L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Un déguerpissement litigieux au secteur 30 de Ouaga

Secteur 30 de Ouaga

Un déguerpissement litigieux

Un différend oppose la gérante de l’ex- maquis "Le temple de la guerrière" du secteur 30 aux responsables de la SONAGESS et de la mairie de Bogodogo. Tout serait parti du déguerpissement dudit maquis, jugé abusif par la gérante.

Gisèle Tapsoba réside au secteur 30 depuis 1987. Dans sa quête d’une activité pour survivre, elle décide d’ouvrir un maquis dans le quartier. Pour cela, elle introduit une demande auprès de la direction de la SONAGESS en vue d’obtenir une autorisation pour implanter un kiosque et un hangar près de la clôture de ses magasins sis à Ouagarinter. Autorisation qu’elle obtiendra le 28 août 2006 par une lettre signée de la directrice générale de ladite structure, Fati Ouédraogo.

Suite à cela, Gisèle Tapsoba, après avoir aussi requis l’agrément de la mairie de Bogodogo, s’est mise à pied d’œuvre pour aménager le site qui, selon elle, était un dépotoir. Elle dit avoir investi énormément d’argent pour évacuer les ordures et charger le site en terre rouge avant de dresser son kiosque. Quelques mois après avoir fini ses installations, soit exactement le 7 décembre 2006, à peine le maquis avait commencé à marcher qu'elle reçut une autre correspondance de la SONAGESS lui demandant de quitter les lieux. Ne comprenant rien à cette volte-face soudaine, elle s’adresse à la SONAGESS. Là-bas, elle s'entendra dire que la décision est irrévocable, et que le maquis représente un danger pour les magasins, car recèle un risque d’incendie.

Quelques mois plus tard, pendant qu’elle espérait toujours, avec bien sûr la bienveillance de son interlocuteur, trouver un terrain d’entente, ce qui devrait lui éviter une perte sèche, c’est au tour de la mairie de Bogodogo de lui adresser une autre correspondance. Aux termes de celle-ci, la mairie lui fixe un ultimatum de 15 jours pour libérer les lieux. Ne désespérant toujours pas, elle multiplie les contacts avec les deux parties, espérant trouver une issue heureuse au contentieux. C’est dans ce contexte que le 11 octobre dernier, pendant qu’elle s’y attendait le moins, une équipe de la police municipale, munie d’une grue, débarque et arrache le kiosque. Elle assiste impuissante à cette scène, au terme de laquelle les policiers emporteront le kiosque.

Gisèle Tapsoba dit être victime d’un abus de pouvoir, cela d’autant plus qu’elle n’était pas la seule à exploiter un site à proximité de ce mur. Beaucoup d’autres personnes y ont des kiosques qui ont existé plusieurs années sans autorisation, sans être inquiétées. Elle dit soupçonner une certaine jalousie, née du fait que son maquis avait commencé à très bien marcher.

Du côté de la SONAGESS, la directrice dit avoir agi en toute légalité car elle n’entendait pas être tenue responsable en cas d’incendie. Aussi, elle dit avoir précisé que l’occupation du site était provisoire et qu’à ce titre, elle était en droit de le retirer à tout moment.

En tout état de cause, Gisèle Tapsoba pense avoir été abusée, car n’ayant pas eu le temps de recouvrer les fonds qu’elle avait investis. Elle dit faire confiance à la Justice de son pays qu’elle entend mettre à contribution pour être dédommagée. Pour ce faire, elle dit avoir sollicité les services d’un avocat.

Ladji BAMA

Le Pays du 15 novembre 2007



14/11/2007
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