Chavez reprend la main
Otages des FARC
Chavez reprend la main
Ils sont encore quelque 700 otages dans les geôles forestières des guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), mais la libération, jeudi dernier, de Clara Rojas et de Consuelo Gonzalez a fini de semer l'espoir dans les cœurs de toutes ces missions de bons offices qui tentent de jouer aux pompiers entre le président Alvaro Uribe et ses terroristes de la jungle colombienne.
Certes l'emblématique otage Ingrid Betancourt, enlevé le 23 février 2002 alors qu'elle battait campagne pour la présidentielle, peut toujours ronger son frein, mais la voie semble enfin toute tracée pour parvenir à une paix des braves.
L'humiliation subie après la libération avortée de décembre n'aura été que de courte durée, et le marxiste de Caracas peut aujourd'hui entonner l'hymne de la victoire, même si les deux otages d'hier ne se reconnaissent pas dans son discours.
Alors que Chavez prêche, en effet, la radiation des FARC de la liste des groupes terroristes, la conseillère d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas, et la parlementaire Consuelo Gonzalez accusent leurs anciens maîtres "de crime de lèse-humanité".
Le tableau des Forces armées révolutionnaires de Colombie est peu reluisant à leurs yeux : "La prise d'otages est un crime de lèse-humanité. Nous sommes préoccupées par le fait qu'elles disent qu'elles sont l'armée du peuple et on voit qu'elles entraînent des gens à des prises d'otages.
Les FARC ne sont ni plus ni moins qu'une organisation criminelle".
Mais consentent-elles, en dépit des violences perpétrées par les guérilleros, le conflit colombien est si grave que toute action permettant de le surmonter est la bienvenue.
Et pourtant les rebelles semblent inflexibles sur leur offre, qui reste à prendre ou à laisser : échanger 46 otages précieux contre 500 guérilleros emprisonnés par le gouvernement colombien.
A cette allure, l'avenir des otages est à réécrire, car, si les FARC ont battu leurs cartes, et Chavez a repris la main, le dernier mot revient incontournablement à Alvaro Uribe, qu'on sait allergique à toute concession.
Extrait de «Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 14 janvier 2008
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