Enterrement de l’Empereur Nabaloum Alphonse : Dans un cercueil imbibé de Whisky
Enterrement de l’Empereur Nabaloum Alphonse
Dans un cercueil imbibé de Whisky
Décédé le jeudi 8 novembre dernier à 4h du matin, c’est deux jours plus tard, soit le samedi 10 novembre à 11h, que Nabaloum Alphonse, plus connu sous le sobriquet de "l’Empereur de Koudougou", a regagné sa dernière demeure, sous le regard d’une foule impressionnante venue rendre un dernier hommage à cette icône locale. Fait marquant de cette "mise sous terre", "l’Empereur" est parti comme il a vécu, trempé de whisky, ce bon nectar du meilleur cru comme il en raffolait.
On ne finira pas de conter la vie de celui que tout le monde appelait affectueusement et respectueusement "l’Empereur". Certes sans empire réel, mais empereur tout de même comme lui-même aimait à le clamer. Tous ceux que nous avons abordés à propos de l’homme s’accordent à dire qu'Alphonse Nabaloum était un "monstre" dans le sens noble du terme, un monument. Né en 1926 à Arbolé dans le Passoré, le jeune Alphonse va rallier Koudougou à… pied pour fréquenter l’école régionale de Koudougou (actuel Centre A). Pas d’études secondaires encore moins de supérieures, mais une carrière professionnelle bien remplie, que ce soit en Côte d’Ivoire à
Sur le plan administratif, l’Empereur a été de 1960 à 1965 1er adjoint au 1er maire de Koudougou, Joseph Yaméogo. Intérimaire entre-temps, il a pratiquement tenu les rênes de cette municipalité pendant un bout de temps. Au plan socioculturel et sportif, Nabaloum Alphonse fut membre fondateur de l’Etoile filante de Koudougou (aujourd’hui disparue), 1er président de
Bien qu'originaire du Passoré, Nabaloum Alphonse a vécu comme un natif du Boulkiemdé, qu’il a servi jusqu’à son dernier souffle. Son maquis, pour ne pas dire son empire, "chez l’Empereur" a été pendant longtemps le point névralgique de Koudougou, le coin de ralliement de bien de personnes et de personnalités du pays, voire d’ailleurs. Amateur de bonne chère, de bon vin, de whisky corsé, Nabaloum trônait du matin au soir au milieu de sa clientèle, et de son maquis, comme un vrai pacha.
Côté familial, ses enfants (9 au total) s’accordent à lui reconnaître de valeureuses qualités de père et de chef de famille s’étant toujours battu pour que les siens ne manquent ni de grain ni de pain encore moins d’eau. Même si l’Empereur était ce monsieur qui, pour des problèmes conjugaux, a passé 25 ans sans mettre pied dans sa cour, tout en continuant d’assurer ses obligations de responsable de famille, assurant en continu la pitance quotidienne. Il n’a réintégré sa cour qu’au début de cette décennie non sans de fortes médiations des coutumiers, des autorités administratives et politiques et des religieux dont l’Evêque de Koudougou.
C’est ce monsieur, ce baobab donc, qui a été enseveli ce samedi en fin de matinée dans un cercueil imbibé de… whisky, au milieu d’une forêt de parents, d’amis, d'anciens condisciples (rares ceux-là), de compagnons de beuverie, de personnalités et d’autorités dont le ministre Seydou Bouda, le secrétaire général du gouvernement, le maire de Koudougou, le haut-commissaire du Boulkiemdé et nous en oublions. Cela, après la lecture de deux oraisons funèbres, faites par le maire Seydou Zagré et les familles alliées Bayala et Bassolé au cours desquelles certains hauts faits du disparu ont été portés à la connaissance de ceux qui les ignoraient.
Cyrille Zoma
L’Observateur Paalga du 14 novembre 2007
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