PAI : Alphonse Bonou et Toundoum Sessouma démissionnent
PAI
Alphonse Bonou et Toundoum Sessouma démissionnent
Depuis quelque temps, on sentait confusément que ce n'était plus le parfait amour entre le secrétaire général du Parti africain de l'indépendance (PAI) et certains de ses lieutenants. On en a désormais la confirmation. En effet, Alphonse Bonou, Toundoum Sessouma et trois autres responsables ont décidé de quitter le navire battant pavillon PAI. C'est l'objet de la correspondance suivante, qu'ils ont adressée hier à Touré Soumane.
Depuis la légalisation en 1991 du Parti africain de l'indépendance (PAI), nous avons entrepris ensemble des actions pour en faire un grand parti, tant par son apport à l'édification d'un état de droit démocratique, que par son implantation sur le territoire national.
En 1998, le PAI a connu une grande déchirure et nous avons montré une solidarité et une cohésion sans faille dans cet épisode de la vie du parti pour le rétablissement de la légalité, de la légitimité et de la démocratie à l'intérieur du parti. Tout en menant la bataille juridique, nous avons implanté le parti dans des conditions très difficiles. Nos résultats aux élections législatives de 2002, faisant du PAI le 5e parti de notre pays, sont dus, non seulement à notre détermination, mais aussi à la gestion collégiale du parti et à la recherche du consensus dans la prise de décision.
Mais depuis bientôt trois ans, cette collégialité et cette recherche du consensus ont disparu peu à peu, et le premier responsable du parti, que tu es, est tombé dans une espèce d'exercice solitaire du pouvoir. Les exemples ci-dessous illustrent cette tendance :
- usurpation de fonction : encaissement des subventions de l'Etat pour le fonctionnement du parti et des cotisations alors que tu n'es pas le trésorier ;
- engagement du parti dans des actions d'envergure sans consulter les autres membres du BEC : rénovation de la maison familiale du fondateur du parti à Fada N'Gourma ;
- création de structures parallèles : mise en place d'une coordination des Hauts-Bassins sans l'avis du BEC et dont tu ne rends pas compte des activités, et création d'une direction de la communication, dont le responsable serait Akotagué Oscar (cf. numéro 1996 du lundi 19 mars 2007 de l'Express du Faso) ;
- déstabilisation de tes camarades de la direction, en suscitant au sein de leurs bases des oppositions dans le but évident d'y asseoir des hommes qui te sont dévolus (exemples de Bakari Séré dans les Balé, Blamani Koté dans le Mouhoun et Drissa Sanogo dans le Kénédougou) ;
- gestion familiale du parti, qui a atteint son point culminant avec l'imposition, tout récemment, de ton petit frère Ousséini Touré comme 1er suppléant sur la liste nationale, que tu conduis, et celle de ton fils Isidine Touré comme 1er titulaire sur la liste du Kadiogo ;
- diffusion de contrevérités sur les camarades Alphonse Bonou et Toundoun Sessouma lors de ta sortie à Fada N'Gourma le 30 mars 2007.
La liste des exemples peut être allongée à souhait. Ce comportement est le signe évident d'une perte de lucidité de ta part pour gérer efficacement le PAI. Les conséquences sont dramatiques aujourd'hui pour le parti : centralisation de la gestion des dossiers de candidature à ton niveau, tentatives d'exclusion et exclusion de certains camarades des listes électorales pour y imposer des hommes à toi, invalidation de 10 listes pour non-paiement des cautions (alors que l'argent nécessaire t'a été remis par les camarades) et pour déclarations individuelles non concordantes pour les listes confectionnées sous ta responsabilité (Bougouriba, Poni, Bazèga et
Koulpelogo). Tout cela a pour corollaire d'amenuiser les chances du PAI d'être présent dans la prochaine assemblée nationale.
Il est évident que la cohésion du PAI passe par ton départ de sa direction pour non-respect des statuts et règlement intérieur du parti et pour incapacité évidente à le diriger. Mais nous te connaissons trop bien pour savoir que tu ne peux pas franchir ce seuil par toi-même ;
et nous ne voulons pas nous engager dans une épreuve de destitution, qui ouvrirait la voie à une autre bataille politico-juridique, alors que celle entamée en 1998 est toujours en cours. C'est pourquoi, par honnêteté envers nous-mêmes et envers toi, nous venons, par la présente, te signifier notre démission du PAI et, par conséquent, de tous ses organes et instances pour compter de ce jour 03 avril 2007.
Ont signé :
Alphonse Bonou
Membre du Bureau exécutif central,
Secrétaire chargé des ressources
financières et de la gestion du patrimoine du PAI
Toundoun Sessouma
Membre du Bureau exécutif central,
Secrétaire général adjoint
chargé des départements administratifs du PAI
René Traoré
Membre du Bureau exécutif central, Secrétaire aux organisations de masse du PAl
Djibrilou Dicko,
Commissaire politique du Sahel
Salifou Caboré
Fédération du Kadiogo, candidat
sur la liste nationale à l'occasion
des élections du 6 mai 2007
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