Un mauvais présage pour l'Eufor
ENLEVEMENT D'UN SOLDAT FRANÇAIS AU SOUDAN
Un mauvais présage pour l'Eufor
Lundi dernier, un soldat français appartenant à la force européenne dont la mission est de sécuriser une zone frontalière entre le Tchad,
D'abord le contexte dans lequel la force européenne doit opérer est d'une complexité extrême : trois frontières, trois Etats dont les régimes sont en butte à des oppositions armées, et qui sont loin d'être des champions du respect des principes démocratiques et des droits de l'homme, des milices plus ou moins sous contrôle et, selon toute apparence, instrumentalisées par des pouvoirs dictatoriaux pour créer et entretenir des tensions, du pétrole dont on sait qu'il suscite toutes sortes de convoitises et qu'il engendre bien des conflits, la guerre civile...
Ensuite l'attitude des différentes forces en présence face au déploiement de la structure militaire européenne. Comme on le sait, le gouvernement soudanais et les milices qui sèment la terreur jusque dans les camps de réfugiés, y sont hostiles. En effet, les forces du général Patrick Nash ont pour mission d'être des empêcheurs de terroriser en rond. On peut supposer qu'ils ne ménageront pas leur peine pour faire monter la tension et amener l'Eufor à l'échec. Quant au président Idriss Déby, on sait que jusqu'à une date récente, il n'a pas manifesté beaucoup d'enthousiasme pour la mise en place de l'Eufor. On le comprend : un régime peu regardant sur les droits de l'homme, qui nie l'évidence de la présence des enfants soldats dans les rangs de son armée, ne peut voir que d'un mauvais oeil, la présence permanente de témoins qui ne sont pas sous son contrôle autoritaire. C'est ainsi que l'on a craint, aux premières heures de l'affaire de l'Arche de Zoé, que le maître de N'Djamena utilise les membres de cette navrante équipée pour faire pression sur
Comme on le voit, le contexte du déploiement de l'Eufor est un cocktail explosif d'éléments divers, au croisement desquels on retrouve
On mesure à quel point est déplorable l'incurie des Africains toujours aptes à fomenter des troubles, à provoquer les crises les plus graves, mais incapables d'avoir l'impératif esprit de responsabilité pour y mettre un terme et en gérer au mieux les conséquences.
Le Pays du 6 mars 2008
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