L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Sierra Leone

A Blaise, la reconnaissance du nouveau président

Cinq jours après son investiture, Ernest Bai Koroma, le tout nouveau président de la Sierra Leone, s’est empressé de rendre, le 21 septembre 2007, une visite de courtoisie à son homologue burkinabè, Blaise Compaoré. Après l’aéroport, les deux chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête au palais présidentiel de Kossyam.

C’est à bord de l’avion présidentiel burkinabè que le chef d’Etat de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma,  est arrivé à Ouagadougou vendredi dernier aux environs de 18h45. Pourtant, selon le programme initialement communiqué à la presse, Ernest Bai Koroma devait fouler la terre du Faso à 14heures.

Dès 12 heures, tout le dispositif de sécurité et d’honneur était déjà en place. Mais très vite, on apprendra qu’un changement est intervenu dans le programme : l’atterrissage est prévu à 16 heures.

Alors, journalistes et diplomates quittent le salon feutré de l’aéroport tout comme les militaires de la garde nationale. A 15 heures, les uns et les autres reviennent mais ce sera pour apprendre que le vol n’arrivera qu’à 17 heures. Dans le salon d’honneur présidentiel, ceux qui ont opté de rester, surtout les journalistes, se joignent aux éléments de la sécurité pour suivre la télé ou deviser par petits groupes. L’attente sera longue, puisque ce n’est qu’à 18 heures qu’on sera définitivement situé l’arrivée d’Ernest Bai Koroma. Plus que 45 minutes à patienter.

Mais de l’autre côté, on aperçoit la garde nationale en train de plier bagage : on s’affaire à ranger clairons et cymbales ; d’autres militaires sont occupés à enlever le tapis rouge et à démonter l’estrade d’honneur, qui était dressé et sur lequel les deux présidents devaient se tenir pour l’exécution des hymnes nationaux. Selon des renseignements que nous avons pu obtenir, il semble que c’est ainsi : dès 18 heures, on allège le protocole, plus de fanfare, plus d’hymnes nationaux.

A 18h45, l’oiseau de fer se pose sur le tarmac de l’aéroport.

Blaise Compaoré, le Premier ministre, des membres du gouvernement, des diplomates et des hauts responsables du commandement militaire sont en place. Le Burkinabè accueille son homologue sierra-léonais au pied de la passerelle. Après les protocoles de salutation, les deux présidents s’engouffrent dans le salon avec certains de leurs proches collaborateurs.

A la presse Ernest Bai Koroma a déclaré qu’après sa démocratique et brillante élection à la magistrature suprême,  il était bon qu’il vienne «remercier Son Excellence le président du Faso pour le soutien qu’il m’a apporté et aussi surtout parce qu’il est le premier responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Je suis obligé de venir lui dire merci et partager un peu son expérience».

Le nouveau président a reconnu que son pays a assez souffert de la guerre civile mais qu’il fallait maintenant transcender tout cela. Il s’est posé en rassembleur des Sierra-Léonais, qu’il a du reste appelés à «s’unir, à travailler ensemble pour bâtir» leur commune patrie.

De l’aéroport, les deux présidents sont partis à Ouaga 2000. Là, au palais de Kossyam, ils ont eu un tête-à-tête mais rien n’en a filtré. Ernest Bai Koroma a passé la nuit à Ouagadougou et dans la matinée, il s’est envolé pour d’autres pays de la sous-région.

L’opposant Ernest Bai Koroma avait remporté l’élection présidentielle au deuxième tour le 9 septembre dernier avec près de 55% des voix devant Solomon Berewa du parti au pouvoir. Après la proclamation des résultats le 17 septembre, il a prêté serment le même jour. La Sierra-Leone, qui a connu une longue guerre civile, vient de connaître ainsi une alternance pacifique au somment de l’Etat.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga du 24 septembre 2007