Crise au district sanitaire de Gorom-Gorom !
Gorom-Gorom
Crise au district sanitaire!
Dans la presse, on ne parle pas souvent de Gorom-Gorom. Mais à travers cet écrit, Jean Gustave Zoungrana, attaché de santé et aide-opérateur fustige le fonctionnement du district sanitaire de Gorom-Gorom, qui, pour lui, laisse à désirer.
Le District sanitaire de Gorom-Gorom est l'un des districts de la région du Sahel dont le fonctionnement des structures statutaires laisse à désirer.
En effet, nous avons constaté que l'administration de notre district sanitaire navigue à vue, sans schéma directeur avec à la clé la mauvaise gestion du personnel et des ressources financières. Tout cela couronné par le développement de phénomènes contraires à toute idée de bonne gouvernance, notamment le népotisme et la gabegie. Pour une bonne lecture de la crise actuelle qui se vit dans le district, permettez nous de vous faire un bref aperçu des événements survenus en son sein.
Tout a débuté par l'appropriation du rapport de progrès des activités physiques et matériels du premier semestre du district. A l'analyse du rapport, nous avons constaté que toutes les activités prévues pendant cette période ont été menées et la situation financière était claire. Or, contrairement à ce rapport, le constat est là et têtu, aucune activité prévue n'avait été menée et nous étions au troisième trimestre de l'année.
Nous avons décidé en qualité de représentants syndicaux de prendre toutes les dispositions utiles afin que le rapport soit en conformité avec la réalité. C'est ainsi que nous avons tenu une réunion, le 8 septembre 2007, pour relever les incohérences du rapport, rédiger une déclaration que nous avons soumise à l'appréciation du médecin-chef du district (MCD) d'alors. Malgré la pertinence de nos observations, l'administration, qui devait tirer sur la sonnette d'alarme, a préféré nous traiter de rebelles, car tenant des réunions clandestines. Le bras de fer ainsi engagé a abouti à une audience que le haut-commissaire de la province de l'Oudalan nous a accordée. Au cours de cette audience, le premier responsable de la province a convenu avec nous que rien ne marche réellement dans sa province. A ce stade, il nous a été demandé de tout faire pour éviter des troubles et que des rumeurs persistantes donnent partant le MCD, et qu'il nous exhorte à l'accompagner en douceur, chose que nous avons acceptée.
Au fil du temps, le départ du MCD se précise et il était dit que l'intérim serait assuré par son adjoint. Cette situation nous a tous soulagés et nous pensions que tout devrait désormais aller au mieux dans ce district. Pour notre contribution à la bonne marche des activités, nous avons soumis une plate-forme en 18 points remise à l'intérimaire. Cette plate-forme a été discutée au cours d'une réunion que le MCD intérimaire nous a accordée. Pendant cette réunion, par maladresse, monsieur l'adjoint par intérim a laissé entrevoir que tous les infirmiers-chefs de poste ICP) "rebelles" seraient tous relevés, car lui ne pouvant pas fonctionner avec eux. L'analyse de cette maladresse nous a permis de voir l'avenir du district sous des auspices sombres et ce qui devait arriver, arriva.
Comme chaque année, le district bénéficie d'un renfort en personnel. Ce personnel mis à la disposition du district a été l'objet de beaucoup de spéculations, entraînant un cumul ou un pléthore de même compétence dans des CSPS alors que d'autres n'en possèdent pas.
A titre d'exemple, nous citerons les CSPS de Tasmakatt, de Déou, de Oursi et de Tinagadel qui ont chacun trois infirmiers diplômés d'Etat (IDE) alors que les CSPS de Tinakoff et de Saouga ne possèdent que des infirmiers brevetés (IB). Le CSPS urbain qui a la plus grande aire sanitaire n'a qu'un seul IDE. Cela nous a encore poussés à avoir une audience avec le haut-commissaire pour relever ces anomalies. Après cette rencontre, l'administration a porté l'information au MCD par intérim qui l'a répercutée au Directeur régional de la santé (DRS) du Sahel, qui, du coup, cherchera à nous rencontrer. Il dira en substance que l'administration lui a fait comprendre que nous avons demandé l'annulation des affectations parce qu'étant arbitraire. Nous avons rétorqué qu'en aucun moment nous n'avons dit que les affectations sont arbitraires, mais qu'il y avait une mauvaise répartition du personnel. Le DRS dans sa réponse nous a fait savoir que c'était une instruction du ministère de
1. Tous les agents sont affectés pour nécessité de service; 2. Les affectations des anciens en poste dans les différents CSPS sont truffées d'irrégularités.
En effet, le numéro 28 Ouattara S.A., qui a une ancienneté de 12 ans de service et le plus ancien maïeuticien de la région du Sahel en service au CMA où le volume de travail est très important (environ 20 accouchements mensuels), a été affecté pour nécessité de service au CSPS urbain, où le volume des accouchements ne dépasse guère 10 par mois. A la place de Ouattara, on a responsabilisé le N°37, Kaboré Boukary, maïeuticien d'Etat, en SND qui n'a que deux mois d'ancienneté.
3. Les anciens ICP, ayant au moins quatre ans de service, sont affectés dans les CSPS à faible activité et de petites tailles notamment le CSPS de Boulkessi.
Au vu de cette décision, et après ces quelques observations ci-dessus, nous avons jugé utile de rencontrer le médecin-chef du district pour avoir de plus amples informations. Après que nous ayons convenu de la rencontre le 11 mars 2008 à 17 heures, à 16 heures, la secrétaire nous informe que la rencontre est reportée à une date ultérieure et sans motif. Cela nous a conduits à demander une audience au Secrétaire général de la province de l'Oudalan, qui nous l'a accordée. A l'exposé de l'objet de notre demande d'audience, le SG nous a sommés de donner la preuve de l'existence d'une telle décision qu'il ignore et que si c'était le cas, ce serait contraire à la convention qu'il aurait passée avec le médecin-chef. Nous lui avons donné les preuves sur le champ. C'est ainsi qu'il nous a invités à partir et qu'il rendrait compte au haut-commissaire et qu'il nous rappellera en cas de besoin. Ne voyant rien pointer à l'horizon, nous avons demandé et obtenu une audience le lundi 17 mars 2008. Au cours de cette rencontre, le haut-commissaire nous a signifié que : «Notre bureau provincial a été mis en place dans la clandestinité la plus totale», alors que nous avons remis les procès-verbaux de la tenue de l'Assemblée générale de renouvellement du bureau avec une demande d'audience. L'attitude du haut-commissaire nous a paru curieuse. En effet, le régime juridique qui gouverne l'association est celui de la déclaration préalable après la constitution de l'association. Or, dans notre cas, il nous était reproché de ne l'avoir pas informé au préalable de la mise en place de notre structure. Le haut-commissaire nous dit que pour nos observations, il nous donne le droit d'être les représentants des travailleurs pour la tenue de la session de la commission provinciale d'affectations. Après avoir pris acte et rendu compte à notre centrale syndicale, nous avons participé à la session. Cette session était pour le président de
Nous tenons par cet écrit, à signifier aux autorités de notre ministère de tutelle et à l'opinion publique nationale que quelque part au Nord de notre cher pays, il y a de l'injustice sous le sable chaud de la province de l'Oudalan. Nous avons adressé un recours hiérarchique au gouverneur du Sahel, pour l'annulation pure et simple de cette décision d'affectations. En effet, le gouvernement fait du dialogue social un principe cardinal de sa politique. C'est dans ce sens que nous essayons d'assumer pleinement nos responsabilités en nous conformant au cadre légal. Il est temps que dans notre cher pays qui se définit comme un Etat de droit où certaines autorités usent et abusent des affectations pour nécessité de service qui se révèlent en réalité être des sanctions déguisées.
Pour le Bureau de la section provinciale
le secrétaire général
Jean Gustave Zoungrana
Attaché de Santé/Aide opérateur
L’Observateur Paalga du 8 avril 2008
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