L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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L'UIDH veut d'abord s'assurer de toutes les garanties

Signature d’accord de siège avec l’Etat burkinabè reporté

L'UIDH veut d'abord s'assurer de toutes les garanties

 

Le 25 janvier 2008, Maître Brahima Koné, président de l'Association malienne des droits de l'Homme et président de l'Union interafricaine des droits de l'Homme (UIDH), a animé une conférence de presse sur la situation des droits humains en Afrique. Cette conférence de presse est intervenue dans l'après-midi alors que, dans la matinée de la même journée, venait d'être avortée, pour la deuxième fois, la signature d'accord de siège entre l'Union et l'Etat burkinabè.


La signature d'accord de siège entre l'UIDH et l'Etat burkinabè, prévue pour le 25 janvier dernier à Ouagadougou, a été reportée à une date ultérieure, pour des malentendus quant au contenu du document y relatif. L'UIDH voulant d'abord s'assurer de toutes les garanties avant de procéder à cette signature, a expliqué Me Brahima Koné, président de l'UIDH, qui a animé une conférence de presse dans la même journée. En effet, l'UIDH avait eu à signer avec le gouvernement burkinabè, dans un premier temps, le 25 septembre 1995 un accord de siège. Ce document inédit accordait certains avantages à l'organisation. Le 30 mars 1999, les autorités burkinabè dénonçaient ledit accord et cela, en pleine crise du drame de Sapouy (assassinant du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons). Etant donné que l'UIDH, dans le cadre de ses missions, accorde une importance particulière au partenariat entre tous les acteurs étatiques et non étatiques dans les différents pays, le rétablissement de l'accord de siège constituait une nécessité pour l'organisation, a expliqué Me Koné. Aussi, c'est après moult tractations que le Conseil des ministres a rétabli l'accord de siège qui devrait être signé dans les jours à venir.

Pour cette conférence de presse qui a porté sur la situation des droits humains en Afrique, le président de l'UIDH avait à ses côtés des personnalités non moins connues parmi les activistes des droits humains au Burkina, et dont le président du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré, et Moctar Zonou du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).

Selon Me Koné, la situation des droits humains demeure préoccupante en Afrique. "La mondialisation avec ses conséquences dramatiques et catastrophiques sur les populations africaines, les conflits armés de tout genre qui ravagent le continent, les graves pandémies, VIH/Sida, paludisme, tuberculose, etc., la mauvaise gouvernance, le refus de la part de nombreux dirigeants de satisfaire aux exigences de l'Etat de droit et leur volonté de se maintenir coûte que coûte au pouvoir à travers le tripatouillage des Constitutions et des élections truquées, la culture de l'impunité, l'adoption de lois liberticides pour museler la presse et d'autres violations graves des droits humains constituent un véritable frein à la démocratie et au développement durable véritable", a-t-il soutenu. Entre autres exemples, il a cité les cas de déplacés et de réfugiés des foyers de conflits comme au Darfour, au Niger, au Mali, en RDC, en Guinée, ainsi que des pays où on assiste à une transition démocratique difficile, avec des contestations post- électorales, notamment au Kenya. Par ailleurs, outre les arrestations et harcèlements des défenseurs des droits humains (Djibouti, Côte d'Ivoire, Tchad, Maroc, Tunisie, etc.), la liberté d'expression demeure une gageure en Afrique (assassinats et emprisonnements de journalistes au Burkina, en RDC, Au Mali, au Niger, en Tunisie), a soutenu Me Koné.

Pour sa part, l'UIDH entend relever les nombreux défis auxquels le continent est confronté afin de promouvoir en Afrique la bonne gouvernance, l'Etat de droit, le développement, la paix et la sécurité, pour protéger les droits humains et pour lutter efficacement contre l'impunité, la corruption et la pauvreté. Aussi, le nouveau président, Me Brahima Koné, élu en remplacement de Me Halidou Ouédraogo, à l'issue du quatrième congrès ordinaire de l'UIDH intervenu les 15, 16 et 17 mars 2007, entend faire de l'alternance intervenue à la tête de l'organisation une possibilité de consolider les résultats acquis. En rappel, l'UIDH regroupe 48 sections réparties entre 26 pays d'Afrique et des Iles de l'océan Indien. De sa création à nos jours, elle a mené d'importantes activités, à savoir la protection des militants des droits humains, le plaidoyer auprès des Etats pour la ratification des instruments juridiques relatifs aux droits humains, son implication dans le règlement des conflits armés en Afrique, l'observation des élections, la sensibilisation des Etats à la situation carcérale, le combat pour l'abolition de la peine de mort, la lutte contre la pauvreté, etc.

 

Lassina Fabrice SANOU

Le Pays du 29 janvier 2008



28/01/2008
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