L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Il y a Ladji et Ladji

Il y a Ladji et Ladji

 

Dans un écrit : "Panégyrique d'Hermann" paru dans notre édition du jeudi 16 août 2007, Ladji Traoré, enseignant de son état, faisait l'apologie du président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD).

Confondu à l'auteur dudit écrit dont il est l'homonyme parfait, Ladji Traoré, admirateur, lui, de Nasser, N'Krumah... et de Thomas Sankara, fait la mise au point suivante :

 

Monsieur le directeur,

Vous avez publié dans votre parution n° 6949 du jeudi 16 août 2007 un écrit d'un certain Ladji Traoré sous le titre sulfureux  «le panégyrique d'Hermann». En raison de l'homonymie quasi parfaite qui me lie à ce panégyriste de la coordination d'un Comité de soutien (à qui ?), une confusion grotesque s'est produite. C'est ainsi que de nombreuses personnes, proches et lointaines, ont été abusées par cette homonymie quasi parfaite et se sont manifestées à moi afin de s'assurer pour les uns et pour les autres, de se rassurer si j'étais l'auteur des lignes incriminées. Compte tenu de ces multiples et multiformes sollicitations, il s'est créé un besoin de clarification pour lequel, je vous saurai gré de bien vouloir publier la présente.

Avant tout propos, je remercie vivement le panégyriste Ladji Traoré qui, je le crois, est un frère, enseignant de son état, pour m'avoir révélé l'existence d'un homonyme quasi parfait et surtout pour avoir fourni le «sabab» pour que je fasse l'objet de tant de sollicitudes. Il m'a permis de me rendre compte de tout ce que je représentais aux yeux de nombreuses gens. Je ne savais pas que je comptais autant.

Je le félicite aussi pour le cours d'histoire. En effet, je suis de ceux qui pensent et déplorent le fait que les Burkinabè, les générations montantes ne s'intéressent pas ou très peu  à l'histoire en général, du moins à l'histoire politique de leur pays. Il suffit de demander le lieu où repose Daniel Ouézzin Coulibaly pour se rendre à l'évidence. Or, il faut de l'avenir au pays et ce n'est pas en oubliant chaque jour l'ouvrage de la veille qu'on se construit un lendemain. Je l'encourage donc pour les rappels historiques.

Je tiens aussi à remercier du fond du cœur tous ces gens qui, de près et surtout de loin, se sont donné la peine de s'enquérir de mes nouvelles. Ils auraient pu, comme certains, se contenter de leurs supputations tout en obscurcissant leur ignorance. En se donnant la peine de m'approcher, ces gens-là ont montré leur sens élevé de l'esprit de famille, d'amitié et de camaraderie. Qu'ils en soient remerciés.

 

Je ne suis pas et je ne suivrais pas des individus

 

Je profite donc pour affirmer à eux et à l'opinion que je ne suis pas le Ladji Traoré, enseignant et panégyriste en ses temps perdus.

Du reste, je ne saurais être celui-ci pour au moins les raisons suivantes : D'abord je ne suis pas enseignant quoiqu'il s'agisse d'un noble métier.

Ensuite, mes convictions socio-politiques, fruits d'une éducation, d'un environnement familial et social, m'imposent une démarche aux antipodes de celle utilisée par mon quasi homonyme : je ne suis et ne suivrais pas des individus. Je suis un idéal, des valeurs qui, incarnées par des hommes, se traduisent dans leurs comportements. Si ce sont les comportements de Maître Hermann Yaméogo qui ont sublimé mon quasi parfait homonyme au point qu'il lui dédie bruyamment ce panégyrique, qu'il m'envoie réjoui pour lui. Mais moi, petit fils d'un ouvrier qui a pris conscience de sa condition sociale, ce sont les valeurs incarnées par les Nasser, Nyobe, Lumumba, N'Krumah... et Thomas Sankara que je poursuis humblement.  Pour autant je ne me suis pas empressé de faire de l'apologie à ces dignes hommes. Je me contente simplement de tirer la substantifique moelle de leur vie à travers leurs destins fabuleux, leurs échecs et succès. J'avoue que ce n'est pas choix aisé. Comme on peut se rendre compte, il s'agit d'un chemin ardu et semé d'embûches, sur lequel nombreux sont les dignes fils de l'Afrique qui sont tombés en martyrs. Aussi, ce choix que j'ai fait consciemment m'impose une méthode, une démarche que je dois absolument suivre, quelles que soient les pertes personnelles que cela exige de moi. C'est pourquoi, je ne choisirai pas a priori la voie de presse pour dire quoi que ce soit à qui que ce soit. Des cadres appropriés, pour le moment adéquats, existent pour ce faire.

 

C'est au "gagdnga" qu'il faut tresser des lauriers

 

Enfin, parce que sans fausse modestie et comme nous sommes dans le registre des hommages, il sied plutôt à ce que ce soit une frange importante de la classe politique dont Maître Hermann Yaméogo qui rende hommage à l'ensemble de la jeunesse patriotique, progressiste et panafricaniste du Burkina Faso. Et pour cause: Maître Hermann Yaméogo sous l'idéologie libéral a collaboré au côté du Président Blaise Compaoré, il n'a pas changé d'un iota. Aux cotés des partis d'oppositions regroupés dans le G14, il est toujours resté égal au libéral qu'il était. Il a été dans «la meute de loups du collectif», c'était toujours «nous pas bouger». Mais depuis son rapprochement de la jeunesse panafricaine, il a compris qu'il ne pouvait aboutir nulle part sinon que (.....) en persistant sur la route de «je m'en fous». Au regard de ceux dont il voulait le compagnonnage, il a eu le courage d'adapter ses moyens à ses fins. Il s'est mis en phase avec les valeurs de la jeunesse ; il est devenu socialiste. Il a quitté les commodités du libéralisme pour se retrouver dans le camp de la lutte, des progressistes. C'est tout à son honneur car nombreux sont ceux qui, en pareille situation, allaient s'encastrer dans un entêtement suicidaire de caprins.

Pour avoir réussi là où de nombreux enfants terribles dont celui tant redouté de Ziniaré ont mordu la poussière, pour avoir contribué à une mutation positive d'un politique de la trempe de Maître Hermann Yaméogo, c'est bien à la jeunesse burkinabè toute entière et atomiquement à l'enfant de Labola, au «gagdnga» de Ouagadougou que l'on doit tresser des lauriers.

Bref, ma réaction n'est pas une diatribe contre Maître Hermann Yaméogo que je respecte, ni contre l'auteur de l'écrit incriminé ni contre quiconque. J'ai voulu tout simplement dire «qu'il faut que par la vertu de l'exemple et la force de la conviction, nous puissions changer positivement la société. Le discours doit déterminer l'action, l'idée engendrer le réel».

C'est à cette condition et à cette condition seulement que nous pourrions amener le peuple burkinabè à clamer en choeur avec le poète : «Nous voilà ! La parole nous vient toute humide de la sueur et du sang de notre peuple. Nous avons remonté notre histoire et nous avons connu l'aurore. Notre esprit et nos mains sont pleins de la graine de l'aurore et nous sommes prêts à la semer sur cette terre du Burkina et à la défendre pour qu'elle porte ses fruits». Et de tous les pays frères d'Afrique, de notre Faso s'il en reste encore l'exemple, la voix des peuples répondra désormais «qu'il en soit ainsi ; que la liberté soit conquise dans chaque parcelle de l'Afrique».

Que Dieu bénisse l'Afrique et ses dignes fils !

Avec le peuple, Victoire !

 

Sanlet Adama ladji Traoré

L’Observateur Paalga du 29 août 2007



29/08/2007
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