Bagarre au sujet d'un contrat léonin
RDC/Chine
Bagarre au sujet d'un contrat léonin
Naïvement, bien de personnes s'étaient laissées convaincre qu'avec l'arrivée au pouvoir du fils, Joseph, à la place du père, Laurent Désiré Kabila, les choses iraient mieux, que les Congolais arrêteraient de manger de la vache enragée et que leur immense pays cesserait d'être un scandale géologique.
Pourtant, après 7 ans de pouvoir, Kabila fils peine à convaincre ses compatriotes et l'opinion publique internationale de sa capacité d'homme d'Etat apte à gérer le pays. C'est de notoriété publique, le jeune Kabila éprouve de sérieuses difficultés à propulser le pays sur la voie du développement.
Certes, nous reconnaissons unanimement que, pour un pays immense tel le Congo, qui dispose de ressources minières à faire palir de jalousie une bonne partie des pays du continent et où, paradoxalement, tout est une priorité absolue, ce n'est certes pas chose aisée que de propulser le développement dans de telles conditions. Si, par ailleurs, on sait que la notion même d'Etat n'est plus tellement perceptible dans ce pays, nous avons là un cocktail explosif.
Engluée dans une situation de ni guerre ni paix,
En effet, sauf les slogans et des discours démagogiques, aucun signe ne vient montrer que le pays est sur la voie idoine pour donner espoir à sa population.
C'est pour tenter de sortir de ce long tunnel afin de ne pas périr d'asphyxie que le pouvoir congolais a pris langue avec les Chinois.
Ah, ces Chinois !
Ils ont accouru et ont vite pris pied sur tout le continent. On est presque tous surpris et, pourtant, nous étions prévenus.
En effet, depuis déjà trois décennies, l'académicien français Alain Peyrefitte prévenait, à travers son livre culte, que lorsque
L'opposition y dénonce des contrats léonins, signés avec eux le 22 avril, pendant que le pouvoir tente désespérément d'en expliquer les tenants et les aboutissants. Ces contrats autorisent les entreprises chinoises à exploiter des minerais en RDC contre la construction, dans ce pays, d'un certain nombre d'infrastructures : des routes, des chemins de fer, des logements sociaux, des hôtels, d'un coût total de 9 milliards de dollars soit environ 4500 milliards FCFA.
Mais les députés de l'opposition sont hostiles à ces accords, qu'ils trouvent léonins et franchement désavantageux pour le pays.
En effet, ils estiment qu'en investissant 9 milliards de dollars en RDC, les Chinois comptent récupérer trois fois plus, en exploitant, de manière honteuse, les immenses ressources minières congolaises.
Pour marquer leur désaccord total, ces élus ont choisi de déserter le Parlement pendant que le ministre des Infrastructures s'époumonait à y expliquer les contrats "querellés".
Mais que pourra vraiment faire une opposition parlementaire de 150 élus contre 350 pour le pouvoir ?
Vraiment peu de choses, même si cette opposition promet de revoir ces contrats une fois qu'elle sera au pouvoir.
On ne doute pas que sa prise du pouvoir, à brève échéance, est du domaine du rêve, mais le fait même de dénoncer en des termes non voilés ce pacte est à saluer à sa juste valeur. L'histoire appréciera.
Boureima Diallo
L’Observateur Paalga du 16 mai 2008
A découvrir aussi
- Caprices de stars : Drogba, quitte dans ça
- Au nom d’Allah, il faut arrêter les dégâts dans l'organisation du Hadj
- Conté pousse-t-il Kouyaté vers la sortie ?
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres