La version du chef d’Etat major de l’armée de terre
Envoi des militaires à l’étranger
La version du chef d’Etat major de l’armée de terre
Le programme ACOTA est un programme américain dans lequel on sollicite un contingent burkinabé pour des opérations de maintien de la paix. Dans le temps, notre pays était exclu des programmes des Etats-Unis mais depuis le réchauffement des relations, le Burkina a été autorisé à participer à ce programme ACOTA. C’est dans ce cadre qu’un recrutement doit se faire dans les jours à venir au sein de l’armée en vue d’un éventuel déploiement vers les pays. Beaucoup de militaires ont déjà reçu une formation pour ce genre de mission et c’est parmi eux que la sélection va s’opérer. Selon le chef d’Etat major de l’armée de terre, il n’est pas exact d’affirmer que le recrutement ne concerne que la classe 82. Toutes les classes sont concernées mais compte tenu du fait qu’on ne sait pas exactement quand est-ce que la mission va partir, on a décidé de ne pas associer ceux qui doivent aller à la retraite courant 2007 et en 2008. Aucune date de départ n’est encore fixée. La formation elle aura lieu courant avril mai de cette année. Compte tenu du fait que la mission a une durée de 6 mois renouvelable, il ne serait pas indiqué d’envoyer des gens qui doivent aller à la retraite au cours de la mission, puisque selon le CEMAT, le militaire qui doit aller à la retraite pendant qu’il est en mission doit être rapatrié par le pays qui l’a envoyé et non par le programme.
Un an de plus pour les chauffeurs
Le colonel major a ensuite abordé la question des chauffeurs. Il y a effectivement un problème de chauffeurs au sein des forces armées mais pas de la façon dont le journal l’a abordé dans son édition du 6 mars. En 2005-2006 l’armée a reçu une dotation supplémentaire en matériel roulant et depuis, il se pose un réel problème de chauffeurs si bien qu’elle a décidé de retenir les chauffeurs qui devaient aller à la retraite pour une année supplémentaire. Mais il ne s’agit aucunement de favoriser des chauffeurs des chefs militaires. En ce qui concerne l’âge de la retraite qui revient dans les écrits de certains journaux, le colonel major reconnaît qu’il a beaucoup évolué, passant pour les soldats de 1ère classe de 40 à 46 ans. Le recrutement lui se fait maintenant à partir de 18 ans au lieu de 20 ans comme par le passé. Vouloir faire plus selon le CEMAT relèverait de la pure démagogie puis que cette catégorie de militaires est plutôt soumise aux travaux physiques. Mais depuis quelques temps une réflexion est en cours pour la reconversion des militaires à la retraite. Des partenaires s’intéressent de plus en plus à la question comme le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie et le ministère de l’Agriculture mais il faut un engagement politique fort selon le chef d’Etat major de l’armée de terre.
Une exagération de certains faits
La mutuelle de santé qui a fait l’objet de beaucoup d’articles dans nos publications a été également abordée. Le colonel major Diendéré déplore le fait que dans les articles de la presse concernant cette mutuelle, on ait trop souvent fait référence à la caisse épargne santé. Il a reconnu que cette caisse a bien fonctionné dans le temps même si par ailleurs, il y a eu par la suite des abus. Mais à ce jour cette caisse ne doit aucun franc à un militaire. Pour ce qui est de la mutuelle, la lecture de certains médias selon le CEMAT n’a pas aidé à comprendre cette solidarité au sein des militaires. Mais beaucoup après avoir demandé à se retirer seraient entrain de revenir. Il y a quelques jours de cela 95 personnes se sont de nouveau alignées pour se réinscrire à la mutuelle. Mais pour le chef d’Etat major de l’armée de terre, il ne voit aucune autre alternative que la mutuelle puisqu’elle consacre la manifestation de la solidarité. Il reconnaît que les soldats ont été poussés au cours du mouvement de la fin d’année 2006 à demander la suppression de la mutuelle. Ceux qui s’inscriront pour celle-ci n’auront pas à craindre de la gestion de leur argent. Il y a une réelle volonté de mettre en place un comité de gestion rigoureux pour ne pas tomber dans les travers qu’a connus la caisse épargne santé. Dans la gestion des affrontements entre militaires et policiers, le premier responsable de l’armée de terre reconnaît une part d’erreurs du commandement militaire. Les critiques objectives de la presse permettent à la démocratie de se corriger. Ce qui n’est pas le cas de certaines critiques. Le colonel-major a lu un passage d’un article paru dans notre édition du mardi 30 janvier qui le mettait implicitement en cause. Le passage dit qu’il a une image très négative au sein de la troupe alors qu’il serait pressenti au poste de chef d’Etat major général des armées. Il reconnaît que dans la philosophie du commandement il est parfois en déphasage avec certains chefs militaires, mais c’est bien sa façon à lui de voir les choses et il endosse l’entière respon-sabilité. De là à utiliser des superlatifs pour qualifier l’image qu’il a au sein de la troupe, il y a une exagération de la part du journaliste qui a rédigé l’article. La séance d’explication qui s’est dé-roulée en présence du commandant Harouna Zampaligré chef de la division information du CEMAT a été empreinte de courtoisie qui tranche avec l’image que l’on se fait de l’armée. Compte tenu de la ligne éditoriale de notre journal qu’il juge très critique, ils avaient beaucoup hésité avant de chercher à s’expliquer.
Liermè Somé
Indépendant du 13 mars 2007
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