Le fric et le naam pour un " dauphinat "
Le fric et le naam pour un " dauphinat "
Les premiers responsables de la fédération des soutiens à Blaise Compaoré ne sont autres que les premières fortunes du pays. El Hadji Kanazoé, Alizeta Ouédraogo (dit Gando), Amado Bangrin, Barro Djanguinaba….Vient ensuite les responsables coutumiers dont le représentants attitré n'est autre que le Larlé Naaba. Enfin certains religieux. Il y a donc dans ce creuset les trois forces du moment qui sont les moteurs de notre monde d'aujourd'hui : le fric, la religion et la tradition. Ce formidable instrument se prépare à se mettre au service du dauphin putatif que le président Blaise Compaoré voudra bien se donner.
Dans le contexte du Burkina Faso, même si les valeurs ont beaucoup évolué et sont même parfois diluées, est-il possible que ces trois forces sociales imposent au pays un président ou un système politique ?
Dans la brève histoire de notre pays, la politique et l'Etat avaient réussi à ne pas rester durablement sous l'influence de ces trois. Si Naaba Koom a joué un rôle important dans la réunification de
Les régimes successifs s'en sont, dans les grands traits, tenus à cette volonté de séparation de l'Etat avec les chefs coutumiers.
En ce qui concerne la religion, celle qui a marqué de son empreinte la vie de l'Etat burkinabè, c'est la religion catholique. Avec sa figure de proue, Mgr Thévenoud, elle a formé l'élite politique et intellectuelle du pays. Mais son influence n'a pas été de tout le temps bien acceptée. Elle est restée tout de même assez présente dans la vie de l'Etat, jusqu'à la malheureuse bourde du cardinal Paul Zoungrana après le putsch des colonels le 25 novembre 1980. Les régimes qui succéderont au Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) s'emploieront à guerroyer contre l'église catholique et ses chefs au point de la contraindre à un repli sur soi, une posture qu'elle continue d'ailleurs d'observer de nos jours.
Quant à l'argent, il n'a pas jusque-là eu droit de cité dans l'orientation politique du pays. Pays pauvre, les dirigeants se sont globalement montrés sobres, vivants selon les conditions réelles du pays. Faut-il rappeler cette anecdote avec le général Lamizana ? Le président Lamizana qui avait l'habitude de quitter tard son bureau trouvait souvent que le repas de nuit avait été mangé par des visiteurs imprévus. Il sortait alors à pied pour s'acheter un morceau de pain beurré chez le vendeur du café qui jouxtait
Comme on le voit, l'argent, la religion et la tradition ont été jusque-là des facteurs marginaux dans la politique burkinabè. Avec
Newton Ahmed Barry
L’Evénement du 25 avril 2008
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