Meurtre de Alidou Gouem : Jean Bambara réfute les propos du colonel Bangagné
Meurtre de Alidou Gouem
Jean Bambara réfute les propos du colonel Bangagné
Dans une interview qu'il nous a récemment accordée, le colonel Lansandé Bangagné a évoqué le nom de Jean Bambara dans l'affaire du meurtre de Alidou Gouem. Ce dernier réfute ici ces allégations du colonel.
"Suite à l'interview du colonel Lansandé Bangagné sur l'assassinat de Alidou Gouem, militant CDP dans la commune rurale de Boussouma, le 29/10/2007 ("Le Pays" n°3984), je me fais le devoir de répondre à ces accusations sans fondement.
Je ne sais pas où le colonel Lansandé a eu l'information selon laquelle je suis au courant de tout, mais je n'ai confiance en personne. Il a même déclaré que le procureur aurait dû m'arrêter pour que je puisse donner les informations que j'ai gardées par-devers moi . Je tiens à lui dire qu'un groupe de citoyens ne peut pas influencer
- Un fusil.
- Que fait le fusil ?
- Il tue les gens.
Puis il a poursuivi son discours en disant que Gouem Seydou, le député de l'UPR, n'avait ni arme, ni garde du corps. Est-ce que c'est ainsi qu'il faut battre la campagne dans son village? Pour ma part, Lansandé Bangagné doit repartir à l'école de la démocratie au lieu de venir à tout moment diviser les familles à Boussouma . Quel est le rôle de l'armée dans un Etat de droit? C'est parce que l'armée a laissé sa mission traditionnelle pour se retrouver sur le terrain politique que nous sommes envahis aujourd'hui par de grands délinquants. Si ce Monsieur s'est arrogé le droit de battre la campagne avec une arme de l'Etat, nous pouvons en déduire que c'est lui qui a favorisé le crime de Boussouma. Il doit, en principe, s'expliquer devant le juge d'instruction. L'armée doit être tenue en dehors du jeu politique, en observant une neutralité absolue pour être une armée véritablement nationale, au service d'un gouvernement républicain, au service de tous les citoyens, sans aucune distinction. Ce qui est déplorable dans ce dossier, c'est que dès les premiers instants de l'assassinat ,les militants CDP ont commencé à accuser la famille du défunt, sans preuves.
Personnellement, je ne suis pas d'accord avec cette procédure. Il n'y a pas quelqu'un qui s'appelle *la famille*.Dans un dossier de crime, en amont de l'enquête, on ne peut pas accuser les gens à tort et à travers. Si quelqu'un sait qu'un membre de la famille a fait des histoires avec la victime, il peut saisir l'autorité compétente pour témoigner. C'est une piste qui doit être exploitée comme les autres pistes. Je ne sais pas sur quel critère on a arrêté les militants de l'UPR. Puisque la gendarmerie n'a procédé aux arrestations que dans les rangs de l'UPR au début de l'enquête. C'était vraiment une chasse à l'homme à travers toute la commune. C'est un certain Gouem Hamado, militant du CDP et responsable des jeunes, qui indexait les militants de l'UPR afin qu'on puisse les arrêter. Ce monsieur n'est pas un officier de police judiciaire pour se retrouver sur le terrain avec la gendarmerie. Même si Gouem Hamado a la meilleure carte du CDP, il ne doit pas se comporter de la sorte. Il semble que c'est lui qui a lu le message que les ténors du CDP ont livré lors de la marche du 22 juillet 2007. Les organisateurs de cette marche n'ont pas pris en compte l'ensemble des citoyens. La femme du défunt dit qu'elle n'a pas su qu'une marche avait été organisée suite à la mort de son mari. De même que les ressortissants de cette même famille. Jusqu'à nos jours, personne ne sait où le message a été rédigé, ni par qui. Pour ce qui est du cas de Zedouma Salfo Hatou, l'enfant de Hadja, je pense que c'est un faux problème. Salfo était à Ouaga au moment du drame. Il ne peut pas se cacher et venir au village. Pour finir, je tiens le colonel Bangagné responsable de tout ce qui m'arriverait à Boussouma. A travers ces accusations gratuites, je vois qu'il est réellement contre moi. Dans un régime constitutionnel, on ne doit pas avoir un tel comportement. Au nom de l'humanisme, de l'ordre, de la justice, des droits de l'homme, la violence doit être rejetée de la communauté humaine. La véritable politique, avant de s'exercer, doit rendre hommage à la morale."
Jean Bambara
Le Pays du 8 novembre 2007
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