Quand un va-t-en-guerre appelle à la retenue
USA- Turquie
Quand un va-t-en-guerre appelle à la retenue
Depuis début octobre, la tension est montée de plusieurs crans à la frontière turco-irakienne où l’armée d’Ankara est en train de bander les muscles, décidée, comme elle est, à casser du Kurde militant de la rébellion séparatiste menée par le Parti des travailleurs du kurdistan (PKK). Ce mouvement utilise le nord irakien comme base arrière depuis 1984 qu’elle est en lutte contre le pouvoir central d’Ankara. La raison de cette poussée du mercure, les attaques perpétrées par le PKK sur le territoire turc et qui se sont soldées par des morts et prisonniers dans les rangs de l’armée turque.
Pour laver l’affront, le Parlement a donné feu vert au gouvernement d’entreprendre une offensive militaire et une incursion dans le nord irakien pour déloger les rebelles. Depuis, la Turquie a déployé environ 100 000 hommes, appuyés par des chars, des chasseurs F-16 et des hélicoptères de combat le long de la frontière, en prévision d’une éventuelle frappe de grande ampleur même dans le territoire irakien.
Aussitôt, la diplomatie internationale s’est mise en branle pour trouver une solution pacifique à ce différend. En effet, si un affrontement armé devait intervenir dans cette région, alors-là, on assisterait à la déstabilisation entière de tout l’Irak car la zone du kurdistan est la seule région encore stable du pays de Saddam Hussein.
Autant dire qu’une invasion turque va compliquer davantage la posture de Washington qui a toujours du mal à imposer une certaine stabilité en Irak. C’est pour cela que George Bush a appelé le président Abdullah Gül à faire preuve de retenue, en clair à temporiser le temps de donner une chance à la diplomatie.
Et on croit rêver en entendant ce cow-boy du Texas incitant Ankara à la retenue comme si lui-même savait en démontrer. On se souvient encore comme hier, lorsque, malgré toute l’insistance de la communauté internationale l'appelant à la retenue, Bush avait quand même enfourché son cheval de combat pour aller guerroyer en Irak.
Fort de cela, il doit maintenant savoir et comprendre qu’Ankara ne veuille pas l’écouter de la bonne oreille. Et il ne pourra que s’entreprendre à lui-même, puisque les Turcs ne font que marcher dans son sillage.
Extrait de «Billets craquants » in L’Observateur Paalga du 29 octobre 2007
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