Appel pour plus de responsabilité et de tolérance entre étudiants
Université polytechnique de Bobo (UPB)
Appel pour plus de responsabilité et de tolérance entre étudiants
Les affrontements survenus entre étudiants le 11 avril 2008 à Nasso sur le campus de l’Université polytechnique de Bobo (UPB) ont suscité inquiétudes et indignations chez plus d’un observateur de cette situation. En effet, les blessures à la tête, aux pieds et bras qui ont résulté des bastonnades entre étudiants sous le prétexte de désaccords consécutifs à l’élection de leurs délégués des cités universitaires n’étaient pas du tout des scènes qui honorent les étudiants, intellectuels et futurs cadres de la nation. Les étudiants, peu importe leur appartenance politique ou à diverses organisations estudiantines (ANEB, CEB, MEFA, UNEF), devraient cultiver l’esprit de tolérance et du respect des différences d’opinions pour s’accorder sur des questions essentielles relatives aux succès de leurs études.
Si on y prend garde, l’esprit d’intolérance et de querelles de clans qui végète depuis quelques années à l’Université polytechnique de Bobo peut constituer dangereusement des germes d’une pépinière d’intellectuels violents et intolérants avec des risques d’une répercussion de ces tares dans la vie socioprofessionnelle future de ces étudiants.
Tirer leçons des crises estudiantines d’autres pays de la sous-région
Les universités du Burkina accueillent de plus en plus d’étudiants de pays de la sous-région. La convergence de ces étudiants pour le Burkina s’explique, entre autres, faits par la stabilité sociopolitique du pays et la qualité du programme des enseignements dispensés. Ce n’est un secret pour personne, plusieurs universités de la sous-région ont traversé des crises sociopolitiques qui ont perturbé le fonctionnement normal des travaux académiques, ce qui serait l’une des raisons majeures de l’affluence d’étudiants de ces pays vers le Burkina. Le Burkina Faso qui se veut une terre d’hospitalité et qui œuvre pour une véritable intégration sous-régionale, accueille donc légitimement les étudiants expatriés. Cependant, le risque est grand que certaines mauvaises habitudes estudiantines de la sous-région susceptibles de créer des crises et des troubles sur les campus s'introduisent aussi dans les universités du Burkina. Dans la plupart de ces pays, on constate que les accointances politiques de certains étudiants avec des hommes politiques divisés de leurs pays ont des répercussions néfastes sur la stabilité politique de leurs Etats. Aussi, il ressort d’une manière générale que des étudiants qui ont cultivé et entretenu des rancœurs et des conflits politiques entre eux durant leurs études se retrouvent toujours à maintenir ce climat délétère sur la scène politique de leurs pays, une fois qu’ils sont engagés dans la vie active et politique.
Au regard donc de ces pratiques dommageables à la sérénité des enseignements académiques et à la vie politique, il importe que les autorités du Burkina redoublent de vigilance pour veiller à établir des mesures préventives et dissuasives contre toute velléité ou attitude de crises estudiantines qui frisent des conflits politico-idéologiques et de règlements de comptes. Les revendications corporatistes des étudiants devraient se faire dans la stricte observance de la loi et sur des bases académiques avec un sens élevé du respect, du civisme et de la différence d’opinions sur les campus. C’est ainsi que les étudiants apprendront à agir dans la légalité et à cultiver l’esprit démocratique ,ce qui sera d’un grand atout pour leur carrière socioprofessionnelle future.
D’aucuns ont dû constater à travers le monde par médias interposés, des responsables politiques et des parlementaires se donner des coups de poings lors de débats controversés en séances publiques. Ces mauvais exemples peuvent se produire dans tout pays si on ne prépare pas les esprits à la tolérance et à la paix.
C’est pourquoi, il apparaît nécessaire que l’esprit de tolérance, l’acceptation de la différence d’opinions et la culture de la paix soient inculqués aux jeunes pendant leur formation afin que ces valeurs se traduisent en actes concrets dans leurs comportements futurs pour être des responsables pacifistes et non des belligérants ou pugilistes.
Un citoyen parent d’étudiants
L’Observateur Paalga du 8 mai 2008
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