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Crise ivoirienne : L'horloge de la paix accuse du retard

Crise ivoirienne

L'horloge de la paix accuse du retard

 

Ce n'est un secret pour personne que depuis le 4 mars 2007, Ouagadougou est devenue un passage obligé de la résolution de la crise ivoirienne.

Ainsi, après plusieurs mois de mise en œuvre, les différents protagonistes se sont retrouvés dans la capitale burkinabè pour un bilan à mi-parcours. C'est pourquoi ce dossier si sensible pour toute la sous-région était de nouveau, ce 4 septembre 2007, sur la table de travail de la deuxième réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) de la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou.  Dans la capitale burkinabè, en présence du facilitateur, Blaise Compaoré, et des membres de l’Organe consultatif international (OCI), les travaux du CEA ont porté essentiellement sur l’évaluation de la mise en œuvre dudit Accord sur les plans politique, sécuritaire, humanitaire et économique.

Constatant que la machine avait accusé quelques retards au regard du chronogramme d’exécution de l’Accord, le CEA s’est penché sur le plus urgent en faisant des réajustements et en recommandant le démarrage des audiences foraines d’ici la fin de ce mois de septembre. Des dispositions seront prises pour les sécuriser. Dans le même temps, on travaillera à rendre fonctionnels les locaux administratifs dans la perspective du redéploiement des sous-préfets. La question des grades des militaires fera l’objet d’une rencontre entre le facilitateur et les personnes concernées.

A l’évidence, si en mars 2007, dans l’euphorie de la signature de cet Accord d’espoir pour le peuple ivoirien, les choses semblaient aller vite comme sur des rails, force est de reconnaître aujourd’hui, six mois après, que la locomotive est encore loin de la gare et que son régime a quelque peu baissé. Certains maillons du dispositif peinent à s’arrimer à la locomotive, entravant malheureusement la bonne exécution du chronogramme de sortie de crise. Une situation qui agace un peu le facilitateur qui n’a pas manqué de leur remonter les bretelles en leur demandant très franchement de faire un effort pour respecter le calendrier.

Pourtant, Blaise Compaoré devrait être bien placé pour savoir qu’une crise, qui a drainé tant de crispations, de frustrations, de rancœurs et de rancunes, ne peut pas être résolue sans couacs, sans soubresauts, comme si tout était réglé sur un papier de musique. Un simple coup d’œil sur les itinéraires tortueux de la résolution de cette crise aurait pu lui mettre la puce à l’oreille.

En effet, de Lomé à Marcoussis, d’Accra à Pretoria, sans oublier les escales à Bamako, Abuja, Addis-Abeba et New York, l’éléphant malade d’Afrique a promené sa trompe en quête de soins appropriés. Et à chaque fois, on a pensé que c’était enfin la bonne ordonnance. Mais hélas ! Le malade a toujours vomi les médicaments prescrits aussitôt après les avoir avalés.

Il est vrai que la prescription faite à Ouagadougou, si elle est bien suivie, offre beaucoup plus de chance de guérison. C’est d’ailleurs justement pour cela qu’il faut laisser au malade le temps de digérer les médicaments. Autrement, le risque d’une indigestion est grand. Voilà pourquoi il faut reconnaître que le calendrier, bloqué en dix mois, est assez court pour sortir ce pays qui patauge dans cette crise depuis le 19 septembre 2002.

La tenue des élections est, assurément, un point de mire pour le médiateur ainsi que pour de nombreux acteurs du dossier ivoirien si bien que le risque d’être obnubilé par cela peut constituer un danger pour la résolution globale de la crise, surtout que chaque camp politique espère bien l’onction populaire des urnes pour gouverner le pays.

La Côte d’Ivoire a beaucoup souffert depuis 2001 et il est plus que jamais temps de mettre l’intérêt général au centre des actions. Les vives discussions sur les grades des militaires sont certes importantes, mais pas au point de constituer un véritable blocage de la résolution de la crise.

 

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga du 6 septembre 2007



06/09/2007
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