Premier éditorial de l’Obs. : 35 ans, et pas une seule ride
Premier éditorial de l’Obs.
35 ans, et pas une seule ride
Aujourd’hui, cela fait donc 35 ans jour pour jour que L’Observateur, qui n’était pas encore Paalga, a été porté sur les fonts baptismaux par une bande d’intellectuels, que disons-nous de rêveurs, qui avaient une haute idée de la liberté d’expression et de la démocratie et qui voulaient contribuer un tant soit peu à leur enracinement. Depuis, le journal, à l’image du pays qui l’a vu naître, a traversé bien de vicissitudes, des multiples saisies à sa renaissance en 1991 en passant par l’incendie criminel de son imprimerie le 10 juin de l’an de disgrâce 1984. Mais il s’est toujours efforcé de rester le même, de garder le cap qu’il s’était fixé le 28 mai 1973 dans son premier éditorial, qui, malgré les outrages du temps, n’a pas pris une seule ride et demeure d’actualité. Voyez vous-même :
Pour l’opinion voltaïque habituée depuis lors à un perpétuel bouillonnement des idées de tous ordres, la naissance d’un quotidien privé suscite des questions auxquelles il est bon de répondre d’emblée, des équivoques qu’il faut lever tout de suite.
Sans doute l’esprit d’un journal n’est jamais donné une fois pour toutes ; il se forge au fil des événements et du temps. Il est cependant un principe dont il faudra tenir compte pour apprécier l’Observateur : c’est en toute indépendance de toutes tendances, politique, idéologique et autres, qu’il entend exister.
Somme toute, nous vivons sur le plan institutionnel une formule de démocratie souvent considérée comme un luxe pour les sous-développés, une expérience dont il faut souhaiter qu’elle s’impose en tradition. C’est dans ce cadre qui laisse les brides quelque peu libres à la liberté d’expression que l’Observateur veut contribuer, avec les publications aînées, à une information objective et étendue de ceux qui voudront bien l’honorer de leur fidélité.
L’information est, elle-aussi, une denrée de première nécessité ; pour informer sur le Beau, le Juste, le Vrai, on n’est jamais trop nombreux, et la liberté d’expression, la pluralité des opinions, quoiqu’on dise, restent souvent les plus sûrs garants de l’action lucide et vertueuse.
Prévenons d’autre part certaines images galvaudées du journalisme en disant qu’il est hors des soucis de l’Observateur de se délecter dans la critique systématique de tout et de tous, ou de transformer ses pages en ces lieux privilégiés où viennent s’exciter certains instincts. Informer, s’efforcer d’appréhender objectivement les faits, voilà !
Mais il y a plus, car en fin de compte, un journal est un bien public
L’Observateur
L’Observateur Paalga du 28 mai 1973
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