L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Des actes destructeurs de la communalisation intégrale

Décentralisation

Des actes destructeurs de la communalisation intégrale

 

L'objectif premier de la communalisation intégrale est de responsabiliser les acteurs du développement local et non de permettre à certains individus d'assouvir leur folie de grandeur. C'est la conviction de Dapla F. Somé pour qui, dans ces lignes, estime qu'il est impérieux de dénoncer certains actes susceptibles de porter un coup fatal au développement de certaines jeunes communes rurales.

 

Pour l'atteinte des objectifs de la communalisation intégrale, il faut mettre à la tête des conseils des hommes qui maîtrisent les textes régissant les collectivités locales, débarrassés de tout complexe et bons gestionnaires des ressources humaines. Ce sont ces types d'hommes qui sauront, sans complexe de supériorité ni de suffisance, insuffler un dynamisme nouveau au sein des premiers acteurs du développement que sont les conseillers pour aller à la conquête du vrai développement local. Malheureusement, le choix de ces hommes a été parfois entaché d'irrégularités qui ont pour noms corruption, régionalisme primaire, achat des consciences et utilisation abusive des forces occultes. Cette vision des choses biaise le bon choix et met à la tête des conseils des hommes qui hypothèquent parfois par leurs actes l'avenir de leur jeune commune.

 

On ne dirige pas une commune comme une école

primaire

 

Comme nous l'avions souligné dans l'un de nos précédents écrits, quand, en dépit de tout bon sens, on a cherché à se hisser à la tête d'une commune avec des intentions autres que celle de défendre les intérêts de la commune, on ne peut qu'amener cette commune vers le chaos ; d'où le titre de notre point de vue de mai 2006, "début cahotant de certaines communes rurales du Sud-Ouest". Dans cet écrit, nous avons dénoncé l'appel au régionalisme, à l'exclusion, à l'achat des consciences et à l'utilisation abusive de nos us et coutumes dans la politique. Nous ne pensions pas si bien dire à l'époque. En effet, l'histoire nous a donné et continue de nous donner malheureusement raison. Car, une année après la mise en place de certaines communes sur fond de contestations, tout est compromis ; c'est ainsi que la commune de Diébougou n'arrive toujours pas à tenir un seul conseil, celle de Batié est, à un degré moindre, dans le même cas; et que dire des soubresauts dans celle de Gaoua? La jeune commune de Legmoin, qui était dans notre collimateur, a su, par le sens élevé des responsabilités et la volonté des conseillers (victimes, au départ, de l'exclusion) de développer cette entité adminstrative. Mais c'était sans compter avec la soif de pouvoir sans partage du jeune maire.

 

Des actes qui assassinent le conseil

 

Tout est parti des tenues des conseils programmés de telle sorte que les conseillers résidant hors du chef-lieu de la commune ne puissent pas y prendre part. C'est ainsi que les convocations, sans aucun document sur l'ordre du jour, arrivent un ou deux jours avant la tenue des conseils. Ainsi, administrativement et matériellement, aucun de ces conseillers ne peut se déplacer. Pourtant, les textes régissant le fonctionnement des conseils disent bien que chaque conseiller doit recevoir sa convocation et les documents y afférents au moins une semaine avant la tenue du conseil ordinaire. Cela ne permet pas à ces conseillers de jouer leur rôle, rendant la collaboration difficile entre le maire et ces conseillers, qui  ont pourtant une certaine popularité dans leurs villages respectifs.

 

Deuxième acte malheureux: divorce entre le maire et les responsables coutumiers du chef-lieu

 

De maladresse en maladresse, notre bourgmestre est présentement à couteaux tirés avec les amis d'hier qu'il avait machiaveliquement utilisés pour s'emparer du fauteuil de maire. Tout est parti de l'interdiction par les coutumiers de la tenue du marché de Legmoin pendant la longue période de sécheresse du début de la saison pluvieuse.

Cette interdiction est due, en réalité à une vieille croyance qui attribue la sécheresse aux commerçants de céréales. Ainsi, quand l'animation du marché était interdite, coïncidence troublante, il pleuvait deux ou trois jours avant le jour fixé par les coutumiers pour sa tenue. Cela a toujours été toléré par les deux administrations locales (préfecture et commissariat). Les responsables desdits administraions, plus flexibles, utilisaient la sensibilisation pour obtenir des coutumiers qu'ils laissent ouvrir le marché. Ce ne fut pas le cas du maire, qui a interdit l'interdiction au prétexte qu'il est le seul patron de la commune et que le marché, qui lui préexiste, lui appartient. Voilà une situation dangereuse pour monsieur le maire et pour la jeune commune surtout.

 

J'irai jusqu'au bout , personne ne m'arrêtera

 

Imbu de son pouvoir, voilà monsieur le maire qui, sur des rumeurs bien concoctées à dessein pour nuire à un conseiller responsable de sa zone, de quatorze villages, se lève et demande l'arrestation du conseiller en question au prétexte qu'il couvre un réseau de voleurs de bétail. Mais comme les fonctionnaires, à commencer par les administratifs et les responsables de certains services, connaissent le problème dont le maire accuse le conseiller d'être responsable, tous ont tenté, dans les heures qui ont suivi la décision du maire, de l'en dissuader, mais en vain. Monsieur le maire, après sa décision, s'est claquemuré dans la ville de Gaoua où il réside. Son téléphone est muet comme une carpe. Voilà une atmosphère invivable pour les fonctionnaires de Legmoin, qui commencent à se demander s'ils ne vont pas demander leur affectation. Nous profitons de ces lignes pour dire à ces fonctionnaires que la commune de Legmoin n'appartient pas au maire. Aussi, les actes de ce dernier ne devraient pas les décourager dans leur quête du développement de cette jeune commune qui ne cherche qu'à aller de l'avant avec l'action conjuguée,  sans exclusion aucune, de toutes ses filles et tous ses fils.

Affaire à suivre.

 

Dapla Somé F.

L’Observateur Paalga du 18 juillet 2007



18/07/2007
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