L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Informatique au Burkina Faso : Le règne de l'anarchie

Informatique au Burkina Faso

Le règne de l'anarchie

 

Un secteur largement envahi par des acteurs non informaticiens, c'est le constat que l'auteur de cet écrit évoque. Par conséquent, il invite les vrais professionnels à se mobiliser pour faire triompher leurs droits.


Le secteur de l'informatique, au pays des hommes intègres, est le domaine où règne l'anarchie. En effet, l'informatique constitue, aujourd'hui, le levier de la croissance économique du Burkina Faso ; et par conséquent, elle devrait être mieux structurée afin qu'elle puisse jouer son rôle de catalyseur de l'économie burkinabè dans toutes ses composantes. Malheureusement, c'est le domaine où trône l'anarchie. En effet, en tant qu'acteur du domaine (travailleur, et formateur), je constate que c'est un secteur largement envahi par des acteurs non informaticiens (commerçants, et des cabinets n'ayant aucune qualification) depuis la vente des produits informatiques (matériels et logiciels), jusqu'à la prestation des services.

Au Burkina, tout le monde est informaticien car il suffit qu'on sache tenir une souris et maîtriser quelques logiciels de bureautique (Word, Excel ou Access), ou que l'on ait pris part à deux semaines de formation en maintenance informatique ou réseautique, qu'on se proclame, à qui veut l'entendre, informaticien.

En tant que formateur, dans les grandes écoles de la place, je suis souvent assailli par les questions de mes étudiants sur leur avenir dans le secteur, à savoir pourquoi préparer un diplôme BAC + 2, BAC + 3 ou voir plus, si le secteur est envahi par des personnes non qualifiées ? C'est évidemment des questions qui m'interpellent car ces commerçants ou ces cabinets préfèrent recruter une personne qui a le CAP, qu'une personne qui a un BTS ou un DUT et finalement ce sont les clients qui en pâtissent, car les techniciens de ces cabinets étant techniquement limités, ils ne peuvent relever certains défis cruciaux de l'informatique au sein des entreprises (faute de formations adéquates sur les différents métiers de l'informatique). Cela constitue un frein au développement de toute l'économie du pays. Pour certaines sociétés, qui constituent le levier des Technologies de l'information et de la communication (TIC) au BF, nous constatons que les responsables à l'informatique de ces structures ne sont mêmes pas des informaticiens, d'où les mauvais choix dans les orientations stratégiques de l'informatique, et partant celles des TIC.

L'informatique est, actuellement, la cheville ouvrière de tout développement économique. Par conséquent, j'interpelle les informaticiennes et informaticiens, les vrais (celles et ceux qui ont fait des formations supérieures correctes comme l'exige notre métier), de se mobiliser afin que triomphent nos droits. Cette mobilisation peut se traduire par la création d'un ordre des informaticiens à l'image des autres corps de métiers, comme celui des architectes, des avocats, des pharmaciens, etc. A mon humble avis, je pense que la création de l'ordre des informaticiens est le seul gage pour assainir le milieu de l'informatique; ce n'est pas parce qu'on est technicien en dessin bâtiments ou qu'on a une grande expérience dans les bâtiments qu'on est architecte ; ou tout simplement, ce n'est pas parce qu'on est infirmier, avec une grande expérience dans le milieu pharmaceutique qu'on peut officier une pharmacie. Je m'excuse si mes exemples peuvent irriter certains corps de métiers. Les choses dans ces secteurs sont bien organisées.

Je pense, en ne maîtrisant pas toutes les prérogatives de la DELGI, que l'Etat burkinabè, en créant cette structure avait également pour objectif d'assainir le milieu de l'informatique. Mais malheureusement, les acteurs chargés d'animer cette structure n'ont pas joué ou ne jouent pas très bien leurs partitions, d'où la cacophonie dans le secteur.

A travers ces écrits, j'invite toutes les informaticiennes et tous les informaticiens à se mobiliser comme un seul Homme afin de bouter le désordre, en créant un ordre des informaticiens. Aucun acteur politique ne se battra à notre place, c'est à nous de resserer une fois de plus nos rangs afin d'aller à la victoire finale.

 

Tous unis, boutons le désordre informatique hors du Burkina Faso.

 

Le Pays du 17 août 2007



17/08/2007
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