Un colonel au chevet de Yalgado (Lire une lettre pour Laye)
Cher Wambi,
Un colonel au chevet de Yalgado
Ainsi que nous le rapportent les transporteurs qui, chaque jour que Dieu fait, balaient le Burkina profond, point de répit pour le monde paysan, qui, en cette entame de la campagne agricole, se retrouve sur deux fronts. Comment, en effet, vaincre les herbes folles des champs au moment où le ciel, trop généreux, déverse quotidiennement des hallebardes ? C’est te dire que dans la semaine du jeudi 17 au mercredi 23 juillet, les Burkinabè avaient encore les pieds dans l’eau, à en juger par les relevés des services de l’ASECNA dans nos différentes stations : Dori = 37 mm ; Ouahigouya = 73,2 mm ; Ouagadougou-aéro = 92,4 mm ; Dédougou = 62,7 mm ; Fada N’Gourma = 82,6 mm ; Bobo-Dioulasso = 109,2 mm ; Boromo = 107,9 mm ; Pô = 25,7 mm ; Gaoua = 71,0 mm ; Bogandé = 62,2 mm.
Si à Laye, cher cousin, l’aboutissement de la saison agricole est incontestablement la principale préoccupation des paysans, dans la région de l’Est par contre, qui a pour capitale Fada N’Gourma, ceux-ci ont une autre épine au pied : hélas, le grand banditisme, qu’on croyait à jamais endigué grâce à l’action conjuguée des forces républicaines de sécurité et de la police de proximité, est toujours d’actualité.
Tu l’as certainement appris, les braqueurs ont encore sévi dans la matinée du 21 juillet sur l’axe Kantchari-Diapaga, tuant un militaire, qui avait eu le malheur d’être en tenue parmi les passagers du car tombé dans leur piège, et blessant un autre, qui passait au mauvais moment au mauvais endroit. Et nous qui croyions que jamais ces prédateurs n’auraient le culot de s’attaquer aux corps habillés ! C’est te dire que, là-bas, comme ailleurs, les honnêtes citoyens sont désespérés à l’idée de se savoir désormais sans défense.
A moins d’un baroud d’honneur des forces de sécurité pour rassurer, ils sont nombreux pour qui prendre la direction de l’Est-Burkina rime avec rendez-vous en enfer. En tout cas, cher Wambi, quelque chose devrait y être fait dans les meilleurs délais, avant que les colporteurs et autres opérateurs économiques, qui apportent, eux aussi, leur pierre à la construction de l’édifice national, ne se détournent de cette région de haute insécurité. Dans cette attente, doit-on rappeler que c’est Fada N’Gourma qui accueillera cette année les manifestations commémoratives de la fête nationale le 11 décembre ?
Inutile de te dire, cher cousin, que les braqueurs, eux, poursuivent leur sale besogne en toute tranquillité. Leur dernière signature dans la région de l’Est, ce sont ces trois cars arraisonnés, et ce marchand de bétail dépouillé de ses 14 millions de francs CFA, après l’odyssée du 21 juillet. Dieu nous sauve, cher Wambi !
Tournons maintenant cette page de l’insécurité et venons-en à celle de la santé, avec la chasse ouverte aux prédateurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Tu l’as certainement appris, cher cousin, à travers les colonnes du quotidien gouvernemental Sidwaya de la semaine, la police s’active actuellement à démanteler un vaste réseau de mafieux qui y faisaient leur beurre sur les malades et les médicaments.
Une œuvre de salubrité publique, qui a permis aux fins limiers de la police de Wemtenga d’interpeller quelques suspects sérieux, qui seraient déjà passés aux aveux. Mais le Conseil des ministres, lui, n’attendra pas les conclusions de l’enquête diligentée, qui a nommé à la faveur de sa session hebdomadaire du mercredi 23 juillet 2008 un colonel au chevet de Yalgado Ouédraogo.
Bonjour pharmacien-colonel Bangagné Lansandé, nouveau directeur général du Centre hospitalier universitaire. Au revoir, Mme Christine Naré !
Que devient le député Etienne Traoré, me demandes-tu, cher cousin ? Eh bien, depuis le jamboree champêtre, pour ne pas dire le dassandaaga du 35e anniversaire de l’Observateur paalga à Kienfangué le 31 mai écoulé, je n’ai plus revu l’honorable élu du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) dans la cité. Mais, selon toute vraisemblance, il devrait être en mission du côté de la Sierra Leone, et devrait rentrer sous peu.
En attendant, s’il est un élément nouveau qui vient troubler le sommeil de bien de caciques du parti légué par le professeur Joseph Ki-Zerbo, ce serait la défection du député Etienne Traoré, qu’on annonce dans les milieux bien introduits. Que s’est-il donc passé pour que celui qui avait toujours privilégié le combat de l’intérieur du parti en vienne, lui aussi, à filer vers d’autres horizons ?
Mystère et boule de gomme ! En tous les cas, si l’information s’avérait, le PDP/PS n’aurait plus qu’un seul député à l’Assemblée nationale, l’honorable Salfo Théodore Ouédraogo, Dima de Bousma. Les jours à venir nous en diront davantage, certainement, cher cousin.
Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’intrigante, je t’invite à jeter un coup d’œil furtif sur le palais de Kossyam, qui se farde pour accueillir le président ivoirien ce week-end. Laurent Koudou Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est attendu ce dimanche 27 juillet au Pays des hommes intègres en visite officielle.
Une visite de 72 heures au programme très chargé, dont des entretiens avec son homologue burkinabè ; une séance de travail entre les délégations des deux pays voisins, amis et frères ; un détour à l’Assemblée nationale ; un dîner en tête-à-tête avec le grand sachem ; une signature des Accords de coopération bilatérale par les ministres des Affaires étrangères burkinabè et ivoirien ; un déjeuner au patelin présidentiel de Ziniaré.
En outre et surtout, cher cousin, à retenir pour l’histoire les 21 coups de canon à l’accueil du président ivoirien à l’aéroport international de Ouagadougou en début de soirée, et la décoration qu’il recevra à la résidence présidentielle de Kosyam ce dimanche, 27 juillet 2008 à 20 h 00. Quoi d’autre donc pour te donner la preuve que, désormais, Compaoré et Gbagbo regardent dans la même direction ?
n Il n’y a plus de doute, la cinquième édition des Universités africaines de la Communication (UACO) auront bel et bien lieu, dans la première semaine de décembre 2008. C’est ce que nous apprend un message du directeur du Développement des médias. Thème retenu : "Médias et professionnalisme : défis et enjeux".
n La validation des candidatures au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) n’est pas sans laisser des souvenirs amers. La lettre ci-après, ouverte au ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, en est la preuve :
"Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous faire part de mon indignation suite à certaines irrégularités, que j’ai constatées pendant la validation des candidatures au concours d’entrée à l’ENAM session de 2008. En effet, la commission de validation, que vous avez mise en place a procédé à des rejets arbitraires de dossiers ainsi qu’à des validations contre les instructions contenues dans le communiqué appelant à candidature.
Du rejet arbitraire des dossiers
Je prends pour exemple mon dossier (Sanou Tolo, Ml : 45466 E instituteur certifié en service à la CEB de Diébougou et candidat au CASU). La commission me reproche de n’avoir pas l’ancienneté requise alors que je suis certifié depuis avril 2001, soit 7 ans de CAP. Ce qui est contraire aux conditions qui exigent cinq (05) ans dans une administration publique dont trois (03) ans en tant qu’Instituteur certifié.
Cet état de fait démontre que la commission n’a pas travaillé sérieusement. Autrement dit, si la commission avait examiné toutes les pièces du dossier (état des services), elle ne m’aurait pas pénalisé de la sorte.
Ironie du sort : le même état des services m’a permis de composer pour les I.P. le 13 juillet, ce qui veut dire que les raisons du rejet de mon dossier se trouvent ailleurs, et il faudra que l’on me les précise. Notons que beaucoup de candidats se sont vu refuser l’accès des salles du fait de ce manque de vigilance et/ou de la négligence.
De la non-diffusion des rejets
Contrairement aux rejets des dossiers des I.P., dont la liste a été ventilée dans les DPEBA pour permettre les réclamations dans un délai réglementaire, celle de l’ENAM ne l’a pas été. Elle a été affichée à l’ENAM et au MEBA. Le Burkina compte pourtant 45 provinces, et il ne serait pas gentil de demander à un instituteur de quitter Kampti (frontière de la Côte d’Ivoire) pour venir consulter les listes à Ouagadougou, alors que dans le même temps on nous rappelait les instructions stipulant la fin des cours et le début des vacances scolaires.
De la validation illégale de certains dossiers
Monsieur le Ministre, l’appel à candidature précisait que les dossiers parvenus incomplets devraient être rejetés. Ce qui n’a pas été le cas dans la pratique. Des dossiers rejetés avec la mention "dossier incomplet" ont été complétés le jour même de la composition, et les intéressés ont eu accès à la salle. Comment pouvons-nous comprendre cela ? Pourtant les dispositions sécuritaires en la matière ont été revues à la perfection cette année ?
Une vérification et une prise de décision doivent être envisagées pour remettre chacun dans ses droits et crédibiliser l’organisation des concours professionnels".
Sanou Talo
Il y a quelques jours, le Parlement des enfants du Burkina procédait au renouvellement de ses instances. A l’occasion, et pour faire œuvre humanitaire, il a été procédé à la vente de gadgets, dont les recettes devaient venir en appui à la scolarisation d’enfants démunis. Une action vraiment salutaire de la part de ces parlementaires en herbe et qui a été fortement appuyée par les personnalités présentes à la cérémonie.
En effet, d’aucuns n’ont pas hésité à mettre la main à la poche, comme ce responsable d’une société, qui a contribué à hauteur de 150 000 FCFA. Une somme qui ne parviendra pas dans les caisses de la structure, en tout cas pas au même moment que celles remises aux autres "quêteurs", puisque volatisée en cours de route, d’après celui qui l’avait encaissée, alors qu’il rentrait chez lui après la manifestation. Qu’en penser ? En attendant, chacun y va de sa petite idée, pour ne pas dire de sa lecture de la chose.
L’homme était bien connu tant dans la zone de Tampouy, où il logeait, que sur le plan militaire, surtout au Régiment de sécurité présidentielle. "L’homme", comme on l’appelait, El hadj Idrissa Simporé à l’état civil, bien qu’admis à la retraite depuis quelques années, était sollicité par la Présidence pour sa parfaite maîtrise de l’électricité bâtiment.
Eh bien, ce monsieur, toujours gai et qui savait chaque fois semer la détente où il passait, a été atrocement arraché à la vie le 22 juillet, aux environs de 11 heures, à la Patte d’Oie : alors qu’il attendait à un feu tricolore, il a été surpris par un camion Benne qui, par manque de freins, lui est littéralement passé dessus.
Un cas qui en rappelle tant d’autres, et qui nous interpelle encore une fois tant sur les dangers que constituent ces "cercueils ambulants" que sur la nécessité de trouver, une fois pour toutes, la solution à ce problème devenu des plus cruciaux.
Célébration du 60e anniversaire du lycée Yamwaya et divers, ainsi se décline l’ordre du jour de l’Assemblée générale extraordinaire de l’Amicale des anciens élèves du Cour normal Antoine-Roche/Lycée Yamwaya, qui se tient ce samedi, 26 juillet 2008, à partir de 9 h 00 à l’Ecole nationale des douanes à Ouagadougou. Un ordre du jour qui, évidemment, commande la présence de tous.
Les anciens enfants de troupe se retrouveront le week-end des 2 et 3 août à partir de 7 heures sur le terrain omnisports René- Monory pour un décrassage. Nostalgique de cette habitude qu’ils ont eue pendant leurs jeunes âges, je suis certain qu’aucun AET depuis la promotion 1951 jusqu’à la promotion 2000 (sites de Ouagadougou et Kamboinsin) ne se laissera compter cette aventure.
L’ancien Mory Jean Pierre Palm, ministre des Sports et Loisirs, parrain de la première édition du maracana des AET, trouvera sans doute en face de lui d’autres AET, notamment les généraux (Lougué, Guiguemdé, Traoré, entre autres), les colonels- majors, colonels, lieutenants-colonels et autres officiers sans oublier les AET qui ont embrassé des carrières civiles.
Il ne s’agira pas de se faire appeler Diégo, Platini, Bossis, Pfaff, Bretner, Rumminige, Pélé et autres mais de tenir le temps d’un match. Le comité d’organisation est à pied d’œuvre, et toutes les promotions devront s’organiser pour envoyer un représentant à la dernière réunion, qui aura lieu ce dimanche, 27 juillet 2008, à partir de 16 heures au mess des officiers.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.
L’Observateur Paalga du 25 juillet 2008
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