Sécurité à l'ENT/jeunes de Samandin : Une coexistence non pacifique
Sécurité à l'ENT/jeunes de Samandin
Une coexistence non pacifique
Le lundi 17 septembre 2007, des jeunes de Samandin, secteur 7 de Ouagadougou, à travers une marche, ont exprimé leur mécontentement suite à certaines exactions que leur feraient subir les militaires qui ont en charge la garde de l'Ecole nationale des télécommunications (ENT) sise au secteur 7.
Partis de l'Ecole nationale des télécommunications (ENT), les manifestants, environ une centaine de jeunes, ont convergé vers le domicile du conseiller municipal du secteur, Thibault Nana, qui n'est jamais, il est vrai, très loin de ce genre de manifestations. L'objectif pour les manifestants était de le mettre au courant des raisons de leur grogne.
Du domicile de ce dernier, les croquants, également accompagnés d'Alassane Sakandé, un autre conseiller, sont revenus à l'ENT pour se faire entendre.
Selon Thibaut Nana, il n'y a rien de surprenant, car, dit-il: "Cela fait plus d'un an que le problème perdure".
Ces protestataires, eux, entonnaient le même refrain : "Les militaires, qui gardent ici, nous torturent de jour comme de nuit, et pire, ils font souvent des descentes dans nos concessions pour nous manœuvrer".
Un des contestataires, Moumouni Nana, qui a eu maille à partir avec la sécurité des lieux, raconte la mésaventure qu'il aurait vécue : "J'ai une fois été appréhendé avec ma copine, les militaires m'ont libéré et ont gardé ma copine, pour, par la suite, retirer son portable et abuser d'elle".
Un autre, Alassane Compaoré, affirme avoir été malmené pendant qu'il était en convalescence après une intervention chirurgicale.
Le conseiller Nana nous a confié, qu'il est maintes fois intervenu, parfois à des heures indues pour faire libérer des jeunes détenus par la garde de l'école.
En somme, selon les jeunes, les tortures, les manœuvres, les spoliations et même les viols dont ils seraient victimes constitueraient les raisons de leur soulèvement.
Pour parer à tout débordement, les forces de l'ordre qui assurent la sécurité des lieux ont fait appel, pour la cause, à un renfort.
Les manifestants sous la houlette du conseiller Nana, ont dû former, séance tenante, une délégation pour une rencontre avec les forces de l'ordre et l'administration de l'école, question de trouver un modus vivendi.
Selon le directeur de l'ENT, Toalé Tou, le débarquement des militaires sur les lieux date de deux ans et cela s'imposait.
Avant leur arrivée, dit-il, la cour de l'école était par excellence un lieu de débauche, de délinquance, le tout courronné par des agressions aussi bien nocturnes que diurnes.
Leur présence, a-t-il soutenu, vise donc à mettre fin à ces pratiques.
Toalé Tou, qui dit être surpris par la manifestation, a révélé avoir eu un tête-à-tête avec une délégation des manifestants et de la sécurité. Mais, a-t-il mentionné, rien n'a été décidé.
Ignace Zoma, chef du service inspection de l'Ecole dit aussi être étonné par l'attitude des jeunes.
Pour lui, il n'est pas question, comme l'exigent les mécontents, de remercier les soldats, car, mentionne-t-il, avant leur arrivée, les vols de câbles, de poteaux étaient légion. Il pense qu'accepter le départ des "Kodos" équivaudrait à transformer l'école en un nid de drogués.
Les porteurs de banderoles, nous a confié le directeur de l'école, ont promis de repasser pour qu'un consensus soit trouvé, afin de rendre pacifique la coexistence entre la sécurité de l'école et les habitants du quartier.
Francis Tien (Stagiaire)
L’Observateur Paalga du 18 septembre 2007
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