L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Où va la mairie de Gaoua ?

PONI

Où va la mairie de Gaoua ?

 

C'est un véritable cri de coeur que lance ce conseiller municipal, sur la gestion actuelle de la mairie de Gaoua, qui serait destinée uniquement à affaiblir le RDB.


La gestion des collectivités territoriales n'est pas une chose aisée pour nos maires. Les uns et les autres s'accusent de part et d'autre à propos de la gestion politique et financière, L'un accusant son prédécesseur ou son successeur de manigance. Cependant, on observe que dans certaines villes du Pays des hommes intègres, l'Administration reste en marge de la continuité en politique. Dans une province comme le Poni par exemple, les équipes qui ont travaillé avec le maire sortant ne sont pas acceptées à l'unanimité par le maire entrant. Mais quelles sont les raisons qui opposent les deux parties à travers la ville ?

En attendant d'entrer dans le vif du sujet, quelle appréciation pouvons-nous faire des maires sortant et entrant depuis quatorze mois bientôt ? Pour quiconque suit l'actualité communale de Gaoua, il se rendra compte que les deux hommes et leurs partis sont très loin de s'asseoir sur la même table. Le second, arrivé à la tête de l'Hôtel de ville par le hasard des dieux, accuse le premier d'une gestion autocratique et autres manipulations. Le premier, à la défensive, pense et convainc avoir bien géré les affaires selon les règles républicaines. Dans tous les cas, lui n'est plus aux affaires puisqu'il n'est plus maire. Par conséquent, afin de rendre crédible son service, le maire Farayéri Frédéric Da a entrepris la manœuvre dans son "département". Depuis sa nomination, il est à son deuxième protocole de même que sa secrétaire. La plus édifiante de ses actions est la nomination d'un directeur de cabinet. Etant donné que c'est une autorité, elle entreprit en plus la mutation de tout le personnel. Elle promit le recrutement d'autres techniciennes de surface de la mairie en lieu et place d'anciennes qui ont été mandatées par une délibération du conseil sortant.

 

Traque contre des militants RDB


A cet effet, le maire demande neuf cent mille (900 000) F CFA à ces femmes pour trop perçu. Et comme si cela ne suffisait pas, le maire entreprit en plus de traquer tous les commerçants vus ou jugés militants RDB en leur infligeant des contraventions même s'ils sont à jour de leur payement. A toutes fins utiles, en date du 5 juin 2007, le maire a ramassé 25 pièces de pagne de Mme Da née Da Ini Dorcas, vendeuse de la boutique "G" (ex-gare) de la ville et soumise à une contravention de trente six mille (36 000) F CFA pour non respect à l'autorité. Quatre jours plus tard, Mme Da entre en possession de 22 pièces de sa marchandise au lieu de 25 des mains de la police municipale. A cette même date du 5 juin, la veuve Palenfo Jeannette, gérante de télecentre de la boutique "T" (ex¬-gare) a vu son Taxa plus enlevé pour retard de deux mois à raison de vingt huit mille (28 000) F CFA au lieu de sept mille (7 000) F CFA. Selon le maire, si le délai n'est pas respecté, la pénalité augmente heure par heure. Ainsi va la politique de la gestion communale de Gaoua.

Le moins que l'on puisse dire est que depuis son arrivée à la tête de la mairie de Gaoua, les militants RDB sont exposés à tout. Surtout, les commerçants installés aux abords des voies publiques et dans l'enceinte du marché central qui est à son deuxième niveau et qui connaît un arrêt de travaux spectaculaire quant aux autres phases d'exécution. Pour preuve, et c'est la dernière en date, le maire Farayéri Frédéric Da lui-même s'est transformé en agent de contrôle et de collecte des boutiques qu'il pense proches du RDB.

Mais en réalité, sans un leader politique, pas de parti politique. Le RDB comme le CDP n'a aucun sens s'il n'y a pas d'homme politique. L'homme visé dans ce sens est Ouali qui a perdu son mandat le 31 mai 2006 sous la bannière du RDB au profit de Farayéri du CDP et de la coalition. Sans quoi, comment comprendre que ce sont seuls les conseillers du RDB qui sont ciblés par le maire ? Ou encore, pourquoi le maire laisse entendre que ces commerçants ont refusé de le "suivre" (comme si c'étaient des moutons) ? Le maire n'hésite pas à verbaliser un boutiquier qui, pour lui, est du bord RDB. Par comparaison, peut-on admettre que le maire de Ouagadougou descende en ville pour verbaliser les militants/conseillers commerçants de l'UNIR/MS ou du PAREN ?

 

Le maire ne partage pas sa chefferie

 

De prime abord, il est à croire que tous les services de la mairie de Gaoua sont fantomatiques et se résument au maire pour qui "une fois que le maire est présent, les adjoints sont effacés". Ce qui implique que le maire seul décide de toute opération. Il ne partage pas sa chefferie ! Il est donc important de rappeler au maire que le sens réel de la vie incombe à tous et qu'il ne faut voir les autres (surtout si on est chef) en termes de gauche ou de droite. Car, on ne sait jamais, on peut revenir à la gauche ou à la droite. Ensuite, il lui serait profitable de laisser chaque service faire son travail et de lui rendre compte et non, lui de rendre compte. Il est beaucoup plus impérieux que lui, maire, arrête de verbaliser les commerçants à jour des taxes ou de ramasser leurs marchandises comme la Douane face à des trafiquants. Aussi, il n'est guère de bon aloi d'indexer l'un ou l'autre de refuser sa politique. Autrement dit, ce n'est pas par ces actions qu'il parviendra à combler le déficit budgétaire de la commune qui est estimé d'après l'examen du conseil tenu le 27 juin 2007 à hauteur de 19 millions de F CFA.

En tout état de cause, si des inquiétudes sont à porter au conseil sortant, il y a quatorze mois, il est beaucoup plus sage que l'organe étatique compétent en matière de contrôle national soit sollicité afin de rassurer sur la bonne ou la mauvaise gestion des ressources précédentes et également celles en cours dans le seul but d'éclairer les esprits. En d'autres termes, il n'est pas facile de faire mieux que son prédécesseur surtout si on le traite de Diable. On est dans ce cas prêt à tout rejeter même ce qui est bon. N'est-ce pas le cas de la gare qui risque d'être transférée en ville si toutes les sociétés possédaient au moins dix cars à même d'effectuer des sorties et entrées ? Cinq cent mille (500 000) F CFA ont été demandés aux compagnies de transport pour l'ouverture de gares privées, selon un communiqué radiodiffusé. (...)

 

Tinhelté Palenfo

Conseiller municipal de Gaoua

Le Pays du 12 juillet 2007



11/07/2007
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