L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Sommet Inde/Afrique : Effet de mode

Sommet Inde/Afrique

Effet de mode

 

Hier dans quelques quartiers de New Delhi, la mégapole indienne, des drapeaux africains flottaient dans le ciel.

Pour la première fois de son histoire, le pays du Mahatma Gandhi accueille des hôtes exclusivement africains.

En effet, pas moins de 7 chefs d'Etat, au nombre desquels le sénégalais Abdoulaye Wade, le Sud-africain Thabo Mbeki et le Congolais Joseph Kabila, sont depuis deux jours dans la capitale indienne. Au total, 14 pays représentés dans bien des cas à un niveau élevé, se sont empressés de répondre présents à l'appel de New Delhi.

Et c'est peu dire que d'affirmer que le pays de la dynastie des Gandhi se frotte les mains, car, à en croire Anand Sharma, secrétaire d'Etat indien aux Affaires étrangères, "c'est le plus important événement diplomatique de mon pays depuis le début de l'année".

Et de l'avis des spécialistes de la politique internationale, ce sommet, dont l'ambition est de donner un nouveau souffle aux relations économiques bilatérales entre le berceau de l'humanité et l'Inde, permettra de booster de manière conséquente leurs échanges, estimés à ce jour à une trentaine de milliards de dollars.

Depuis un certain temps, les sommets entre l'Afrique et les autres parties du monde semblent  à la mode.

Après le sommet Union européenne/Afrique, Chine/Afrique, voici celui Inde/Afrique.

Pour mieux appâter le continent noir et profiter au maximum de ses ressources naturelles, le pays d'Indira Gandhi met en avant son "histoire commune avec l'Afrique depuis de longues années, basée sur le respect mutuel".

De la poudre aux yeux, car, comme la Chine et les puissances du Nord, l'Inde n'est pas aussi désintéressée qu'elle le laisse croire. Propulsé par une forte croissance intérieure, ce mastodonte d'un milliard d'êtres humains cherche de plus en plus de ressources énergétiques et est par conséquent lui aussi très attiré par le riche sous-sol africain.

Ce n'est un secret pour personne que les côtes africaines, du Golf de Guinée à la pointe sud de l'Afrique, regorgent d'indices d'or noir. Mieux que cela, certaines vastes étendues désertiques du continent sont tout aussi prometteuses. Et ce n'est pas l'Oncle Sam, qui a flairé depuis longtemps le bon filon, qui dira le contraire, lui qui prévoit, pour les décennies à venir, d'en tirer une bonne partie de ses approvisionnements en pétrole. Si ces énormes potentialités de l'Afrique ne sont pas gaspillées par des hommes au pouvoir peu soucieux de la chose publique, le bout du tunnel n'est pas si loin pour les populations, qui ne demandent qu'un mieux-être.

L'Inde, cette autre puissance atomique, grande consommatrice d'énergie devant l'Eternel, entend plus que jamais jouer un rôle majeur à l'échelle régionale, voire internationale pour mieux bousculer la Chine. Mais cet objectif ne peut être atteint que si les dirigeants africains se montrent plus accommodants pour lui ouvrir les vannes du pétrole et les gisements miniers de leur continent.

Mais il n'y a pas que le sous-sol africain qui intéresse nos "amis" indiens, ils souhaitent obtenir également un appui diplomatique du berceau de l'humanité.

En effet, depuis quelques années, New Delhi tape à la porte du Conseil de sécurité de l'ONU pour en devenir membre permanent. Et là encore, le soutien de l'Afrique reste décisif.

En clair, ce n'est pas pour ses beaux yeux que l'Afrique se voit ainsi courtisée. Plus qu'un effet de mode, l'Inde aussi cherche sa part du gâteau qui se trouve dans le sous-sol africain. Alors, jouons carte sur table.

 

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga du 9 avril 2008



08/04/2008
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