Des étudiantes livrées à la prostitution (Fermeture des cités universitaires)
Fermeture des cités universitaires
Des étudiantes livrées à la prostitution
Les délégués des cités universitaires de la ville de Ouagadougou ont rencontré la presse le 9 juillet 2008, pour expliquer les difficultés que les étudiants rencontrent depuis la fermeture des cités universitaires le 29 juin dernier. Pour les étudiants, leur expulsion témoigne d'une injustice de la part du gouvernement et qui aurait même poussé certaines étudiantes à la prostitution, faute de logement et de quoi se nourrir.
Quelle galère ! Depuis la suspension des activités académiques et des oeuvres universitaires à l'université de Ouagadougou, le 29 juin, consécutivement aux échauffourées du 17 juin 2008, "la situation des étudiants expulsés des cités universitaires est devenue alarmante", dixit Daouda Bélem, président de la coordination des délégués des cités universitaires de Ouagadougou. Au cours d'une conférence de presse qu'ils ont organisée le 9 juillet 2008 au Centre national de presse Norbert Zongo, les membres de cette coordination ont mis à nu le "calvaire" que vivent les étudiants des 11 cités universitaires de Ouagadougou. Daouda Bélem n'a pu contenir sa peine quant à la décision de fermeture des cités universitaires par le gouvernement : "Cette mesure est beaucoup, beaucoup douloureuse... très, très douloureuse," a-t-il déploré. Selon les conférenciers du jour, les étudiants qui sont dans la rue valent 3000 personnes. Sans logis, sans nourriture, ni de quoi se soigner, exposés au VIH et autres maladies comme le paludisme, la bronchite, au banditisme, à la prostitution, etc. Ils sont totalement livrés à eux-mêmes, dans la misère absolue. Selon le secrétaire général de la coordination, Drissa Sindé, il est avéré que certaines étudiantes s'adonnent déjà à la prostitution. Il a dit connaître des gens aux quartiers Kalgondin et Wemtenga qui auraient eu à héberger deux filles à la fois dans ces conditions. Les délégués des cités universitaires de Ouagadougou disent ne plus rien comprendre à la réaction du gouvernement, si tant est que les autorités pensent réellement que les étudiants sont l'avenir de la nation, ont-ils signifié. La trésorière, Assana Zerné, elle, dira du reste, que même avec la crise qui a occasionné l'arrêt des cours, les cités devaient être réduites et non toutes fermées. Les étudiants dénoncent alors l'arbitraire. Ils disent avoir tenté plusieurs fois d'approcher les autorités, à commencer par le Premier ministre, puis le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique. Mais ces tentatives d'audience sont restées vaines selon les délégués des cités. Ils seraient même allés voir le Mogho Naaba pour une médiation. La coordination déplore par ailleurs l'attitude des parents qui, à travers leur silence, se font complices, selon eux, du comportement "inhumain des autorités."
La coordination en appelle à la création d'une association des parents d'étudiants, en vue d'une prompte réaction face à de pareilles crises. Elle lance un appel également aux sages de se mobiliser pour l'ouverture immédiate des cités universitaires et le redémarrage des autres activités sociales à l'université de Ouagadougou, notamment l'ouverture du restaurant et du centre de santé. Toutefois, elle n'a pas manqué de saluer toutes les personnes qui ont accepté de prendre en charge, un tant soit peu, ou d'accueillir des étudiants dans leur famille.
Par Lassina Fabrice SANOU et Albert ZONGO (stagiaire)
Le Pays du 10 juillet 2008
A découvrir aussi
- Tertius Zongo : Ce que les Burkinabè attendent de lui
- Inondation à Kouérè : 22 cours démolies, 15 familles sans abri
- Des querelles de leadership empêchent le développement du sport
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1021 autres membres