Présidentielle zimbabwéenne : Cinq conditions pour un second tour
Présidentielle zimbabwéenne
Telle une promise qui se fait désirer avant de lâcher le oui fatidique, Morgan Tsvangirai a fini par se déclarer partant pour le second tour de la présidentielle zimbabwéenne à problèmes. Un "oui- mais", puisqu'assorti des cinq conditions suivantes :
- l'arrêt total des violences ;
- le déploiement d'une force de maintien de la paix de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC);
- l'accès libre aux observateurs internationaux ;
- l'accès libre aux médias, dont la plupart étaient indésirables ;
- la recomposition de la commission électorale, jugée partisane.
Et de préciser qu'un second tour qui se tiendrait après le 23 mai ne serait pas légitime, la loi électorale stipulant qu'il doit se tenir dans les 21 jours suivant la proclamation officielle des résultats du premier.
Difficile de savoir dans cette guérilla électorale qui a cours dans l'ex-Rodhésie du Sud si tous ces préalables, qui sonnent comme autant d'injonctions seront respectés, cela, d'autant plus que les maîtres de Harare ont d'ores et déjà opposé une fin de non-recevoir aux revendications de l'opposant. Mais il faut dire que le leader de l'opposition n'avait pas vraiment d'autre choix que de disputer cet ultime round, car autrement, il aurait signé forfait et Robert Mugabe aurait été déclaré vainqueur sur tapis vert.
Autant donc y aller, en espérant que la transparence prévaudra par suite des pressions de la communauté internationale. Rien n'est pourtant moins sûr, car si le vieux despote, qui pense avoir droit de vie et de mort sur ses concitoyens pour les avoir libérés des serres de Ian Smith, a refusé le K.-O., mettant un bon mois à rendre publics les résultats du premier tour, qui sont passés entre-temps au Moulinex électoral. Si donc il s'est donné toute cette peine, ce n'est certainement pas pour céder son fauteuil à "quelqu'un qui n'a même pas fait la guerre de libération".
Une espèce de piège électif semble donc s'être refermé sur le patron du MDC, qui risque, au finish, d'être définitivement floué d'une victoire que les électeurs, laminés par une situation socio-économique épouvantable, lui ont offerte le 29 mars. Car, à supposer même qu'il n'ait pas gagné du premier coup comme il n'a cessé de le seriner depuis, le simple fait de devancer l'oncle Bob par 47,9% sonne déjà comme une défaite humiliante pour le vieux combattant, qui conserve intactes ses illusions. Un scénario kenyan n'est pourtant pas à exclure, le pays étant littéralement pris en otage par un tyrannosaure qui préfère voir sa patrie couler avec lui plutôt que de reconnaître qu'il est dépassé et qu'il aurait dû quitter depuis les choses avant que les choses ne le quittent, selon une formule bien connue.
Mais comme chacun le sait, une partie de la solution au problème zimbabwéen se trouve en Afrique du Sud voisine. Pour un panafricanisme de mauvais aloi et cette mythique communauté de destin entre les pays de la ligne de front, forgée au plus fort des guerres d'indépendance et de la lutte contre l'apartheid, Thabo M'beki, bras dessus, bras dessous avec papy Bob, avait déclaré le 12 avril qu'il n'y avait pas de crise au Zimbabwe. Une myopie politique indigne du président d'un grand pays comme l'est celui de Mandela, ce géant dont il n'aurait jamais dû chausser les bottes.
Désavoué par ses pairs de
Ousséni Ilboudo
L’Observateur Paalga du 12 mai 2008
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