Campagne cotonnière 2007 : La Sofitex entre doute et espoir
Campagne cotonnière 2007
La Sofitex entre doute et espoir
Encourager les cotonculteurs à poursuivre leurs efforts pour la campagne en cours et inviter dans le même temps les retardataires à prendre le chemin des champs. Telle était la substance du message du directeur général de la Société des fibres et textiles (Sofitex) du Burkina, qui a effectué du 13 au 14 juillet 2007 une visite de terrain dans le Houet et le Kénédougou. Il était accompagné dans sa tournée par des responsables de la Société, dont le directeur du développement de la production cotonnière, Georges Yaméogo.
Cette année, la campagne cotonnière connaît quelques difficultés liées principalement à la baisse du prix du kilogramme de coton ; une situation qui n’est pas sans provoquer des remous chez les producteurs, surtout avec la hausse du prix des intrants, qui a même nécessité une subvention de l’Etat à hauteur de six milliards de francs CFA afin d’amoindrir les coûts. Beaucoup d’entre eux, en effet, étaient gagnés par le découragement au point que l’on s’interroge sur l’avenir de la filière. Les spéculations vont toujours bon train, créant du coup un climat d’incertitude dans certains milieux quant à l’engagement des producteurs à s’investir cette année dans la production du coton. Mais le doute qui semblait habiter les gens, notamment les responsables de la Sofitex, s’est vite dissipé avec ce qu’il leur a été donné de constater à Padema dans le Houet et à N’Dorola dans le Kénédougou. Et le moins que l’on puisse dire est que dans certaines localités, la campagne cotonnière se présente assez bien pour des producteurs qui sont déjà à la phase d’épandage des engrais si ce n’est aux premiers traitements, en cours dans les champs. A Sioma dans le département de Koundougou par exemple, le directeur de la Sofitex a été édifié par l’impressionnant travail abattu par Siaka Millogo, ce cotonculteur dont le champ est déjà au stade de la préfloraison. «J’ai effectué les premiers semis depuis le 16 juin pour profiter des premières pluies. C’était risqué du fait des caprices pluviométriques, mais avec les conseils de nos encadreurs, je n’ai pas hésité à m’engager. Et aujourd’hui, je peux dire que mon champ évolue normalement, même si les pluies ne sont toujours pas régulières», nous a-t-il confié. Même constat chez Brahima Cissé dans le département de Samorogouan, qui totalise 37 ha pour cette campagne. Là également rien à signaler dans l’évolution des plants, qui étaient au stade des premiers traitements. Tout comme Siaka Millogo ou Brahima Cissé, ils sont plusieurs cotonculteurs dans le Kénédougou, dont El Hadj Abdoulaye Barro avec 35 ha, à avoir réussi ce début de campagne. Et c’est avec une énorme satisfaction que le DG a vu, durant son parcours, des champs de coton qui s’étendaient à perte de vue aussi bien à Kourouma qu’à N’Dorola.
Les semis jusqu’au 31 juillet
Pour Célestin Tiendrébéogo, l’accroissement des surfaces cultivables demeure l’unique alternative pour faire face à la baisse du prix du coton ; une logique qui a été respectée par de nombreux producteurs et qui a fait dire au premier responsable de la Sofitex que l’espoir reste grandement permis pour la campagne en cours. Mais comme le dit l’adage, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Cette tournée aura permis de relever deux difficultés majeures : d’abord la réticence de certains producteurs, qui hésitent encore à s’investir dans la production. Et la baisse du prix du kilogramme de coton ne saurait justifier à elle seule une telle attitude. «Je crois savoir qu’il y a une contre-campagne qui est en cours, tant pis pour les producteurs qui se laisseront abuser par des esprits malsains», a laissé entendre Célestin Tiendrébéogo ; ensuite, les poches de sécheresse qui ont été observées en certains endroits et qui continuent de susciter d’énormes inquiétudes chez les cotonculteurs. Mais au vu des prévisions météorologiques, ce problème est en passe d’être résolu, avec la saison pluvieuse, qui s’installera définitivement dans les jours à venir. A en croire la direction de la Société, rien n'est encore perdu, même pour les retardataires qui ont jusqu’au 31 juillet pour effectuer leurs semis. C’est l’avis du directeur général de la Sofitex, qui semble désormais partagé entre le doute et l’espoir.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga du 18 juillet 2007
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