L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Meutres : C'est pourtant fréquent à Ouaga

Meutres

C'est pourtant fréquent à Ouaga

Dieu a-t-il lâché les meurtriers ? Beaucoup le pensent, tant il semble que le meurtre est devenu un fait ordinaire du quotidien ouagalais.

Alors que nous nous indignions de la façon dont les deux victimes de Maïga et compagnie avaient été traitées, un ami qui habite un quartier du bord des rails, nous répond tout froidement : " Nous, on est habitué à ça…Il ne se passe pas deux semaines sans que l'on retrouve un cadavre sur les rails amputé des organes génitaux ou de la tête… ".

Notre interlocuteur insiste pour nous dire que c'est très fréquent. Pour lui donc, ce qui est arrivé ce 13 mars n'est pas extraordinaire. Il semble plutôt que les dieux ont dû abandonner les malfaiteurs. Cela ne suffit pas à faire un lien direct entre ces meurtres fréquents dont les corps sont retrouvés sur les rails et le meurtre du 13 mars dernier.

Ce témoignage, qui nous parait honnête, pose la gravité de la situation. Au niveau de la police et de la justice, l'information n'est pas confirmée, elle n'est pas infirmée non plus. Il semble admis que beaucoup de meurtres de ce type, tant qu'ils ne sont pas dénoncés par des proches, ne retiennent pas l'attention des autorités compétentes. Les corps sont enlevés et sommairement ensevelis.

La police et la justice ont trop de travail pour s'encombrer de ce type d'affaires qui, de toute façon, n'intéresse personne. Et voilà le vrai problème de notre pays : l'indifférence. Tout le monde est indifférent à tout, à moins que l'affaire ne nous concerne directement. Cette indifférence fait le lit de tous les travers et notamment de ces meurtres abominables. Les autorités policières et judiciaires sont pour l'instant totalement muettes.

Le parquet dit avoir été saisi, mais attend que la police avance dans son enquête avant de se prononcer. Une attitude qui fait le lit des rumeurs les unes plus sordides que les autres. Il nous semble que devant l'ampleur qu'a pris cette affaire, les autorités compétentes auraient dû sortir pour recentrer les hypothèses et dire ce qui est vraisemblable à ses yeux et ce qui ne l'est pas, même si elle ne peut rien exclure.

Mais d'habitude, c'est le silence. Les questions n'attendent pas moins de réponses urgentes. Il s'agit notamment de ce lien supposé entre ces meurtres et les Bars Kundé. Malgré la dénégation des copropriétaires de l'affaire, la rumeur n'est pas moins persistante. La famille des victimes affirme ne pas être à la base du mouvement qui a pris pour cible les Kundé.

Elle explique cependant, que lorsqu'elle a interpellé pour la première fois le nommé Maïga, celui-ci aurait dit que si on a besoin de lui, " de venir au Kundé…qu'il est tout le temps là-bas avec les gens de Kundé " Cette allusion a-t-elle suffit pour faire le lien mortel et faire converger une horde de " jacou " sur les Kundé qui ont été détruits complètement. On ne s'explique d'ailleurs toujours pas la furia qui a déferlé sur les Kundé.

Les promoteurs disent ne pas connaître le nommé Maïga. Ce dont on peut douter. Car il y a trop de choses qui prouvent le contraire. Même à propos des meurtres, et en attendant que la police vérifie cette information, il nous est revenu de façon récurrente que les Kundé étaient le théâtre de disparitions mystérieuses de serveuses.

A ce que l'on dit, certaines serveuses que l'on disait affectées d'un Kundé à un autre n'étaient pas vues au Kundé de destination. Et au Kundé de départ, on n'avait plus de nouvelles d'elles. Est-ce de simples rumeurs tout cela ? C'est l'occasion pour la police de vérifier. S'il y a eu des disparitions suspectes, ça devrait se savoir facilement. En général, les serveuses étrangères sont bien organisées.

Enfin, c'est peut-être l'occasion de montrer de la transparence dans le montage des affaires au Burkina Faso. La fulgurance des Kundé intrigue plus d'un. C'est possible que les promoteurs soient des AS en affaire. Ils devraient donc pouvoir le plus naturellement expliquer leur savoir faire et mériter des Burkinabè.

A défaut, ils devraient s'attendre à ce que les suspicions s'épaississent. En dehors du mythique Boulgou Bar de Koulba, sauf ignorance de notre part, on n'a jamais vu des promoteurs prospérer dans le domaine des débits de boisson. C'est possible que les Kundé fassent exception. Cela, il faut aussi pouvoir l'expliquer. 

 

Newton Ahmed Barry

L’Evénement du 25 Mars 2007



02/04/2007
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