux l'Alliance nationale pour le développement/Parti de la justice sociale (AND/PJS).

Rendez-vous ce samedi 21 avril 2007 à partir de 9 h 00 à l'Atelier théâtre burkinabè (ATB) pour le congrès constitutif.

 

Sous le patronage de madame le ministre de l'Enseignement de base et de l'Alphabétisation, Odile Bonkoungou, et de son Excellence Monseigneur Basile Tapsoba, Evêque de Koudougou, et sous le parrainage de Michel Zida, PDG de Sol, Confort et  Décor, les anciens élèves, les élèves actuels, les parents d'élèves et la communauté chrétienne de la Paroisse St-Jean-Marie Vianney de Yako te convient à la célébration du cinquantenaire de l'école primaire de la Mission catholique de Yako. Les manifestations débutent samedi à 10 h 00 par une conférence sur le thème : "Contribution de l'Eglise catholique à l'éducation au Burkina Faso".

Match de football à 15 heures et soirée dansante à 21 heures au jardin du Maire.

Le clou de la célébration est pour dimanche, avec naturellement une grand-messe d'action de grâce à partir de 8 h 00, et la cérémonie officielle commémorative à 11 h 00. Du beau monde en perpective donc ce week-end à Yako.

 

Saaba va briller de tous ses feux ce samedi. En effet, c'est ce jour-là que Naaba Koanga a choisi pour intégrer officiellement son palais et prendre en main la destinée de ses sujets. Très jeune, il y a un peu plus d'une dizaine d'années quand on l'intronisait, la chefferie fut confiée à un conseil de régence constitué de sages. Le yii keere marque donc la fin de la régence ou de l'initiation, le roi étant devenu un adulte accompli sur tous les plans. Pour en savoir plus sur le Naab yii kêere, rendez-vous ce samedi à Saaba, localité située à 15 Km de Ouagadougou sur la route de Fada N'Gourma.

 

L'Espace culturel Gambidi abritera du 27 au 29 avril prochains la 4e édition des journées culturelles bissa, dénommées Bissakou Hourgnon Domin, ou encore "Jour de fête en pays bissa".

Plus d'une dizaine de troupes de danse et de musique de toutes les régions du Bissakou y rivaliseront de talents. Non moins importante sera la participation d'artistes exposants, d'intellectuels et de personnalités du pays bissa.

 

L'effervescence sera à son comble dans l'archidiocèse de Ouagadougou ce week-end qui voit le coup d'envoi des funérailles chrétiennes.

Mais plus particulièrement dans la paroisse de Tanghin-Dassouri qui célèbre les funérailles de son patriarche, Balima Balebien Robert, rappelé à Dieu dans sa 99e année le 28 décembre 2004. Plus d'un chrétien se souvient de lui qu'il fut l'un des piliers de l'Eglise catholique. Ainsi donc ce samedi 21 avril à partir de 21 h 00 auront lieu des veillées de prières en l'église St-Michel de Tanghin-Dassouri et au domicile du défunt.

Suivies le dimanche 22 à partir de 9 h 00 d'une messe en l'église St-Michel de Tanghin-Dassouri et de la bénédiction de la tombe au domicile du défunt.

 

Une Lettre pour Laye, in L’Observateur Paalga du 20 avril 2007



20/04/2007
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