L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"En plus du boulot, il nous propose des concerts"

Point de vue

 

Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi

"En plus du boulot, il nous propose des concerts"

 

C'est peu dire que d'écrire que notre éditorial du lundi 13 août dernier n'a pas été du goût de Patarbtalé, l'auteur de l'écrit suivant.

 

Dans sa livraison n°6947 du lundi 13 août 2007 en page 05 et sous le titre : ils veulent du boulot, on leur propose des concerts, la rédaction de L'Observateur paalga se livre à une attaque en règle contre le ministre de la Jeunesse et de l'Emploi, le Pr Justin Koutaba. Arguant du prétexte de certaines activités que son ministère mène dans le cadre de la Journée internationale de la jeunesse, commémorée le 12 août dernier par la communauté internationale, dont notre pays est membre, le journal s'en prend indistinctement aussi bien à la personne du ministre qu'à l'intelligence de notre peuple, représenté par sa frange la plus nombreuse et la plus dynamique qu'est la jeunesse. Nous n'aurions rien trouvé à redire sur le "commentaire" s'il n'était pas truffé de contrevérités traduisant sinon la myopie, du moins la mauvaise foi de ses auteurs qui, du reste, craignent qu'on les traite d'aigris. Cela nous interpelle en tant que jeunes et nous amène à attirer l'attention de notre vaillante jeunesse sur les véritables mobiles d'un tel écrit.

En effet, à la lecture de cet article, nous avons été surpris par la légèreté de certains commentaires, qui prouve que la rédaction de L'Observateur paalga manque cruellement d'informations sur les activités du ministère de la Jeunesse et de l'Emploi alors que nous croyons sincèrement qu'avant d'informer, le journaliste doit d'abord lui-même s'informer. La vérité est une quête permanente, mais celui qui ne la recherche pas ne peut la trouver. Sinon, comment comprendre que l'article n'évoque que la série de concerts alors qu'un ensemble d'activités satellites autour de cette journée ont été menées et diffusées depuis le 21 juillet dernier et que ces concerts n'en constituent que le terme ? Ainsi, des activités telles que : l'écocitoyenneté à travers l'opération 65/15 ; l'opération zéro sachet noir ; la formation, l'information et la sensibilisation sur la santé de la reproduction des jeunes ; les activités de valorisation des talents et de la créativité de nos artistes nationaux ; la sensibilisation au civisme et à la responsabilité. Comment peut-on parler de la fin d'une chose sans en évoquer le début ? Comment peut-on analyser une partie, si l'on ignore l'ensemble ? Car il s'agit bien ici d'un tout que l'on tente de dissimuler maladroitement en n'en brandissant qu'un élément, or nous savons que c'est parce qu'il y a un tout qu'il y a une partie.

Si notre propos n'a pas la prétention de défendre le ministre Koutaba, car nous pensons qu'il dispose des capacités intellectuelles hautement au-dessus des auteurs de l'article et des moyens matériels et juridiques pour le faire, nous notons que la cécité de l'auteur n'a d'égale que la haine qu'il semble nourrir pour l'actuel locataire du ministère de la Jeunesse et de l'Emploi au point de friser la schizophrénie. Autrement dit, que penser lorsqu'il condamne les pas de danse qu'aurait esquissés l'intéressé à un concert comme s'il s'agissait d'une première, d'un inédit ou d'un sacrilège sous les cieux de notre Faso qui regorge d'officiels, de plus grandes virtuoses que le Pr Koutaba et qui ne s'en cachent pas lors des cérémonies télévisées ou pas ?

C'est à n'y rien comprendre puisque nous ne voyons pas le rapport entre des pas de danse et le problème d'emploi des jeunes. D'ailleurs, la rédaction de L'Observateur, qui se pose en défenseur de la musique et de la culture burkinabè, aurait dû plutôt se féliciter, si ses prétentions étaient incontestables, de ce qu'un ministre de la République sache esquisser les pas de danse d'une musique 100% burkinabè inventée justement par un jeune. Pire, l'obstination du journal, alliée à son ignorance ou à sa mauvaise foi, le pousse à assigner au ministère de la Jeunesse et de l'Emploi les tâches de promotion de la culture burkinabè au détriment du ministère en charge de la Culture. L'égarement ici est effarant et inquiétant. Visiblement, entre les concerts et le changement des missions de notre ministère, que vous nous proposez, notre choix, en tant que jeunes, est clair.

Parlant des coûts de ces concerts, le journal dit que le profane du show-biz n'ignore pas les cachets des grands artistes, soit, mais il oublie aussi d'ajouter que de nos jours le même profane du show-biz n'ignore pas le rôle des sponsors (et Dieu seul sait qu'ils étaient légion pour ces concerts) dans les cachets des grands artistes ; alors, qui veut-on tromper et pour quoi veut-on tromper ? Plus loin, notre chère rédaction tente niaisement de se ressaisir lorsqu'elle affirme qu'il aurait été mieux que la totalité des artistes soit de chez nous. Cette affirmation nous inspire deux réflexions : tout en reconnaissant au moins aux jeunes le droit aux concerts, chose qu'elle lui déniait au profit du seul boulot, elle lui conteste du même coup la légitimité de découvrir les autres cultures, les condamnant à un suicidaire autisme culturel. En qualifiant la plupart des jeunes de fils de paysans, les auteurs de l'article dénient aux jeunes ruraux le droit à l'émancipation et les confinent au rôle de bêtes de somme malléables et corvéables à souhait, indignes de modernisme et incapables d'insertion dans la mondialisation. Toujours selon le journal, offrir aux jeunes des moments de loisir, c'est leur faire oublier leur problème de chômage comme si tous les jeunes étaient des chômeurs et comme si les chômeurs n'ont pas le droit de se divertir ; quelle insulte ! Ce n'est pas en refusant d'aller à un concert que l'on trouvera du boulot, chers Messieurs. Ces concerts sont pourtant des moments privilégiés pour faire passer des messages de sensibilisation, d'information et de formation aux jeunes. Par exemple, lors de ces concerts, des artistes comme Meiway ont invité les jeunes, atouts du développement, à se protéger contre le VIH ; cet artiste en question a même célébré et reconnu publiquement l'action du Président du Faso en faveur de la paix en Côte d'Ivoire et au Togo. Enfin, le journal trouve que le nombre des concerts est élevé parce que touchant toutes les régions du pays et oublie au passage de nous dire qui a droit au concert et qui n'y a pas droit, et pourquoi. Alors que nous disposons de nombreux témoignages de jeunes des provinces qui estiment avoir été oubliés ; les auteurs de l'article poussent l'outrecuidance jusqu'à parler de l'existence de deux Burkina, alors que eux-mêmes, en catégorisant les jeunes en deux camps : ceux qui ont droit au concert et ceux qui n'y ont pas droit, posent sournoisement les fondements de cette exclusion sociale que les actions envers la jeunesse tentent justement de résorber. Quel ridicule !

Voilà, jeunesse du Burkina, les idées que la rédaction de L'Observateur Paalga te propose, elle qui estime notre premier responsable en panne d'idées. Nous croyons donc, à moins que l'on ne nous prouve le contraire, qu'en signant "la rédaction", l'auteur de l'article, connaissant bien son incapacité d'analyse et sa mauvaise foi, préfère se cacher et faire porter à l'ensemble du journal l'opprobre de sa forfaiture envers la jeunesse burkinabè. Quel paradoxe quand on sait que le thème retenu par les Nations unies pour cette journée de la jeunesse était fort prémonitoirement : Permettre aux jeunes d'être vus et entendus, c'est promouvoir leur participation au développement. Cependant, selon L'Observateur Paalga, on ne doit voir le jeune qu'au travail et dans la cage culturelle burkinabè exclusivement ; on ne doit l'entendre que pour ses complaintes en tant que fils de paysans et en tant que chômeur. Quelle simplicité d'esprit. Seulement, chers messieurs, sachez pour votre information que depuis l'arrivée du Pr Justin Koutaba à la tête du ministère de la Jeunesse et de l'Emploi, les actions visant l'employabilité des jeunes ont connu une nouvelle jeunesse avec : la formation en entrepreneuriat, la formation aux métiers, la formation professionnelle (10 000 jeunes par an), l'insertion des jeunes diplômés, l'équipement des jeunes ruraux, la mise en place de mécanismes de financement, etc. Nous pouvons donc fièrement affirmer en vous paraphrasant qu'en plus du boulot, il nous propose des concerts. Notre déception et notre amertume sont d'autant plus grandes que L'Observateur qui se positionne comme le doyen de notre presse, manque de cette sagesse que notre jeunesse espère tant de la part des aînés, à moins que ce journal ne veuille être l'exception qui confirme la règle selon laquelle la barbe blanche est synonyme de sagesse. En tant que fils de paysans, nous voulons enfin terminer notre propos par un proverbe lui aussi paysan de chez nous qui dit que si la récolte de ton rival est meilleure que la tienne, félicite-l'en, car il n'a pas cultivé avec son sexe.

 

Patarbtalé

L’Observateur Paalga du 22 août 2007

 

NDLR :

Pour voir des snippers (tapis où l'on sait) tirer à boulets rouges et  pousser de tels cris d'orfraie, il faut croire que nous avons mis le doigt là où ça fait mal.

Puisque l'écrit n'est pas un droit de réponse émanant des services du ministère de la Jeunesse et de l'Emploi, que nous aurions donc été tenu de publier ; puisqu'il est anonyme et puisqu'il nous lynche littéralement, nous avions tout le loisir de ne pas donner suite à cette réaction.

Mais nous n'allions pas martyriser davantage Justin Koutaba, cet intellectuel de haut vol, dont nous n'atteignons pas la cheville, même si les petits ont aussi le droit de porter un jugement sur les actes que posent les grands. Mais enfin, les lecteurs apprécieront.

Ah oui, on allait oublier : la prochaine fois, cher Patarbtalé, signez lisiblement, surtout quand on veut dispenser des leçons. Y a rien au village, que disons-nous, au cabinet.

 



22/08/2007
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