ASFA-Y : Quand Yennenga rend visite à son père
ASFA-Y
Quand Yennenga rend visite à son père
Une délégation de la grande famille de l’ASFA-Yennenga était le dimanche 18 novembre dernier à Baskouré (Koupéla), où elle a rendu une visite de courtoisie à l’abbé Ambroise Ouédraogo, père-fondateur de ce club omnisports de la capitale. Conduite par son président central, Armand Béwindé, la délégation a partagé le champagne des 60 ans du club (créé en 1947) avec le patriarche, lui a offert des présents après avoir au préalable reçu de sages conseils.
Baskouré, petite bourgade dans la province du Kourittenga, située à environ
88 printemps bien sonnés (il est né le 19 avril 1919), l’abbé Ambroise, qui passe une retraite bien méritée à Baskouré, n’a rien perdu de son humour, de sa joie de vivre encore moins de son amour pour le sport (il aime à dire tac-tac-tac pour montrer, symboliser ses schémas tactiques de jeu).
Aussitôt la délégation accueillie, son chef, M. Béwindé, expliqua l’objet de cette visite dominicale : «Nous avons été conseillés d’effectuer le déplacement de Baskouré pour non seulement connaître notre histoire, mais aussi vous présenter le nouveau bureau exécutif du club afin de sabrer ensemble le champagne du 60e anniversaire de l’ASFA-Yennenga et recevoir vos sages conseils».
Cet honneur ne pouvait que toucher Papa Ambroise au plus profond de lui-même. D’ailleurs, dès qu’il a vu le car de l’ASFA-Y estompé des couleurs du club, c’est comme s’il se revoyait sur le terrain avec ses joueurs d’alors. Il n’a pas hésité à se jeter dans les bras de ceux qui furent ses premiers joueurs, aujourd’hui dirigeants.
«La force de l’ASFA-Y fut son union»
Toute civilité respectée, le fondateur du club asfasien, Charles Louanga à l’époque, puis Jeanne d’Arc, dira que l’ASFA-Y, c’est ceux qui aiment le bon Dieu. Car le club véhiculait l’amour et l’entente entre les joueurs. Il affirma qu’à l’époque, on lui reprochait d’avoir créé une équipe de catholiques. Il dit s’être toujours défendu en son temps. D’ailleurs, l’histoire lui donne raison aujourd’hui. Lors des présentations, lorsqu’un membre de la délégation déclinait son nom musulman, l’abbé Ambroise n’hésite pas à se laisser aller à quelques mots du Coran.
La causerie qui c’en est suivie s’est menée à bâtons rompus. Pour ce vieillard, l’ASFA-Y a toujours été une question de courage. «Je n’ai jamais supporté que Bobo batte mon équipe ; c’était une affaire de cœur et c’était même notre secret. Si l’ASFA ne gagne pas actuellement, c’est le manque de courage, d’entente et d’union», a souligné le vieux Ambroise Ouédraogo. Malgré l’âge, il se rappelle encore de ses poulains (le colonel Félix Tientarboum, Paul Ouédraogo, Petit Louis, Sacréfécé, capitaine Amadou, Maurice Barro, Souleymane Traoré…).
Le plus beau souvenir de l’abbé Ambroise a été de voir un jour tout le Stade municipal (qui est d’ailleurs bâti sur son propre terrain) vibrer à l’unisson pour le club «jaune et noir». Pour lui, la rivalité avec l’EFO a toujours été emblématique. «J’ai dit à l’EFO : vous êtes faux !».
L’abbé raconte que c’est avec beaucoup d’amertume qu’il a dû laisser l’équipe aux mains de l’abbé Georges Yaogho au moment où il devait partir à Rome en Italie.
Après avoir reçu des cadeaux dont un maillot de l’ASFA –Y frappé de son nom et barré du numéro 60 (marquant les 60 ans du club), celui-ci a béni toute la délégation ainsi que le car qui la transportait, puis s’est résolu à laisser partir ses visiteurs, les yeux pleins de joie et de nostalgie. Il a promis de fouler un jour le terrain pour montrer qu’il a encore de beaux restes.
Juste avant de regagner Ouaga, Armand Béwindé et sa suite ont fait le détour de Tenkodogo, histoire d’aller saluer Naaba Saaga de Zoungranatenga, descendant de Ouédraogo, fils de Yennenga. Là-bas aussi, des présents ont été offerts au roi Saaga, qui a dit toute sa joie d’être honoré de la sorte. Il a réitéré son soutien au club et lui a souhaité une bonne saison sportive 2007-2008 faite de victoire.
Par cet acte, le bureau central du club a surtout revisité son passé historique et profité recevoir les bénédictions de ceux qui furent ses géniteurs. Un acte plein de symbole et qui mérite d’être répété à chaque début de saison.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga du 21 novembre 2007
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