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Le Sahel, pour marquer le pas (Nouveau code de l’urbanisme)

Nouveau code de l’urbanisme

Le Sahel, pour marquer le pas

Les plans de lotissement des sites de réinstallation des populations affectées par le projet minier d’Essakane, dans la région du Sahel, font école. Essakane, l’une de ces localités, a servi de cadre, le 11 avril 2008, au lancement de la nouvelle procédure de lotissement par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Vincent Dabilougou.

Au Burkina, tout lotissement doit à l’avenir obéir à un plan d’occupation des sols, élaboré à l’initiative de la commune. Ainsi dispose la nouvelle procédure du code de l’urbanisme et de la construction, qui a été officiellement lancée le 11 avril 2008 à Essakane, en présence de 4 membres du gouvernement.

Il s’agit, a dit le ministre de l’Habitat et de l’Urbanime, Vincent T. Dabilougou, “d’un document de référence unique qui définit désormais les normes et les missions de tous les intervenants en matière d’urbanisme et de construction au Burkina”. Le temps de lotissement, qui consistait à poser seulement les 4 bornes d’une parcelle, à l’en croire, est révolu. Dorénavant, il doit être assorti d’un niveau minimum de viabilisation de services sociaux de base.

Au lieu d’être l’affaire du seul gouvernement, il nécessitera le partenariat actif entre l’Etat, les collectivités locales, le secteur privé et les communautés bénéficiaires.

Parmi les pionniers de l’application de cette nouvelle procédure de lotissement, Essakane SA, du groupe Orezone, en partenariat avec les populations affectées par ses activités minières. Cette compagnie s’est engagée à financer le lotissement des sites de réinstallation des populations affectées par le développement de la mine. Sont concernés 8 villages des communes de Gorom-Gorom et de Falagountou, respectivement des provinces de l’Oudalan et du Seno.

De commun accord avec les délégués des communautés réunis au sein d’un comité de concertation, 6 sites de réinstallation ont été à cet effet identifiés pour environ 2500 ménages recensés. Dans ce partenariat, les municipalités de Falagountou et de Gorom-Gorom sont responsables sur les plans administratif et juridique de la procédure d’aménagement et d’approbation des plans et de la délivrance des titres.

Quant à la compagnie Essakane SA, a indiqué son directeur général (DG), Charles Taschereau, elle s’engage à financer les travaux d’aménagement et le processus de délocalisation y compris le paiement des taxes de jouissance pour les ménages à déplacer et ayant été dûment recensés.

Ce dernier a en outre, au cours de la présente cérémonie, renouvelé l’engagement d’Essakane SA à inscrire ses actions dans le cadre des lois en vigueur au Burkina ; à accompagner le gouvernement à la mise en œuvre des lois et textes tout en proposant des adaptations nécessaires et pertinentes chaque fois que de besoin ; à accompagner les processus d’aménagement du territoire et de sécurisation foncière des populations comme facteur de développement durable.

Essakane SA, qui a obtenu depuis le 27 février 2008 le permis d’exploitation du site aurifère d’Essakane, n’a pas vocation, a indiqué M. Taschereau, à faire des lotissements. N’étant ni une ONG ni un bailleur de fonds, ses actions s’inscrivent tout simplement dans le cadre de sa responsabilité sociale et de son appartenance à la communauté d’accueil.

La compagnie, en tant qu’entreprise citoyenne, n’a donc fait que se conformer dans ses interventions, selon lui, aux lois en vigueur dans notre pays et aux règles internationales.

Des modèles d’aménagement et de partenariat exemplaires

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a invité les autorités administratives et communales venues des quatre coins du Burkina à cette cérémonie à s’inspirer de l’exemple des sites de réinstallation des sites d’Essakane et de Falagountou.

Il s’agit, selon lui, de modèles d’aménagement et de partenariat qui doivent « faire école pour tous les lotissements à venir sur l’ensemble du territoire national ». Le gouverneur de la région du Sahel, Eloi Bambara, n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à la compagnie Essakane SA pour les méthodes consultatives et participatives qui ont toujours guidé ses actions.

Les taxes de jouissance et les travaux topographiques, de l’ordre de 50 millions, seront supportés par Essakane SA. Les taudis et autres habitations précaires feront place à des maisons décentes bâties en matériaux durables. La construction des sites de réinstallation des populations coûtera à la compagnie la bagatelle de 5 milliards de nos francs.

Entre autres infrastructures outre les voies qui feront de ces lieux des cités modernes : des lieux de culte, des zones d’agriculture, un jardin public, un abattoir, une aire de jeu. Selon M. Taschereau, l’objectif de la société, c’est aussi de contribuer à améliorer le bien-être des populations en leur faisant profiter du développement économique engendré par l’exploitation de la mine. La cérémonie a pris fin par la remise symbolique des arrêtés d’autorisation de lotissement suivie de la présentation du plan d’aménagement pilote d’Essakane site.

A cette occasion, les communes de Gorom-Gorom et de Falagountou, à l’instar d’une trentaine d’autres, ont reçu leur autorisation de lotissement des sites de réinstallation des populations du site des activités minières de la compagnie Essakane SA. Au dire de M. Taschereau, des plans détaillés seront bientôt déterminés et les travaux de lotissement pourront ainsi débuter dans les prochains mois.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 15 avril 2008



15/04/2008
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