La FeDap/BC lance enfin ses activités
"FeDap/BC pour Blaise Compaoré", "FeDap/BC pour Blaise Compaoré". C'est le refrain de la troupe d'Ambroise Tapsoba, le tonitruant animateur moréphone des meetings de la galaxie compaoriste. Pour cette cérémonie d'inauguration du siège de la Fédération des associations pour le progrès et la paix avec Blaise Compaoré (FeDap/BC), il s'est constitué une troupe composée d'une dizaine de jeunes qui criaient à tue tête après lui les slogans à la gloire de l'ami commun à tout ce beau monde rassemblé sur l'avenue du Général Sangoulé Lamizana : le président Blaise Compaoré. La Fédération a désormais son siège à Koulouba. Il a été inauguré le samedi 19 avril dernier en présence d'une foule immense venue de Ouagadougou et de plusieurs provinces.
Depuis des jours, des spots télévisuels sur la Nationale annonçaient l'événement. Des associations de la société civile, des chefs traditionnels et du monde des affaires qui ont fédéré leurs énergies pour " soutenir les actions du président Blaise Compaoré " vont se doter d'un lieu de rencontres. L'inauguration de ce local serait l'occasion de se connaître davantage pour renforcer les liens qui les unissent, autour de Blaise Compaoré. Ce matin du 19 avril, ils sont venus de plusieurs provinces pour voir leur siège et fêter "les succès diplomatiques " de leur ami ainsi que la stabilité du Burkina, " l'œuvre " de l'homme de la "renaissance démocratique". Tôt le matin, des bus (de la Sotraco), des cars (SKV et STMB principalement) et d'autres mini-cars ont commencé à déverser leurs passagers sur le lieu de la cérémonie prévue pour 9h. A une heure du début de la cérémonie, tout était presque fin prêt. L'animation était au rendez-vous. Un orchestre tenait en haleine les militants en attendant l'arrivée des présidents d'honneur de la Fédération. Ils sont six dont les 5 plus grands opérateurs connus du pays. Ce sont Oumarou Kanazoé, Barro Guinguénaba, Lassiné Diawara, Alizéta Ouédraogo/Gando, Hamado Bangrin Ouédraogo et le naaba député de la 4è République, le Larlé naaba qui fait office de représentant de la chefferie traditionnelle dans la Fédération. Ils arriveront aux alentours sous les applaudissements de la foule et des cris de la troupe d'Ambroise Tapsoba.
Ils vont prendre place à côté d'une dizaine de ministres assis à la première rangée de la tribune officielle. Derrière eux, quelques députés, des directeurs de service et de société et de nombreux hommes d'affaires. François Compaoré s'est noyé à côté de ces gens. Habillé d'une chemise à la Pathéo, on pouvait difficilement le distinguer. Certains ont même prétendu qu'il n'était pas venu, tellement ils l'ont cherché en vain. Quand finalement, on l'a aperçu à la fin de la cérémonie se dirigeant vers le siège au milieu de la foule, on s'est dit qu'il a repris sa posture favorite : la discrétion. "Monsieur le conseiller, comment allez-vous ?", sortaient des bouches des gens qu'il saluait. Des accolades par-ci, des poignées de main par-là accompagnées des éclats de rires. Son épouse Salah était à ses côtés. Gagner l'intérieur de la cour n'a pas été aisé pour le couple. Par moment, c'est l'épouse qui pressait un peu le pas pour qu'ils avancent afin de pouvoir visiter les différents bureaux du local. Dans les différentes salles trônent des posters de Blaise Compaoré et des tableaux. Aucune image du petit frère. En 10 minutes, ils avaient fait le tour des différentes pièces. A la sortie, le couple ne s'est plus attardé. Ils se sont engouffrés dans leur véhicule laissant plusieurs personnes dont des "bonnets rouges" qui souhaitaient dire "bonjour" à " M. le Conseiller".
Les têtes d'affiches du parti présidentiel n'ont pas fait le déplacement. Les ténors du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont brillé par leur absence. Pas de Roch, de Simon, encore moins de Salif. Si on ignore l'agenda du président et du vice-président du parti, ce jour-là, en revanche, celui du maire Simon était bien connu : il baptisait une rue à Hamdalaye à l'honneur du père de Cheikh Aboubacar Doucouré. Le président de la Fédération a demandé de ne considérer que ce qui est visible. Lui et ses camarades ne soutiennent aucun parti, mais un homme : Blaise Compaoré. Ils ne seraient pas non plus un regroupement préfigurant la naissance d'un parti politique à la solde de quelqu'un. Il a insisté sur cet aspect car, une certaine opinion leur prêterait cette intention. En clair, il faut comprendre que la Fédération ne serait pas une rampe de lancement pour les ambitions présidentielles de " M. le conseiller "
Idrissa Barry
L’Evénement du 25 avril 2008