Réhabilitation du marché Rood Woko : Enfin !
Réhabilitation du marché Rood Woko
Enfin !
Une lueur d’espoir semble maintenant poindre à l’horizon pour les ex-locataires du marché Rood Woko. Le processus de réhabilitation de leur joyau, suite à l’incendie l’ayant fortement endommagé le 27 mai 2003, a atteint sa phase décisive. En effet, les travaux de réhabilitation ont démarré hier 27 août 2007 pour durer 18 mois.
“Rood Woko”1, c’est le nom de baptême de la plus grande infrastructure marchande de la capitale, voire du Burkina, partiellement abîmé par un incendie le 27 mai 2003. Suite à ce drame, qui a causé d’énormes dommages matériels aux commerçants qui y exerçaient, des mesures ont été prises par les autorités communales en vue de sa réhabilitation. Mais à l'image du terme “woko (long en langue nationale mooré)” pour souligner la permanence de ce marché, longue aussi a été la mise en œuvre du processus mis en place à cet effet dès le lendemain du sinistre. Et, tel un mirage, celui-ci semblait s’éloigner au fur et à mesure qu’on s’en approchait. Mais depuis hier 27 août 2007, soit après 51 mois, jour pour jour, le processus a amorcé sa phase décisive. En effet, il a été procédé ce jour, sous la présidence du maire de la commune, Simon Compaoré, au lancement des travaux de reconstruction de ce centre commercial. C’est l’entreprise Sol Confort et Décor, qui en est l’adjudicataire pour un montant de 2 milliards 620 millions de francs CFA. A cela, il faut ajouter 500 millions de FCFA pour les aménagements complémentaires dans six marchés de quartiers. C’était en présence des autorités gouvernementales, des premiers responsables de la Chambre de commerce, d’un représentant de l’ambassade de France et du directeur de l’Agence française de développement, Louis L’Aot, dont la structure est le partenaire financier dans ce gigantesque projet. Et, naturellement, les principaux concernés, en l’occurrence les ex-locataires de Rood Woko, qui ont fait massivement le déplacement. Les représentants de leurs structures associatives et syndicales ont exprimé à cette occasion leur joie de voir enfin le démarrage effectif des travaux de réhabilitation de leur joyau. Il s’agit d’Hamado Kafando, de Dramane T. Kaboré et de Habibou Sana. Le second cité a plaidé pour la prise en compte, à la réinstallation, de ceux qui occupaient Rood Woko de façon anarchique. Quant à la dernière intervenante, Habibou Sana, sa préoccupation est que l’entreprise adjudicataire du chantier exécute sereinement les travaux. Le directeur de l’AFD, Louis L’Aot, s’est d’abord appesanti sur les différentes étapes du processus jusqu’à l’engagement de sa structure à financer la réhabilitation du marché. La démarche, a-t-il dit, a été longue au point de rendre plus d’un sceptique. Plus de deux ans de négociations, c’est le temps qu’il a fallu, a fait remarquer Louis L’Aot, pour préparer la reconstruction d’un marché qui a été ravagé en quelques heures. Il a loué au passage la démarche participative employée par la commune tout au long du processus jusqu’à l’aboutissement d’un consensus général. La durée de la phase de préparation du projet servira, espère le directeur de l’AFD, de leçon à tous les acteurs, notamment les commerçants, à bien gérer, dans le futur, Rood Woko. Louis l’Aot a émis le vœu que l’entreprise Sol Confort et Décor, adjudicataire du chantier, trouve les meilleures conditions pour mener à bien les travaux.
Le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, a introduit son discours par un récapitulatif des actions engagées depuis le sinistre du 27 mai 2003. “Nous entamons maintenant la phase visible du projet…”, a-t-il lancé avec fierté avant d’inviter le PDG de Sol Confort et Décor, Michel Zida, au respect des prescriptions contractuelles. Mais se souvient-il encore, le début de ce processus a été “émaillé parfois de violences aux conséquences regrettables”. Pour Simon Compaoré, “Malgré les excitations de quelques sceptiques et la mauvaise foi manifeste de certains, nous en sommes aujourd’hui à la phase de lancement des travaux de réhabilitation”. C’est donc en ces termes que l’édile de Ouagadougou, comme à son habitude, s’est attaqué à ses détracteurs avant de les inviter à oublier les épisodes sombres et à regarder maintenant vers l’avenir.
S’agissant du souhait des représentants des commerçants de voir certains des leurs réintégrer cette infrastructure marchande, précédemment occupants illégaux, Simon Compaoré a été clair. La priorité est réservée à ceux qui y étaient régulièrement installés.
Signalons également que le bourgmestre de Ouagadougou a laissé entendre que la commune s’apprête, avec le soutien de l’AFD, à engager des travaux pour près de 12 milliards de nos francs. Il s'agira, entre autres, d’adductions d’eau potable, de réalisations d’ouvrages d’assainissement, de routes en terre et de bitumage de voies dans les quartiers périphériques des arrondissements de la commune. La cérémonie a pris fin par l’acte symbolique du lancement du chantier de reconstruction du marché central de Ouagadougou, sous le regard nostalgique des commerçants, qui ont hâte de regagner leur joyau.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga du 28 août 2007
Notes : (1) Rood Woko en langue mooré : nom composé de deux éléments signifiant respectivement “fréquenter” et “long” ; mis ensemble ils renvoient à un marché animé quotidiennement contrairement à d’autres qui sont périodiques
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