Le candidat UNIR/MS condamné à 3 mois avec sursis
Fada N’Gourma
Le candidat UNIR/MS condamné à 3 mois avec sursis
Dans le droit de réponse ci-dessous, le ministère de la Justice explique longuement les circonstances dans lesquelles un candidat UNIR/MS a été arrêté, incarcéré puis jugé.
Suite à la publication du journal "Le Pays" dans sa livraison N°3852 du jeudi 19 avril 2007, et de "L'Observateur Paalga" n°6869 du jeudi 19 avril 2007 d'une lettre de protestation du président de l'Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), il nous paraît impérieux de restituer les faits dans leur ensemble pour permettre une juste compréhension de l'opinion. Les faits décrits par Me Sankara, et que lui-même qualifie d'"affaire mineure", méritent qu'on les relate pour en tirer les conséquences et les leçons.
Les faits
Il faut rappeler que ces faits remontent au jeudi 22 mars 2007 où M. Tindano Kouka Pierre, candidat aux législatives 2007 pour le compte de l'UNIR/MS, s'est rendu dans le kiosque à liqueur appelé "Pastis club" géré par M. Bolly Soumaye, un lieu qu'il fréquentait assidûment d'ailleurs, et où la "boule" est servie à cinquante (50) francs. Le propriétaire des lieux avait limité la consommation à crédit à deux (2) boules, et des instructions fermes avaient été données à la gérante Mlle Sandwidi Possibo. Ce jour donc, M. Tindano, après avoir consommé, a demandé et obtenu de la gérante le service de deux (2) boules de Pastis supplémentaires, épuisant de ce fait son droit au crédit au "Pastis club".
Le lendemain 23 mars 2007, M. Tindano était de nouveau dans son coin favori, mais sans un sou. C'est alors qu'il exigea de Mlle Sandwidi deux (2) boules à crédit, et à cette dernière de lui signifier que l'accès à un nouveau service était subordonné au paiement des deux (2) boules consommées la veille, soit 100 F CFA (50 F x 2). M. Tindano estimant qu'il était un des meilleurs réguliers du "Pastis club", une telle mesure ne saurait lui être imposable. La gérante l'invita alors à attendre l'arrivée de M. Bolly pour revendiquer ses droits. Face à cette ferme résolution de la gérante de le faire attendre M. Bolly qui tardait, M. Tindano traita Mlle Sanwidi d'inhumaine et de toutes les injures. La réplique de cette dernière provoqua le bondissement de M. Tindano sur elle ; elle dut son salut à l'intervention des autres clients et des voisins. N'ayant pas réussi à en découdre avec la gérante, M. Tindano, pendant qu'on le conduisait loin du kiosque, criait à qui veut l'entendre qu'il attendait le "bâtard" qui lui ferait payer les deux boules qu'il doit à Mlle Sandwidi.
Avisé des faits, M. Bolly qui connaissait bien M. Tindano entreprit de se rendre chez lui pour en savoir davantage, surtout qu'aucun précédent ne les opposait.
Contre toute attente, à peine s'était-il introduit dans la cour de M. Tindano que celui-ci, sous l'effet de l'alcool qu'il avait consommé ailleurs, saisissait M. Bolly par les collets et le rouait de coups tout en le traînant avec la ferme intention de l'introduire dans sa maison où un couteau de cuisine y avait été déposé. Ayant compris les intentions de M. Tindano, M. Bolly fit appel à toutes ses forces pour arrêter son mouvement. Ne parvenant pas à faire avancer sa victime vers son couteau, M. Tindano se résolut à la mordre, pour ensuite se saisir d'une bouteille qu'il cassa sur la tête de M. Bolly.
La procédure
C'est aux environs de 21h 20 ce vendredi 23 mars 2007 que M. Bolly fut conduit tout ensanglanté à la Brigade de recherche de la gendarmerie de Fada, pour porter plainte contre M. Tindano. Après avoir reçu la plainte, la gendarmerie instruisit les parents de M. Bolly de le conduire immédiatement au Centre hospitalier régional (CHR) de Fada afin d'arrêter l'hémorragie et d'y recevoir les soins appropriés. Un certificat médical datant du 26 mars 2007 faisant état d'une plaie sur le front et des traces de morsures sur la face antérieure de l'avant-bras gauche et des blessures occasionnant une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours a été établi au nom de M. Bolly.
M. Tindano Kouka Pierre fut interpellé et auditionné, de même que les témoins. C'est alors que M. Tindano a été déféré suivant procès-verbal de la brigade de recherche de la gendarmerie de Fada, le 3 avril 2007 à la Maison d'arrêt et de correction de Fada N'Gounna. L'interpellation suivie du défèrement de M. Tindano après sa garde à vue dans les locaux de la brigade de recherche a eu pour avantage d'épargner ce dernier de la velléité de riposte qui animait la famille Bolly.
Poursuivi pour coups et blessures volontaires sur le fondement de l'article 327 du code pénal, le dossier fut auditionné pour le 18 avril 2007.
Le 17 avril 2007 (la veille de l'audience) aux environs de 16 h, Me Sankara saisissait téléphoniquement le parquet de Fada pour s'enquérir des faits reprochés à son candidat et de la date de l'audience. Par la même occasion, Me Sankara n'a pas manqué de clamer son désarroi face à un tel traitement de son militant et candidat aux législatives 2007, aux motifs qu'on en veut à son candidat parce que ce dernier aurait mis en déroute le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) au secteur 1 de Fada lors des municipales 2006. Il dira de l'y attendre, ou, à défaut, un conseil (avocat) viendrait assister M. Tindano à l'audience du 18 avril 2007.
A l'audience du 18 avril 2007, ni Me Sankara, ni un conseil n'est venu assister le "futur député".
A la barre du Tribunal de grande instance de Fada, M. Tindano qui a retrouvé toute sa lucidité a reconnu les faits à lui reprochés et sollicité l'indulgence du tribunal. Il expliquera qu'il avait agi sous l'effet de l'alcool ; il remerciera le Bon Dieu de ne lui avoir pas permis de s'emparer du couteau de cuisine. Ce faisant, le tribunal l'a condamné à trois (3) mois d'emprisonnement assorti du sursis, et à 25 000 F CFA à rembourser à la victime au titre des ordonnances, et M. Tindano fut immédiatement mis en liberté ce jour.
Les insinuations de Me Sankara
Me Sankara B. Stanislas, dans sa lettre de protestation datée du 17 avril 2007, alors que le procès se déroulait le 18 avri1 2007, s'exprimait en ces termes : "Le camarade Tindano Kouka Pierre, militant de l'UNIR/MS, candidat aux législatives de 2007 dans la province du Gourma, vient d'être victime de la justice du régime Compaoré, qui brille par ses pratiques à la tête du client." Que cherche Me Sankara ? Non seulement il n'a pas envoyé de conseil pour défendre son militant et candidat aux législatives, mais il n'a pas non plus rendu visite à "son" protégé à la Maison d'arrêt et de correction, et c'est le même qui veut crier "haut et fort son indignation contre cette pratique expéditive de la justice burkinabè". Et d'ajouter qu'il ne comprend pas "une telle diligence dans le traitement d'une affaire aussi mineure". Me Sankara aurait-il souhaité qu'on gardât son candidat plus longtemps ? Le défenseur de la veuve et de l'orphelin s'indigne que le dossier soit vite traité. Fallait-il garder son brave candidat au-delà des 14 jours qu'il a enduré à la MAC de Fada pour un dossier correctionnel (donc non criminel) de flagrant délit ?
Il convient d'insister que M. Tindano a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et a été condamné à 3 mois d'emprisonnement assorti du sursis, et à 25 000 F CFA de dommages-intérêts à rembourser à la victime au titre des ordonnances. Il a été immédiatement mis en liberté ce jour 18 avril 2007 et il ne s'en plaint pas.
Directeur de la Communication et de la Presse ministérielle Ministère de la Justice
Issoufou Ouédraogo
Le Pays du 26 avril 2007
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