Le mauvais exemple des inspecteurs et DPEBA dans l'éducation au Burkina
Education au Burkina
Le mauvais exemple des inspecteurs et DPEBA
Dans la réflexion suivante, cet enseignant demande qu'on cesse de jeter l'anathème sur les enseignants seulement, en oubliant les mauvaises actions des hauts responsables.
Il n’est pas rare d’entendre dire que les instituteurs de maintenant sont des inconscients notoires. A d’autres de tirer une conclusion hâtive qu’on n’a même plus d’enseignants. Soit. Des enseignants notoirement paresseux, on en rencontre beaucoup. Des instituteurs qui ne méritent même plus qu’on les appelle enseignants existent bel et bien. Mais de là à conclure que tous les instituteurs sont mauvais, il faut quand même faire des nuances. Malheureusement, ce qu’on ne reconnaît pas ou qu’on trouve simplement anormal, c’est le comportement de certains inspecteurs, DPEBA… Loin de moi, l’intention de créer la polémique. Seulement, un constat tristement désolant est tout de même là.
Comment voulez-vous que des instituteurs se réfèrent et puissent s’identifier à des inspecteurs ou DPEBA dont les comportements laissent à désirer. Il y a en effet des inspecteurs ou DPEBA, et ils sont malheureusement nombreux, dont la mission à eux confiée semble être reléguée au second plan au profit d’autres peu catholiques qui n’honorent pas du tout la profession. Lors des examens scolaires, il est fréquent de les prendre en flagrant délit de racket des indemnités destinées aux enseignants. Des inspecteurs qui manipulent avec dextérité des fonds qui ne leur sont pas destinés, il en existe beaucoup. Je mesure mes propos, et je reconnais que tous les inspecteurs ne s’adonnent pas à de telles pratiques tout comme tous les enseignants ne sont pas mauvais sinon, ce serait la catastrophe.
Des cas de manquement et de mauvaise gestion
Examinons ensemble quelques cas et vous verrez que je n’exagère pas.
- En 2002-2003, la sous- section SYNATEB de Seguénéga dénonçait la mauvaise gestion de la circonscription dirigée par Nébié Beli, inspecteur de son état, et chef de ladite circonscription. Un certain nombre de manquements lui était reprochés dont la mauvaise gestion financière. Lors du boycott de la conférence pédagogique de la même année, Monsieur l’inspecteur ne s’est pas gêné d’aller dénicher des maîtres des écoles médersas dans le seul but d’avoir quelques participants afin de manipuler les listes. En son temps, on avait crié au harcèlement à son endroit. Je ne serais revenu sur lui si Monsieur l’inspecteur avait arrêté ces pratiques peu honorables. Eh bien ! Tenez ! Lors des examens scolaires session de 2006, une situation de racket s’est encore produite dans cette CEB. Des indemnités de corrections prévues pour 24 correcteurs ont été réparties entre 26 correcteurs ; les deux parts pour lui et son CPI, alors qu’eux aussi avaient droit à leurs indemnités en tant que président et vice-président de la session des examens scolaires.
Des sous qui sont entrés dans cette CEB et dont la gestion a été calamiteuse, c’est « sans compter » comme disent les Ivoiriens. Un fait de lui à relater aussi, c’est cette situation qui est restée non élucidée jusqu’à présent. En effet,
Pour les trois autres trimestres, on devrait avoir pour les sept (07) 45.000 FCFA fois 03 fois 07 soit une somme de 945.000 FCFA. Le 8ème enseignant n’ayant rien touché, un calcul rapide nous donne 945.000 FCFA + (45.000 FCFA fois 4) faisant ainsi une rondelette somme de 1.125.000 FCFA. Je n’invente rien car j’étais dans le lot des huit (08) enseignants et Monsieur l’inspecteur, toujours chef de la circonscription de Seguénéga, sait de quoi je parle et ce que je sais de lui. Touché au moment des faits, le gestionnaire de
Des rackets permanents
Une parenthèse encore pour dire que la gestion des indemnités CMG doit connaître un sérieux suivi car avant il y régnait une certaine pagaille. C’est cette pagaille qui avait permis à certains inspecteurs de manipuler les listes en y ajoutant deux, trois ou quatre noms et empocher royalement les suppléments d’indemnités.
Je ne serais pas revenu sur cet inspecteur si ses pratiques de racket ne continuaient pas jusqu ‘à nos jours. Depuis l’année scolaire 2006-2007, il a trouvé une autre idée assez géniale pour spolier les parents d’élèves de ladite circonscription. En effet, chaque élève doit payer la somme de 100 FCFA pour la gestion de la circonscription. Pour l’année scolaire 2006-2007 pour un budget de 722.500 FCFA prévu,
- D’autres inspecteurs se comportent comme Monsieur l’inspecteur de Seguénéga. S’ils ne persécutent pas certains enseignants pour leur engagement syndical, ils se rabattent sur les sous ou matériels envoyés dans les inspections. De façon générale et abondamment dans la presse, n’avait-on pas lu : l’inspectrice de Guiba au Zoundweogo aux arrêts pour détournement de livres et manuels scolaires, l’inspecteur de Kassou sérieusement désavoué pour une histoire de tables bancs, le DEPBA de
Pas de signe fort du ministère
Jusque-là, aucun signe fort de la part du MEBA pour moraliser ces inspecteurs qui ne font pas honneur. Reconnaissons que c’est tristement désolant quand, dans des localités où ils sont les premiers acteurs de l’éducation, ces inspecteurs se comportent de la sorte. D’eux, que de bons exemples devraient en principe venir. On nous dira que leurs vols sont insignifiants, mais un adage ne dit –il pas que « qui vole un œuf, volera un bœuf » ? C’est de petits voleurs qu’on devient grands détourneurs des deniers publics si l’occasion se présente. Chers inspecteurs, chers DPEBA, cessez certaines pratiques si vous voulez que les enseignants vous croient et veuillent s’identifier à vous. Revoyez votre façon de faire si vous ne voulez pas que l’école burkinabè soit toujours à la traîne. Exigez des autorités de meilleures conditions de vie et de travail pour ne pas vous rendre ridicules devant les indemnités destinées aux enseignants. Cessez de voir l’enseignant comme votre principal ennemi. Collaborez avec les enseignants si vous voulez réussir dans vos CEB. Cessez d’être leurs persécuteurs car vous avez la même mission ; celle de former les futurs bâtisseurs du Faso.
Somgaalian Sawadogo
Instituteur Certifié en service à l’école de Issigui/ Ouahigouya 4
Le Pays du 4 janvier 2008
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