L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Que de désinvolture !

Que de désinvolture !

L’avion a encore endeuillé des familles en faisant cent quatorze victimes. Considéré comme le moyen de transport le plus sûr des temps modernes, il n’est pas moins celui aussi qui, lorsque survient un crash, tue le plus. Dans une Afrique où la fatalité est acceptée avec une philosophie de la soumission à un destin irréversible, on accepte volontiers que c’est la volonté de Dieu. Oui, c’est arrivé parce que Dieu l’a voulu ainsi. Non, c’est un argument assez spécieux, facile qu’il faut apprendre à rejeter. On en arrive à oublier qu’il y a une marge de manœuvre sécuritaire à laquelle on ne doit pas déroger. Ce qui est valable pour les airs dans notre continent l’est également sur terre. Combien d’accidents mortels sont survenus parce que quelque part, tels des moutons de Panurge (excusez l’excessivité), on a laissé faire un chauffeur qui se paye la volonté de faire du cent à l’heure, de rouler à tombeau ouvert dans un véhicule sans aucune garantie mécanique, sur des routes loin d’être des endroits sécurisés. Prenons-nous seulement acte du fameux écriteau bien visible dans certains véhicules et qui stipule, sous fond de mise en garde, " interdit de parler au chauffeur " ? Le nombre inquiétant d’accidents sur le continent avec ses milliers de victimes méritent que plus d’attention soit accordée au secteur des transports. Il n’ y a qu’ici que des passagers et des bagages embarquent en même temps dans des avions. Il n’y a qu’ici que des véhicules promus pour trente places supportent près d’une quarantaine de personnes avec en sus, bagages, bétails. A la barbe et au nez de tous ! L’avion qui a crashé sur les environs de Douala au Cameroun était, dit-on, "en règle". A supposer que tel est vraiment le cas. Pourquoi alors les pilotes ont-ils voulu braver les intempéries pour voler en dépit de l’orage. De simples "africanismes " où le " je m’en fous" se mêle au goût inutile du risque au point de faire pleurer des familles. Le jour où sur le continent on se convaincra que la route, les airs et les mers ne tuent que par l’inconséquence et la désinvolture des uns, on aura fait un grand pas vers la sécurisation des transports. En même temps qu’on aura préservé de nombreuses vies.

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya du 8 mai 2007



08/05/2007
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