Prière d'un enfant drépanocytaire
Journée africaine contre la drépanocytose
Prière d'un enfant drépanocytaire
Le 10 mai de Chaque année est célébrée «la journée africaine contre la drépanocytose» par la FALDA (Fédération des Associations de lutte contre la drépanocytose en Afrique). A cette occasion, nous avons reçu ce plaidoyer d'un enfant drépanocytaire.
Ô mon Dieu,
Que je souffre !
Drépanocytaire je suis, et de l'être
Que je souffre !
Ma crise douloureuse à nulle autre douleur n'est comparable.
De sensation de broiement de mes os par un compacteur, à la sensation d'un marteau piqueur qui dans mes os s'enfonce, l'atrocité de ma douleur ô mon Dieu, toi Seul la mesures.
De souffrir dans l'ombre, et dans l'ignorance du reste du monde de ma maladie, de cela aussi j'en souffre.
Je sais mon Dieu, que tu ne descendras pas du Ciel pour si peu, mais touche les coeurs des hommes, que tu agrées pour qu'ils fassent que Demain soit meilleur qu'Aujourd'hui.
Car Aujourd'hui ça fera deux ans que papa n'a pas renouvelé les vaccins obligatoires du drépanocytaire, dont en particulier mon pneumo 23.
Maman m'a dit que chez moi ça allait un peu mieux, et qu'il fallait s'occuper de mon plus jeune frère drépanocytaire, qui a aussi besoin des mêmes vaccins que moi.
Tonton docteur m'a dit que si j'étais bien vacciné et régulièrement suivi, j'avais des chances de vivre assez longtemps, comme c'est possible là-bas en France et les autres pays là-bas.
Mais j'ai aussi peur de grandir car,
Mon oncle Nabra, drépanocytaire SC, est perclus des deux hanches. Et j'ai entendu tonton docteur expliqué à ma mère que quand je serai encore plus grand, on devra me surveiller plus régulièrement les yeux, car il y a un risque.
Ô mon Dieu, touche les coeurs des hommes que tu agrées pour qu'ils fassent que Demain soit meilleur qu'Aujourd'hui.
Je sais que le paludisme est très prioritaire.
Je sais que la tuberculose est très prioritaire.
Je sais que la méningite est très prioritaire.
Je sais aussi que le Sida est très prioritaire.
De la drépanocytose je ne sais si elle est prioritaire,
Mais je sais que je suis là, et que je souffre.
Ne m'oubliez pas, ne m'abandonnez pas à mon sort.
J'ai besoin de soins et suivi, et cela coûte.
Mes tontons grands décideurs au gouvernement et leurs épouses mes tanties de grand cœur, ne m'oubliez pas.
Mes Tanties et Tontons de l'UNICEF et des autres partenaires au développement, je pense que vous ne pouvez pas m'oublier.
Mais ça fait longtemps que j'attends et j'ai peur que vous ne finissiez par m'oublier.
Ô mon Dieu, touche les cœurs des hommes que tu agrées pour qu'ils fassent que Demain soit meilleur qu'Aujourd'hui.
Merci mon Dieu de répondre à ma prière.
Bonsdayamba Ouédraogo
L’Observateur Paalga du 10 mai 2007
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