L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"Il ne faut pas laisser la politique à ceux qui ne pensent qu'au pouvoir et à l'argent"

PERE JACQUES LACOUR

"Il ne faut pas laisser la politique à ceux qui ne pensent

qu'au pouvoir et à l'argent"

Le vendredi 13 avril dernier, votre journal a reçu comme invité le Père Jacques Lacour qui est membre de la congrégation des Missionnaires d'Afrique. Agé aujourd'hui de 57 ans, il est arrivé en ex-Haute Volta pour la première fois en 1971 et a servi comme coopérant au petit séminaire de Pabré. Après être rentré en France pour des études, il est à nouveau de retour en 1978. Depuis, il séjourne au Burkina et il réside actuellement à Koudougou. C'est avec cet homme d'Eglise qui nous a surpris un jour au service avec sa parfaite maîtrise de la langue nationale mooré que nous nous sommes entretenus un peu plus de 45 mn. Le temps de la mi-temps d'un match de football, nous avons évoqué avec lui son engagement altermondialiste, le dernier forum social du Burkina, la politique au Burkina, la présidentielle française, sa succession au Père Balemans dans l'animation de la rubrique "Droit dans les yeux", etc.

Quelle est la spécificité de la congrégation des Missionnaires d'Afrique, à laquelle vous appartenez ?

La congrégation a été fondée il y a 130 ans par le cardinal Lavigerie spécifiquement pour l'évangélisation de l'Afrique. C'est cela le premier objectif. Par exemple, ce sont les Missionnaires d'Afrique qui sont arrivés à Koupéla dans les années 1900, bien avant la création de la colonie de la Haute Volta. Depuis, ils ont annoncé l'Evangile. Nous continuons le travail à notre façon.

On assimile l'Eglise à la colonisation en ce qu'elle a contribué à préparer le terrain !

S'il y a des pays où cela est un peu vrai, comme dans les zones belges, il faut reconnaître que dans les zones françaises, c'était un peu différent parce que déjà au départ l'Eglise et les administrateurs coloniaux ne s'entendaient pas beaucoup. On a la chance qu'ici au Burkina le début de l'histoire de la colonisation et celui de l'histoire de la mission ne sont pas liés. Au contraire, elles étaient assez en conflit les unes avec les autres; ce qui fait que l'on a toujours gardé notre liberté profonde, que l'on a toujours été du côté des populations contre les administrateurs coloniaux qui abusaient de beaucoup de choses. Rappelez-vous le mouvement nouna. Je suis fier de cet aspect de l'histoire de l'Eglise du Burkina.

Quelle est votre appréciation de l'évolution de la société burkinabè que vous observez depuis longtemps ?

J'ai eu la chance de connaître 3 cultures différentes, rien qu'au Burkina. J'ai approché un peu les Dafings, Les Mossis, les Peuls et un peu aussi les Bobo Fing puisque j'ai vécu une année à Tanbila. Chaque culture a sa réaction, ses manières de vivre, etc. La façon, par exemple, dont les Mossis ont vécu la colonisation est différente de celle des Peuls qui n'ont fait que de la résistance.

Quel est votre point de vue en tant qu'homme d'Eglise sur les moeurs que l'on dit dépravées ?

Effectivement, il y a ce que l'on peut appeler un problème de moralité publique. Hier (NDLR, 12 avril) dans la presse il y a quelqu'un qui remarquait que ça commence à ne plus aller chez les chefs traditionnels, les pasteurs, les prêtres en qui on avait confiance. Il y a une belle réponse aujourd'hui de l'abbé Dominique Yanogo, dans le Fasonet, qui dit de faire attention, car il y a à la fois la fragilité humaine, l'ensemble des circonstances qui entourent la société. Mais moi je dirai qu'avant d'être une affaire de morale, c'est une affaire de conviction. Quelle est la conviction qui t'habite ? Qu'est-ce qui te fait vivre ? Si c'est seulement la recherche de l'argent, tu vas forcément te casser la figure. Mais si, par exemple, c'est la famille, les valeurs, en ce moment, ça va tenir la route moralement. Mon premier travail est d'aider les gens à trouver en eux les convictions dont ils ont besoin pour réussir une belle vie.

Y parvenez-vous ?

On y arrive pour un certain nombre de gens. Il y a ce bon saint en tout homme, en toute femme, qui lui fait répondre à l'appel à servir quelque chose de beau, de bien. J'y crois.

Est-ce que c'est ce que vous qualifiez de manque de confiance qui se reflète par exemple sur le terrain politique ?

Un des grands problèmes est qu'il ne faudrait pas laisser le terrain politique à ceux qui ne pensent qu'au pouvoir et à l'argent. Un de nos drames ici est que les gens qui ont des convictions ont trop déserté le terrain politique. Les évêques souhaitent d'ailleurs que les gens ayant des convictions par rapport à la société burkinabè, à son équilibre, s'engagent vraiment.

Nous sommes en pleine campagne électorale pour les législatives du 6 mai. Quelle est votre appréciation du processus démocratique burkinabè ?

Je viens de remettre un "Droit dans les yeux" (NDLR : rubrique qu'il anime dans nos colonnes) sur les élections à venir. Laissez-moi d'ailleurs vous dire que l'on se trompe. Qu'est-ce qu'un député ? C'est quelqu'un qui va voter les lois, les impôts et faire le lien entre la province et le centre. Mais on ne pose jamais les vraies questions aux députés qui passent leur temps à dire "c'est le parti que", "c'est le parti qui". Ce sont des délégués de partis plutôt que des députés. Il y a quand même un problème. Il faudrait que les députés eux-mêmes aient des convictions. Est-ce qu'ils vont voter des impôts pour écraser la population ? Ou vont-ils voter des impôts qui créent un équilibre entre les riches et les pauvres ? Ce sont des questions qu'il faut poser aux députés. Alors, s'ils vous répondent que pour les impôts "c'est le parti qui, c'est le part que", je ne suis pas d'accord. Je trouve que là on trompe les populations.

A vous entendre, les députés ne sont pas d'une certaine utilité...

Ils devraient être très utiles, mais, dès l'instant où ils perdent toute personnalité, ils s'écrasent par rapport à des logiques partisanes qui ne permettent pas une libre expression démocratique. Je trouve que c'est dommage. On ne voit pas comment ça peut bien déboucher. Il n'y a pas d'alternative, d'alternance, de vraie opposition. Il n'y a donc pas de vrai jeu démocratique.

Votre pays, la France, est aussi en campagne électorale pour l'élection du président de la république le 22 avril prochain. Pour quel candidat votre coeur bat-il ?

Je peux vous dire qu'il y a des candidats qui sont en contradiction profonde avec mes convictions. Ce sont, parmi les grands candidats, Le Pen et Sarkozy. Ce sont 2 hommes qui ont une logique par rapport à l'immigration, à l'identité nationale qui ne me convient pas; ça manque d'ouverture, d'universalité. Ils veulent bien profiter du monde entier à leur service mais rejettent tous ceux qui se tourneraient vers la France et qui ne sont pas intéressants pour eux. J'ai failli devenir fou en entendant Sarkozy dire qu'il n'a pas besoin de l'Afrique. Il m'a récemment écrit une lettre, comme à tous les Français expatriés, et je lui ai répondu que je ne pouvais pas être d'accord avec ce qu'il dit. Il fait une fixation sur la sécurité; il devient un peu parano comme les Américains.

Vous ne nous avez pas dit, jusque-là, quel candidat a votre préférence.

Je voudrais éviter en tant que religieux de tomber dans les travers qui feraient que l'on dise que le père influence le choix des électeurs. Il y en a qui l'ont fait, et je ne souhaiterais pas les rejoindre . Mais je peux vous dire au moins pour qui je ne vais pas voter. Ni Le Pen ni Sarkozy.

On indexe certains leaders de l'Eglise d'être compromis, de ne plus être neutres. Qu'est-ce que vous en dites ?

ça pu arriver ici au Burkina et ailleurs. Je crois qu'il y a eu du bon sens de la part des collègues qui ont fait remarquer que c'était une voie mais pas toutes les voies. Il y a eu des rectificatifs qui ont été les bienvenus. Je crois qu'il a perdu une part de son autorité. C'est aussi un peu son problème.

De qui parlez-vous ?

 (Rires en guise de réponse)

Que signifie pour vous l'engagement, en tant que religieux, dans l'altermondialisme au regard de la violence qui caractérise parfois plus ce mouvement ?

Il faut d'abord savoir que l'altermondialisme dans la Charte de Porto Alegre, c'est la non-violence. La violence n'est jamais la réponse à donner à une situation politique. Ensuite, le mouvement altermondialiste ne vise pas la conquête du pouvoir. C'est un mouvement qui vise à donner la parole à ceux qui ne l'ont pas face au Forum économique de Davos, au G8, à toutes ces minorités qui accaparent la direction du monde. Le mouvement et l'économie néolibéraux actuels ne font qu'enrichir les riches et appauvrir les autres. Est-ce qu'on peut soutenir à fond un modèle économique de ce type ? Ce n'est pas possible. Il faut des alternatives. Le mouvement altermondialiste est l'une de ces possibilités d'alternative. Je crois que dans l'Eglise un mouvement comme les mouvements d'action catholique proposaient aussi des alternatives. C'est assez sympathique de voir le beau travail effectué pendant des années par les mouvements d'action catholiques ruraux. Il y a des alternatives qui sont proposées à cette mondialisation néolibérale qui met de côté tous ceux qui ne sont pas grands producteurs et consommateurs. Que va-t-on faire des pauvres ? C'est la question que je pose aux dirigeants du monde actuel. Il n'y a pas de place pour les pauvres, et ils n'intéressent pas ceux qui ont actuellement le pouvoir. C'est le grand drame.

Quelle est votre position sur les Accords de partenariat économique (APE) et les Organismes génétiquement modifiés (OGM) ?

Sur les APE, l'Europe est méchante. Elle veut que l'Afrique ouvre ses frontières en supprimant pratiquement tous les droits de douane. Il y a une campagne en Europe qui s'intitule "L'Europe est vache avec l'Afrique". Ce continent est vraiment méchant. D'abord, il impose un calendrier de négociations derrière lequel on s'essouffle en voulant le suivre. L'Europe a des centaines d'experts qui préparent les négociations alors que nous n'avons que 2 ou 3 personnes déléguées pour cela. Comment voulez-vous qu'ils suivent au même rythme les négociations. Ensuite, l'Europe veut imposer un calendrier à tout prix et fait des déclarations mensongères en disant que tous les produits originaires des pays ACP (NDLR : Afrique, Caraïbes, Pacifique), excepté l'Afrique du Sud, pourront rentrer sur le marché européen sans limites. Il n'y a pas une escroquerie plus grande que cela. Prenez le cas de la spiruline qui est produite ici actuellement. Tant qu'elle est envoyée par petits colis de 2kg, elle peut entrer en Europe sans problèmes. Mais dès que vous envoyez un colis de 10kg, les douanes européennes disent d'attendre qu'elles n'ont pas les papiers de ceci, les certificats de cela. Dans ces conditions, il n'y a aucun produit qui peut rentrer. Et si jamais il y en a un qui est conforme, on mettrait une nouvelle norme pour l'empêcher de rentrer. L'Europe empêche tous les produits d'ici d'arriver sur son marché. C'est une dureté incroyable. Par contre, le jour où il y aura une société française qui va racheter une usine burkinabè de séchage de mangues, en ce moment on pourra exporter sans problèmes vers l'Europe. Il n'y a jamais de réciprocité, et on nous fait croire que tous les produits pourront entrer. Ce n'est pas vrai.

Est-ce pour cela que certains pensent que le coton africain est en train de mourir ?

Le problème du coton est un peu différent. Actuellement, si je ne m'abuse, il y a 4 milliards de dollars par an qui sont donnés à 25 000 cotonculteurs américains qui inondent le marché avec une fibre subventionnée. Nous produisons une fibre magnifique mais on ne peut pas la vendre parce que notre prix de vente non subventionné ne colle pas avec ce qui est subventionné. Même si le Burkina cite les États-Unis à l'OMC, est-ce qu'il y a assez de juristes ici pour aller défendre le dossier ? Ce n'est pas possible. Vous n'arriverez pas à avoir le document pour prouver le mal fait par les Etats-Unis en ne respectant pas les accords de l'OMC. Il n'y a aucune chance par rapport à ces mastodontes qui font ce qu'ils veulent.

Vous n'avez rien dit sur les OGM !

Actuellement, on cherche, et c'est très important. Maintenant, faire des cultures en champs ouverts est très grave pour moi parce que personne ne connaît vraiment les conséquences. Il y a un principe de précaution qu'il faut appliquer. Mais je pense que les compagnies qui gèrent les OGM les vendent et les imposent au monde ont les moyens financiers pour le faire. Et là, beaucoup de choses sont secrètes et nous échappent. Je pense que nos dirigeants ont, de ce point de vue, dû être achetés par les grandes firmes d'OGM. Vous savez que les compagnies pétrolières, les firmes d'OGM fonctionnent systématiquement avec la corruption.

Par rapport à ces problématiques qui concernent en premier lieu le Sud, c'est la société civile du Nord qui se mobilise plus en lieu et place de celle des pays pauvres. Comment expliquez-vous cette situation ?

Prenons le cas du Burkina. Une société civile veut dire des gens qui ont le temps, les moyens de s'engager dans une action. On s'aperçoit que parfois même les gens de bonne volonté, je m'en suis rendu compte lors de la préparation du forum social du Burkina, n'ont pas d'essence pour venir aux réunions, n'ont pas de cartes de téléphone pour les communications. Je crois qu'ici il y a des énergies, des volontés, mais souvent les moyens ne suivent pas. Je ne parle pas des perdiems avec lesquels je ne suis pas d'accord. Trouver le minimum de moyens pour agir, pour informer est important, et la société civile doit en disposer. Quand on se mobilise, on arrive à mobiliser ces moyens.

Quelles sont les principales décisions prises par le forum social du Burkina tenu en mars dernier à Loumbila ?

Il y a eu une déclaration finale qui regroupe un tout petit peu les points sensibles abordés dans les différents ateliers, panels, conférences qui ont eu lieu. Ces points sont faits en 2 petits catalogues pour dire que c'est là-dessus qu'il est important de travailler pour que l'on puisse avancer. Un forum ne prend pas de décision de ce type.

Le forum a-t-il vraiment été un succès vu que l'on n'a pas enregistré la participation de figures emblématiques du mouvement altermondialiste, comme, par exemple, l'ancienne ministre malienne de la Culture, Mme Alimata Traoré ?

Ça a été un immense succès. Vous les journalistes cherchez l'événement, des choses frappantes. Vous avez raison. Vous aurez aimé que José Bové soit là, et c'est sûr que vous aurez couru au forum. Mais ce n'est pas cela notre problème. Notre préoccupation est que plus de monde possible du Burkina puisse partager cette expérience en espérant que cela va les mettre en route pour l'avenir, qu'ils prennent conscience qu'ensemble ils peuvent être forts. Je pense que cette prise de conscience a été faite au moins en partie. Et cela est une réussite. Beaucoup d'organisations paysannes de beaucoup de régions du Burkina étaient là. On attendait 600 personnes, il y en a eu au moins 750. Il y a eu entre 100 et 150 organisations qui étaient présentes sur le site du forum, ne serait-ce que pour quelques heures.

Pourquoi êtes-vous allé vous confinez à Loumbila, hors de la ville de Ouaga. Est-ce une des conditions posées par le gouvernement pour autoriser la tenue du forum ?

Ce n'est pas du tout ce que vous pensez. Comme c'est la première fois que l'on organise ça, on s'est mal organisé. On pourrait ainsi le dire. Pour rédiger nos papiers, trouver des financements, on a pris beaucoup de retard. On a été obligé de reporter le forum. On a tout de même appris à travailler ensemble et on a réussi et on est content. Finalement, nous avons eu un petit financement au dernier moment et on a cherché la façon la plus facile. Dans les différentes possibilités que l'on avait, c'était l'ENEP de Loumbila. On n'a pas demandé l'autorisation au gouvernement; on lui a envoyé les informations. Les autorités étaient bien au courant de ce qui se passait et elles ne nous ont mis aucun bâton dans les roues. Nous avons eu la parfaite liberté pour organiser notre forum comme nous voulons. C'est nous-mêmes qui avons choisi l'ENEP de Loumbila parce que c'était la plus simple des conditions financières et d'organisation dans lesquelles l'on se trouvait.

Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'une association comme l'AREDA soit écartée de la participation au forum ?

On n'a pas écarté l'AREDA. Il y a M. Sawadgo Tasséré qui est venu à une de nos réunions - les réunions étaient ouvertes et tout le monde pouvait y assister - et a contesté beaucoup de choses la première fois. Il a même proposé de reporter notre forum. Voyez ! Quelqu'un qui débarque à la 18e réunion et dit qu'il faut reporter le forum. Qu'est-ce que vous faites ? On n'a refusé aucune structure mais on a refusé cet homme parce qu'on a vu clairement qu'il venait mettre la pagaille.



L'AREDA a donc participé au forum ?

Je crois que le monsieur en question était présent à l'ouverture mais je ne l'ai pas vu. On me l'a dit, et il faudrait vérifier. On n'a écarté personne.

Y aura-t-il un après-forum ? Les participants vont-ils continuer

les actions ?

Je ne peux pas anticiper sur ce que le comité d'organisation va décider. On doit se retrouver mardi (NDLR : le 17 avril) pour faire un premier bilan financier et essayer de voir comment on peut prolonger cela. On a tâché de garder le contact avec tous ceux qui ont participé au forum pour, je pense, la prochaine édition qui aura lieu peut-être dans 1 an, 1 an et demi, 2 ans. Mais le succès que nous avons eu nous oblige à continuer.

Avez-vous des relations avec d'autres organisateurs de forums altermondialistes à travers le monde ?

Les autres organisateurs de forums ont été très contents de la tenue du forum du Burkina. On a déjà reçu beaucoup de mails de félicitations.

Pensez-vous que le Burkinabè a une culture de la défense de ses intérêts ?

Le Burkinabè a la capacité de s'organiser. De ce point de vue, il est possible que notre premier forum ait été plus un forum associatif qu'un forum purement militant. Mais ça va venir. Il faut qu'on se retrouve pour cerner ensemble ce qu'il est possible de faire pour que ça prenne de la consistance. Par exemple, tous les groupes qui étaient au forum ont dit qu'il faut absolument qu'on ait une vraie politique agricole qui prenne en compte la souveraineté alimentaire, la disponibilité des terres pour les paysans qui les travaillent avec des baux à long terme. Tout le monde s'est approprié ce genre de choses et on va faire remonter cela. Ce ne sera pas un combat violent mais plutôt un combat au jour le jour pour faire avancer les choses pour que les conditions de travail de la majorité de la population se transforment favorablement.

Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre le relais du Père Balemans pour animer la rubrique "Droit dans les yeux" dans nos colonnes ?

Nous étions dans la même communauté. Nous parlions souvent ensemble de ses articles. Je me rappelle que plusieurs fois dans la communauté la question est venue, à savoir comment ça va se passer le jour où il va rentrer dans son pays. Dans son coeur, il était prêt à confier cette tâche à un des membres de la communauté. Il m'a dit d'essayer parce que je sais écrire et qu'il va en parler avec les Editions "Le Pays". Je lui ai dit que si le journal acceptait mon style et ma façon de dire les choses, et si mes supérieurs étaient d'accord, j'y allais. Il en a parlé à mes supérieurs qui m'ont appelé pour me demander si j'étais d'accord pour continuer le travail de Frans. J'ai dit qu'il n'y avait pas de problèmes. Dans l'Eglise, on prend de plus en plus conscience que justice et paix sont deux choses importantes. Vous avez vu la semaine sociale de l'Eglise, le forum de la société civile. J'étais dans les deux ne serait-ce qu'en tant que participant. Il y a d'autres choses sur lesquelles je vais travailler encore. Mes supérieurs m'ont donc demandé de m'insérer dans la dynamique.

Avez-vous un feed-back par rapport à l'animation de la rubrique ? Vous félicite-t-on ou vous critique-t-on ?

Comme les deux articles publiés comportaient mon mail, j'ai reçu quelques réponses. Il s'agit de gens qui s'étonnent que j'aie pris la relève du Père Balemans.

En tant qu'homme de Dieu, quelle prière faites-vous pour le Burkina ?

J'aimerais tant que dans ce pays, chaque homme, chaque femme puisse vivre heureux, libre, sans corruption, sans racket, sans abus de pouvoir, sans peur. Que chacun puisse dans sa liberté rendre grâce à Dieu pour une vie meilleure qu'il obtiendra dans un Burkina meilleur.

Propos recueillis par Séni DABO

Le Pays du 19 avril 2007



19/04/2007
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